Une 908 à portée de l'exploit
Un horizon bouché dès le départ. Le ciel bleu en haut. Une nuée de GTE et de LMP2 en bas. Une quarantaine dobstacles avant de voir les échappements des dernières Audi. Presque un tour de retard au feu vert. « Je suis déjà parti dernier en F1 avec Suzuki mais il ny avait que 16 voitures. Là on part 50 » Franck Montagny résumait parfaitement lampleur de sa tâche. Plus détendu après une nuit de sommeil, Stéphane Sarrazin avait lui évacué sa frustration de ne pas avoir pu disputer la pole aux Audi. Dans un sourire, il passait le témoin à son compère : « Franck va élaguer ». Pour élaguer, le pilote Peugeot a élagué. Du verbe en expliquant aux voitures le précédant quil allait klaxonner dès le départ. A la pédale en grattant toutes les GTE dès le premier tour. Après deux tours, la 908 pointait déjà à la 17e place. Deux tours plus tard, elle était 10e, prête à fondre sur ses proies.
Bien entendu, on ne double pas une Peugeot ou une Audi comme une GT ou une LMP2. La N.8 traînait comme un boulet ses trente secondes. Malgré touts les efforts de Montagny, Sarrazin et Minassian, et un horizon bien plus clair, l'accès au rêve se refusait encore. "On a essayé de rester concentrés et on a continué à pousser", expliquait Montagny. Ce train d'enfer permettait toutefois à Peugeot plaçait ses trois autos en têtes. Dans ce concert, la N.8 accédait pour la première fois au podium. Il ne manquait quun coup de pouce du destin pour recoller à la N.7, plus de cinquante secondes devant. « On espérait un safety car, révélait Franck Montagny. Il est venu mais pas comme il faut. » Par deux fois, la voiture de sécurité pénalisait la N.8 au lieu de la rapprocher de la tête. La chance était passée car, avec la suspension cassée de la N.9 et les petits pépins des R18, il y avait une place pour la victoire. « Cétait une super course, concluait Stéphane Sarrazin et ça fait vraiment du bien avant Le Mans ». Fer de lance du Lion, léquipage de la N.8 ne vise pas que la pole dans la Sarthe.
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