Paddocks élargis, briefing sur ordinateur, images de synthèse : sur le circuit Paul-Ricard, un nouveau protocole sanitaire pour la reprise des sports mécaniques
Après deux mois d’arrêt à cause du confinement, la filière des sports mécaniques tente de se relancer et se réinventer. Au Castellet, dans le Var, un nouveau protocole sanitaire a été mis en place à vitesse grand V sur le circuit Paul-Ricard pour que les deux-roues reprennent la piste.
C’était comme un symbole, pour un sport à l’arrêt depuis plus de deux mois : dimanche 24 mai, le jour où devait avoir lieu le Grand Prix de Formule Un de Monaco, on a tout de même entendu les moteurs rugir dans la Principauté. Le pilote Charles Leclerc était au volant d’une Ferrari pour un court-métrage de Claude Lelouch. Mais c’est toute la filière des sports mécaniques qui tente de se relancer aujourd’hui et de se réinventer.
Au Castellet, dans le Var, on tâte ainsi à nouveau le bitume sur le circuit Paul-Ricard, le temple des sports mécaniques qui devait accueillir le Grand Prix de France le 28 juin prochain. Après les voitures la semaine dernière, ce sont plus de 200 motos qui ont retrouvé la piste ce week-end. "C’est que du bonheur ! Mais on ne va pas se sentir pousser des ailes..." : pas facile pour Mathieu, pilote Yamaha, de freiner son enthousiasme après deux mois d’attente. "C’est extraordinaire, poursuit-il.J’ai une super expérience du dernier Bol d’Or, j’ai toujours aimé rouler ici."
Notre sport fait partie d’une économie, moi j’en vis. Et je trouve que les gens n’ont pas assez conscience de cela : la chance qu’ils ont d’être là aujourd’hui, si proches après ce déconfinement.
Mathieu, pilote Yamahaà franceinfo
De la chance, car c’est tout un nouveau protocole sanitaire qui a été mis en place à vitesse grand V, explique Stéphane Clair, le directeur général du circuit. "Le briefing se fait à la maison, chez soi, sur son téléphone, son ordinateur. On a fait des images de synthèse, explique-t-il. Et puis sur place, on impose les distanciations physiques."
On a élargi les paddocks : pour un peu plus de 200 motos, près de 15 000 m2 de paddocks ont été ouverts pour que chacun puisse s’installer et être éloignés.
Stéphane Clair, directeur général du circuità franceinfo
La pandémie et l’arrêt des courses qui ont aussi relancé le débat pour des sports mécaniques plus verts, moins polluants. Et là, le Castellet, circuit unique en son genre, pourrait bien être moteur. A proximité de la piste, des ruches servent à mesurer la qualité de l’air et de l’eau. Des panneaux solaires fabriquent de l’électricité. Le circuit est également en pointe pour tester de nouvelles technologies. "On est équipés ici à la fois de bornes de recharges pour les véhicules électriques, mais aussi également de stations de recharge pour les véhicules hydrogènes pour que nous restions un sport acceptable, détaille Stéphane Clair. L’idée est que dès qu’une technologie apparaît, nous puissions effectuer ici des essais et bientôt, j’espère, des compétitions."
Stéphane Clair confirme qu’une réflexion est engagée pour un Grand Prix de F1 à la fin de l’été, mais sans public. Ce serait mieux que rien, dit-il, pour l’économie. Avec l’épidémie, le circuit varois a perdu presque la moitié de son chiffre d’affaires annuel.
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