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Sébastien Souday, le poissard du Dakar

Cinq Dakar, cinq abandons... Sébastien Souday, qui truste les succès sur son quad, bute une nouvelle fois sur le Dakar. Il a été contraint une nouvelle fois à l'abandon sur l'édition 2019 en raison d'un problème mécanique.
Article rédigé par franceinfo: sport avec AFP
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
  (FLORENT GOODEN / DPPI MEDIA)

Décidément, Sébastien Souday est maudit. Le Dakar péruvien avait pourtant bien débuté pour le champion d'Europe 2018 : 7e du général après la première étape, il pointait à la 8e place au soir de la 3e étape, à plus de deux heures de l'intouchable leader, l'Argentin Nicolas Cavigliasso.  Mais il ne venait pas forcément pour s'imposer, le 17 janvier, à Lima. Il voulait enfin finir. Mais la 4e étape, 405 km dont 102 de secteur sélectif entre Arequipa et Moquegua, a été fatale.

"Le fesh fesh (sable mou, très meuble et très volatile, NDLR) a eu raison de notre quad. Le quad a commencé à ralentir. Je me suis arrêté tout de suite pour chercher la panne", raconte Souday, dépité dans le bivouac d'Arequipa. "J'ai levé la selle pour voir, le filtre avait l'air propre donc j'ai cherché ailleurs... Je suis revenu au filtre et, quand j'ai enlevé la chaussette, j'ai vu que le filtre à air était complètement colmaté de poussière. Au lieu d'arrêter la machine, le filtre à air était découpé : je n'avais pas de perte de puissance, l'air continuait à entrer mais la poussière aussi et ça a lavé le moteur." 

Chat noir

La malchance semble poursuivre le colosse normand. Ses deux premières participations s'étaient terminées prématurément en raison de problèmes mécaniques (2015, 2e étape; 2016, 5e étape). Il a ensuite dû jeter l'éponge à cause d'un poignet fracturé dès la 1e étape. Et l'an dernier, c'est une clavicule cassée au milieu des dunes qui l'a empêché de terminer (3e étape). "Quand ça arrive, là, je prends quelques secondes : je me suis demandé si j'étais encore en train de rêver. C'est la cinquième fois, on n'y croit pas", peste-t-il. "Je roulais doucement, j'assurais la course. Pendant un bon quart d'heure, j'en ai voulu à la terre entière! Heureusement que j'étais seul au milieu du désert."

Malgré le renfort du manager Gilles Francru et ses neuf Dakar au compteur, le serrurier n'a pas fait sauter le verrou. La malédiction s'est une nouvelle fois abattue sur Sébastien Souday. "On sait ce qu'on risque sur une course. C'est le Dakar. Si c'était facile, tout le monde le ferait... Mais à ce point-là, on se pose des questions. On a pourtant tout essayé: les machines, la préparation...", explique-t-il.

Grain de sable

Dans le camp de la Team All Tracks, c'est d'ailleurs l'incompréhension qui prédomine. "C'est une énorme déception. On pensait vraiment que ce serait la bonne année. Le Dakar ne veut pas de lui, je pense qu'il faut faire un break. On ne peut pas continuer comme ça", explique Gilles Francru. Cette malchance est d'autant plus étonnante que la "team Souday" domine régulièrement la saison de quad. Vice-champion du monde 2016, champion d'Europe des rallye-raids 2018, le Normand de 40 ans a également signé des victoires sur les rallyes de Sardaigne (2016, 2017), du Maroc (2016) ou le Transcarpatic Rally (2018). "C'est très très étonnant. On fait de nombreuses courses toute l'année et tout marche très bien. Là, on arrive sur le Dakar et, à chaque fois, une petite bricole nous fait échouer", ajoute Francru.

Mais pas question pour Sébastien Souday de se laisser abattre. Pas le genre de la maison. "On pense déjà à la suite. On a plusieurs options dans l'année, il y a d'autres courses. On va retourner en Grèce, en Australie, au Maroc... des rallyes qu'on a l'habitude de faire. Et on va continuer à faire ce qu'on fait d'habitude", assure-t-il. Avant de préparer un sixième Dakar ? "On va peut-être faire une pause cette année, pour aller plutôt sur l'Africa Eco Race et revenir après."

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