Murray et Bond doublent la mise
La fatigue du cumul des épreuves, "redoutée" par Murray, n'aura donc pas pesé. "C'est un beau défi car ce n'est pas évident au niveau de la récupération. Mais on prend beaucoup de plaisir malgré la météo difficile", avait indiqué Bond vendredi soir. Les deux rameurs détiennent ensemble le record du monde du deux de pointe sans barreur sur 2000 m en 6 min 08 sec (réalisé sur le bassin d'Eton durant les jeux Olympiques d'été à Londres). Ils n'ont échoué qu'à une seconde de ce record samedi. La Nouvelle-Zélande qui s'est aussi imposée au deux de pointe poids légers féminin (avec Sophie Mackenzie et Julia Edward) a été l'une des nations dominantes d'une journée également favorable à la Grande-Bretagne.
Confirmation britannique
Attendu au quatre de pointe avec leur meilleur bateau, les Britanniques n'ont pas déçu. Grands spécialistes de l'épreuve, Alex Gregory, Mohamed Sbihi, George Nash et Andrew Triggs ont devancé les Etats-Unis de près de trois secondes. La Grande-Bretagne reste bel et bien l'ogre du quatre de pointe. La surprise du jour est venue du deux de couple où les Sud-Africains James Thompson et John Smith ont battu les Français Jérémie Azou et Stany Delayre de neuf centièmes de secondes. Ces derniers étaient les grands favoris de l'épreuve.
Mais les doubles champions d'Europe, invaincus cette saison, ont été pénalisé par une mauvaise ligne d'eau, la "4", en position centrale réservée aux meilleurs chronos des demi-finales. Malgré le vent soufflant assez fort samedi, les trois juges du comité d'équité ont estimé que les six équipages partaient sur un pied d'égalité.
"Hold-up du siècle"
Or il est apparu pendant la course que la ligne 1, réservée aux moins performants des demies, était nettement moins soumise aux turbulences que les lignes centrales. "C'est un peu le hold-up du siècle. Les juges devaient changer les lignes", entendait-on du côté du président de la Fédération française, Jean-Jacques Mulot. Abattus à l'arrivée, Azou et Delayre n'ont pourtant pas souhaité polémiquer. "Je préfère ne pas y penser, cela remuerait le couteau dans la plaie. On a assez mal comme ça", a lancé Jérémie Azou, estimant "avoir fait une bonne course malgré une petite erreur à la fin".
"J'ai du mal à avaler cette défaite. On fait une grosse saison mais on perd la course la plus importante", a embrayé Stany Delayre, revenu au plus haut niveau après une grave blessure il y a un an. Le rameur de Bergerac s'était brisé trois vertèbres lors d'un choc avec un autre bateau lors d'un entraînement. "C'est vrai que si on m'avait dit il y a un an que je décrocherait l'argent ici, j'aurais signé. Mais, ça ne me console pas. C'est vraiment très dur à avaler...", a encore regretté le rameur, 4e des JO de Londres avec Azou il y a deux ans.
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