Sur la route du Dakar, les pilotes saluent la mémoire du "grand monsieur" Hubert Auriol
L'ancien directeur du Dakar s’est éteint dimanche à l'âge de 68 ans des suites d'une longue maladie. Une personnalité hors norme, adulée et très respectée par les concurrents d'hier et d'aujourd'hui.
À l’évocation d’Hubert Auriol, un mot revient dans toutes les paroles : respect. Les plus anciens se souviennent des images de l’ancien pilote moto fonçant sur les pistes africaines du rallye Dakar, mais aussi sa rivalité avec un autre français, Cyril Neveu, sa reconversion comme pilote auto après un accident qui lui a brisé les deux jambes. Et bien sûr, son rôle déterminant lorsqu’il reprend la direction de course pendant près de dix ans, entre 1995 et 2004.
"C'était surtout un pionnier dans tout ça", confie Stéphane Peterhansel, leader actuel du classement général. "Il a été au départ du Dakar, il a su montrer la voie à plein de monde et surtout, avec son sourire éclatant, il donnait envie à tout le monde de faire cette course, se souvient-il, très ému. Ce n'était que du positif Hubert, beaucoup de souvenirs, mais c'est comme ça, c'est la vie."
"Pour moi, ça a toujours été un modèle de classe, d'intelligence. C'était un grand monsieur."
Stéphane Peterhanselà franceinfo
Hubert Auriol était l’un des trois seuls pilotes qui ont réussi l’exploit de s’imposer sur le Dakar dans deux disciplines, à moto en 1981 et 1983, en auto en 1992. Les deux autres sont en Arabie Saoudite pour l’édition 2021 : Stéphane Peterhansel, et l’espagnol Nani Roma. Les trois champions s’étaient d’ailleurs retrouvés l'an dernier pour une photo historique, se souvient Nani Roma. "Je pense que les gens ne réalisent pas que c'est difficile de faire ça, d'être capable d'être rapide dans deux disciplines, raconte-t-il. C'est quand même quelque chose d'extraordinaire et c'est pour ça qu'on n'est que trois dans l'histoire de cette course à l'avoir fait."
Au-delà de ses exploits sportifs, Hubert Auriol a donc marqué le Dakar en le tenant à bout de bras pendant près de dix ans. Christian Lavieille, pilote auto chevronné, 18e Dakar cette année, se souvient d’un directeur de course très respectueux et compétent. "C'était un grand monsieur, agréable et sympathique, confie-t-il. C'était quelqu'un qui pensait toujours aux concurrents, qui était toujours à l'écoute, à s'inquiéter quand un concurrent n'allait pas bien ou venir voir tard l'arrivée des derniers. Ça aussi, ça fait partie de cette personne qu'il était."
Hubert Auriol surnommé l’africain était le symbole du Dakar dans sa période africaine, avant que l’épreuve ne bascule en Amérique du Sud, puis en Arabie Saoudite, mais pour les concurrents les plus jeunes il représentait aussi le Dakar dans toute sa dimension, peut importe le continent.
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