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Tréluyer : "J'ai cru qu'on allait tout perdre"

Double vainqueur des 24 Heures du Mans depuis dimanche, Benoît Tréluyer revient sur sa course et sa lutte avec l'autre Audi R18 e-tron quattro. "Il fallait se cracher dans les mains et aller bosser", a expliqué l'Alençonnais.
Article rédigé par Xavier Richard
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2 min
Benoît Tréluyer, le nouveau "Monsieur Le Mans" d'Audi (JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP)

Benoît Tréluyer, vous avez encore hérité d’une situation chaude au petit matin...
Benoît Tréluyer : C’était un peu comme en 2010 (il devait remonter sur la Peugeot de tête, ndlr). A cause du problème de Marcel avec la Corvette, il fallait se cracher dans les mains et aller bosser. C’est un vrai plaisir au Mans le matin d’aller chercher le chrono, de faire tour rapide sur tour rapide. J’étais content de retrouver les mêmes sensations que l’an dernier.

La différence avec l’Ultra n’était pas si flagrante...
BT : On est pénalisé par le règlement car on ne peut pas utiliser notre système hybride avant 120 km/h. Où on a le plus besoin de puissance, c’est vraiment en sortie de virage. Ce système hybride à l’avant nous donne un avantage dans des conditions difficiles comme sous l’eau car on a quatre roues motrices. Mais sur le sec, il nous manque de la puissance avant d’arriver aux 120 km/h. Et avec nos deux litres en moins dans le réservoir, on doit aussi plus économiser. Tout ça nous met au niveau de performance des Ultra.

Vous y avez cru quand ?
BT :  J’y ai cru depuis le début, le tout c’est de rester concentré. A un moment, j’ai cru qu’on allait la perdre car je ne savais pas si j’allais être capable de suivre le rythme d’Allan. On ne sait jamais où on en est. Il arrive qu’on ne soit pas dedans. J’avais la motivation et j’étais prêt à tout pour y arriver. Je me suis surpassé dans la voiture et ça a marché. Ce sont des sensations qui me manquent depuis que je ne roule plus au Japon. En endurance, on ne roule jamais à 100 %. Il faut gérer le trafic. Rouler à ce niveau, pousser autant sur un tel circuit et face à un adversaire de la même équipe ce n’est pas facile. On nous a dit à la radio de ne pas prendre des risques inutiles. J’ai essayé de gérer mais en sport-auto on est obligé de prendre des risques. 

Est-ce plus difficile que contre Peugeot car il faut faire attention à l’autre voiture ?
BT :  Non car j’arrivais à rester à distance. Ça aurait été compliqué si on avait été roue dans roue vraiment. Donc j’ai tout fait pour le laisser assez loin. Il y a eu des moments à 120 % avec Allan mais c’était un vrai plaisir. On préfère se battre contre une autre marque. Toyota nous a montré un très beau potentiel en début de course et on est pressé de les retrouver l’année prochaine au Mans et en WEC. 

Gagner une deuxième fois, c’est plus fort ?
BT :  La première, c’est la première fois. Tout le monde s’en rappelle… La seconde, j’ai du mal à réaliser. On était mieux préparé et j’ai un peu moins d’émotion mais il y a toujours autant de plaisir. Nous avons eu le temps d’accuser le coup à une heure de l’arrivée car on gardait un bon rythme et on avait un tour d’avance. C’est mieux que 13 secondes (écart avec la Peugeot en 2011, ndlr). On avait la pression car c’est une nouvelle technologie, l’hybride-diesel, et Audi voulait vraiment gagner. 

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