Barcelone en matador
Défait 2-1 à l'aller, Barcelone n'avait pas d'autre solution au coup d'envoi que de passer immédiatement à l'offensive pour remettre les compteurs à zéro. Joueurs, les Gunners devaient prendre sur eux pour se cantonner à des tâches défensives, synonymes de qualification face à la furia catalane. Finalement, le Barça ne laisse guère le choix à Arsenal contraint de se replier dans sa moitié de terrain pour éviter de prendre l'eau trop rapidement.
Dès la 4e minute, Pedro mettait le feu à la défense et obligeait les Londoniens à concéder un corner. Barcelone monopolisait le ballon, enchaînait les mouvements, mais ne parvenait pas à prendre en défaut les neuf Gunners regroupés en défense tandis que Van Persie, sur la participation duquel Wenger avait tenté de bluffer toute la semaine, attendait seul en pointe. Une grosse domination, mais qui ne se concrétisait pas en terme d'action de but. Il fallait attendre le quart d'heure de jeu pour voir la première occasion du match, un tir de Daniel Alves magnifiquement repoussé par Szczesny. Mais le portier polonais d'Arsenal se blessait sur l'action et devait céder sa place à Almunia (16e).
Relégué sur le banc avec la montée en puissance de son coéquipier, l'Espagnol a bien failli être le sauveur d'Arsenal. Pendant 75 minutes, Almunia a tout fait pour retarder l'échéance, repoussant tant bien que mal les assauts adverse. Car les vagues bleues et rouges n'ont cessé de venir s'éclater sur son but. Djourou suppléait son portier face aux accélérations de Messi et Villa, mais il ne semblait être qu'une question de minute avant que l'arrière-garde d'Arsène Wenger ne craque. Adriano trouvait le poteau (36e) comme un ultime avertissement adressé à son adversaire. Le ton finissait par monter entre les deux équipes juste avant la pause entre une équipe d'Arsenal mis sous l'éteignoir et un Barça dominateur, mais incapable de concrétiser. Messi allumait sa première mèche dans les arrêts de jeu, éteinte par Almunia (45+2), avant d'effacer le portier adverse d'un lob astucieux et de marquer dans le but vide (1-0, 45+3).
Van Persie abandonne ses coéquipiers
Débordé par la technique catalane et balayé en quarts de finale l'an dernier, Arsenal n'a finalement guère pesé plus lourd cette année. Pas un seul tir en 90 minutes, un temps de possession de balle minime (32% contre 68% pour Barcelone), et pourtant les Gunners ont eu l'occasion d'y croire en seconde période. Le but contre son camp de Sergio Busquets (1-1, 53e) offrait la qualification à des Londoniens qui n'avaient rien montré jusque-là, incapables d'enchaîner trois passes face au pressing déchaîné des Espagnols qui cadenassaient le milieu de terrain. Et leur situation se compliquait lorsque Van Persie écopait d'un second carton jaune tout aussi stupide que le premier (mauvais geste) pour avoir poursuivi son action et tiré au but alors que l'arbitre avait sifflé le hors-jeu (56e). Réduit à 10, la mission d'Arsenal se compliquait grandement.
Même si les hommes de Pep Guardiola ne produisent actuellement pas leur meilleur jeu, ils ne dominent pas pour rien la Liga ni n'impressionnent sans raison le monde du football. Deux minutes leur suffisaient pour reprendre l'avantage et poursuivre leur route. Iniesta lançait Xavi dans le dos de la défense (2-1, 69e) avant que Messi ne transforme un penalty offert par Koscielny après une faute sur Pedro (3-1, 71e). Une huitième réalisation pour l'Argentin en Ligue des champions cette saison, son 45e but de l'année en 39 matches. Les Canonniers gardaient toutes leurs chances de qualification car un but leur suffisait. Mais ils resteraient muets jusqu'au bout, malgré l'ajout de sang-neuf de Wenger en attaque avec les entrées (sans doute trop tardives) d'Arshavin (74e) et Bendtner (78e). Ce dernier aurait même pu être le héros du jour pour les visiteurs. Mais face au but de Victor Valdes, il ratait son contrôle en contre, se privant d'une occasion de but et d'un hold-up parfait.
Arsenal s'en retourne à ses affaires nationales. Les Gunners ne soulèveront pas la coupe aux grandes oreilles cette année, mais ils ont encore deux occasions d'éviter une nouvelle saison blanche avec la Cup et le championnat. Dominateurs sans être totalement convaincants, les Blaugrana, quant à eux, assure l'essentiel et leur place en quarts de finale de la Ligue des champions. La moisson catalane peut continuer.
Réactions
Eric Abidal (défenseur du FC Barcelone): "L'objectif était de passer en quarts. C'était pas un match facile. On est très bien rentrés dans la partie et on a fait une bonne première mi-temps. C'est sûr qu'après l'égalisation, c'est devenu compliqué. Sur le match aller, si on regarde bien la première partie de la première mi-temps on a eu des occasions, on aurait pu en mettre deux et peut-être que le match aurait été tout autre. Mais voilà les années ne se ressemblent pas et il faut faire encore plus d'efforts même quand on est au Barça. (Carton rouge justifié ou sévère pou Van Persie?) un peu des deux, il y a des règles à respecter: quand l'arbitre siffle il ne faut pas toucher le ballon, maintenant lui n'avait pas entendu le coup de sifflet: ce sont des choses qui arrivent mais voilà le haut niveau ça se joue sur des détails. Malheureusement ils ont fini le match à 10. Peut-être que pour nous ça a été plus facile à 11 contre 10. Maintenant ça nous servira à nous aussi de leçon. A partir du moment où on a perdu le ballon et le ballon est pas pour nous, il faut le laisser."
Arsène Wenger (manageur français d'Arsenal): "J'éprouve de la colère et des regrets. Cela n'enlève rien à qualité de jeu de Barcelone. En seconde période, le match serait devenu très intéressant à 11 contre 11. La décision de l'arbitre (exclusion de Van Persie) est incroyable. Franchement, dans un match de cette importance, c'est incroyable. Vous entendez le bruit qu'il y a derrière... C'est le regret de la soirée, pour moi bien sûr mais aussi pour tous ceux qui aiment le foot. Je regrette que l'arbitre n'ait pas pris un peu plus de distance sur cette décision. Il a tué le match. Les joueurs ont tout donné, on a fait un match remarquable. Fabregas n'était pas à 100% de ses moyens. A dix, c'est trop dur à porter."
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