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Tomizawa, la trajectoire brisée

Son sourire et ses blagues avaient charmé les paddocks. Quand la Dorna a annoncé son décès pendant la course des MotoGP, c'est une immense vague de tristesse qui a submergé le circuit de Misano. Shoya Tomizawa est mort dimanche à 19 ans. Futur icône de Honda, il avait été le premier vainqueur de la nouvelle catégorie Moto2 au Qatar. Après Wakai (1993), Katoh (2003) et Abe (2007), le Japon perd un nouveau pilote. Une vraie malédiction.
Article rédigé par Xavier Richard
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2min
 

La bagarre était très intense. Depuis le départ où il avait brièvement pointé en tête, Shoya Tomizawa luttait pour la victoire. Troisième à l'entame du 12e tour, le Japonais n'allait jamais repasser la ligne de chronométrage. Plus aucune ligne. Sorti un peu large d'un virage à gauche, le pilote a tutoyé un vibreur. La roue de sa  moto a glissé, projetant le pilote du team CIP sur la piste. Dans cette discipline où les écarts sont infimes, les concurrents ne sont jamais loin. C'était malheureusement le cas pour l'Italien Alex de Angelis et le Britannique Scott Redding. Pointés à quelques mètres, ils n'ont pu éviter le choc avec Tomizawa, livré sans défense aux deux bolides lancés à 230 km/h.

De Angelis et Redding chutaient eux aussi sur le contact mais seul le Japonais restait sur le carreau. Emmené au centre médical du circuit puis à l'hôpital de Riccione, Tomizawa succombait de ses nombreux traumatismes relevés au crâne, au thorax et à l'abdomen. Les accidents graves ont beau être de plus en plus rares, ce décès rappelle combien les sports mécaniques sont dangereux. Le risque fait partie du métier. La mort aussi. 6e du championnat Moto2, Shoya Tomizawa est décédé en réalisant sa passion. Il laisse un grand vide. "Peu importe mon résultat avec ce qui vient de se passer aujourd'hui, lâchait Valentino Rossi après sa 3e place en MotoGP. Shoya Tomizawa était très bon pilote et par dessus tout très sympathique. Il était drôle, toujours souriant s'adressant avec  un mot gentil à chacun d'entre nous. Il était aussi très jeune avec une grande carrière devant lui."

Vainqueur de cette funeste course, Toni Elias était lui aussi très affecté par ce triste après-midi. "Tout ce que je ressens ce soir est de la tristesse. Parler de ma victoire me semblerait déplacé. Je plaisantais  encore hier avec Shoya et imaginer qu'il ne sera plus là est vraiment affreux.  Il a laissé une empreinte indélébile dans ma vie". Si on a réalisé de nombreux progrès dans la sécurité des pilotes grâce aux protections dorsales et aux aménagements des circuits, le risque zéro n'existe pas. Difficile de ne pas évoquer la fatalité quand un pilote à terre est percuté par un autre sans possibilité de l'éviter. Randy de Puniet s'en était tiré avec une jambe cassée au GP d'Allemagne en juillet dernier. Tomizawa a eu moins de chance.

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