Xavier de Soultrait, pilote solidaire
A chaque portrait fait de lui dans la presse, il n’échappe pas à sa condition. Vicomte il est, Vicomte il restera. Oui Xavier de Soultrait fait partie de la noblesse mais cela n’a jamais été sa carte maîtresse. Nerf de la guerre en sport mécanique, l’argent n’a jamais coulé à flot et le motard a navigué de petits boulots en petits boulots pour payer ses courses et tracer sa route. Sa particule, il préfère la mettre au service de l’association ACE (Agir Contre l’Exclusion) et le team Viltaïs où il met les mains dans le cambouis pour aider les jeunes à se réinsérer dans la vie professionnelle. Scout dans son enfance, le projet d’aider ceux qui en ont besoin l’a tout de suite motivé. « Il y en a qui me disent : « ça sert à quoi ce que tu fais ? Tu pourrais pas avoir un boulot sérieux comme tout le monde ? » Avoir cette démarche sociale, ça légitime ce que je fais », expliquait-il à nos confrères de France 3 Auvergne avant le départ.
Conseillé par Frétigné
Généreux avec les autres et généreux sur sa machine, De Soultrait a fait de la solidarité sa marque de fabrique. Sur le Dakar, il peut tout mettre en pratique. Enduriste confirmé, le Moulinois rêve depuis longtemps du rallye-raid. Et depuis qu’il y a goûté, il rêve de le remporter. Pas en cassant tout mais en y allant par étapes. Après une chasse aux sponsors fructueuse et un premier rallye terminé à la 34e place en 2014, De Soultrait n’a pas cessé de monter. Conseillé par David Fretigné, l’Auvergnat se révèle l’année suivante avec deux top 10 et un top 6. « La machine était à la fois performante avec une vitesse de pointe de 170 km/h, et très fiable : pas une fois je n’ai ouvert la trousse à outils sur la piste ! Mon objectif pour ce qui a été mon 2e Dakar, était de finir dans le top 20, je suis par conséquent très satisfait de mon résultat (13e). » Ce résultat lui ouvre les portes du junior team de Yamaha avec Adrien Van Beveren. Malheureusement, l’histoire n’est pas aussi belle qu’imaginée à cause d’une casse mécanique en fin de Dakar.
Champion du monde des bajas
Finalement, l’échec de 2016 est devenu un formidable carburant. « J’ai pris un gros coup au moral lors de mon abandon à trois jours de l’arrivée. Surtout que j’étais revenu à la 11e place du classement. » Passé la déception, il repart au feu en remontant le curseur d’un cran. « Je ne lâche rien ! Cette année, j'ai accompli de belles choses. Ma 2e place au Rallye de Sardaigne, mon titre de champion du monde des bajas et ma 5e place au rallye du Maroc prouvent qu'il faut compter avec moi. » S’il n’est plus intégré au team officiel Yamaha sur ce Dakar, De Soultrait n’en est pas moins soutenu par l’usine pour qui il teste de nouvelles pièces. Son moteur est même plus évolué que celui des YZ450F officielle. Et visiblement, la moto fonctionne bien !
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.