Barrages : la France va savoir
Les 15 et le 19 novembre prochains, la France jouera sa place au Brésil. Sur 180 minutes. Une finale aller-retour, rappelant des heures désormais lointaines des Coupes européennes. Deux matches qui raviveront des souvenirs houleux pour l’équipe de France. En 2009, les Bleus de Raymond Domenech avaient du en passer par là pour aller en Afrique du Sud. Contre l’Eire, elle avait bien failli s’étouffer dans les frimas de l’automne. Pourtant, au match aller à Dublin, Nicolas Anelka, celui d’avant les insultes, avait endossé des habits de sauveur (1-0) et mis les Bleus sur la bonne voie. A la mi-temps, l’Afrique du Sud n’était plus trop loin. A 90 minutes d’une rencontre au Stade de France qu’elle devrait maîtriser.
Mais à Saint-Denis, la peur serait bleue. Tétanisés, pétrifiés par l’enjeu, les hommes de Domenech allaient déjouer, puis se liquéfier après l’ouverture du score de Robbie Keane. Enorme dans les buts Hugo Lloris allait empêcher les Bleus de sombrer avant qu’en prolongations, William Gallas n’égalise sur une action entachée d’une main de Thierry Henry. Quatre ans plus tard, Domenech, Henry, Gallas et Anelka, les acteurs de ce mauvais film sont loin des Bleus, qui ne risquent pas de croiser l’Eire lors de ces barrages. Mais des sueurs froides ne sont pas à exclure selon l’adversaire.
Personne ne veut du Portugal
"Il n’y a pas de petites équipes". Franck Ribéry, après la victoire contre la Finlande mardi soir, n’a voulu sous-estimer personne. Mais dans la tête des joueurs, un des quatre adversaires potentiels des Bleus est à éviter : le Portugal de Cristiano Ronaldo. Pourquoi ? Parce que Cristiano Ronaldo déjà. L’homme au un but par match depuis son arrivée au Real Madrid en 2009 sera la menace numéro 1 pour les Bleus et son triplé contre la Bosnie en barrage retour en 2011 (6-2) prouve que ce genre de rendez-vous ne l’effraie pas.
Le Portugal de Paulo Bento est un habitué des barrages dont ils sont sortis à chaque fois en 2009 et 2011. Autre équipe à ranger dans la catégorie "danger", la Croatie et son potentiel offensif : Luka Modric le cerveau, Mario Mandzukic le buteur, Darijo Srna le capitaine. La Croatie est aussi synonyme de bonheur pour les Bleus et Deschamps, alors capitaine en 1998, jour à Lilian Thuram se découvrait un talent de buteur. La sélection du nouveau-venu Niko Kovac n’a pas encore battu l’équipe de France en 5 matches.
L’Ukraine, la bonne pioche ?
Dans la case bonne pioche, on serait tenter de mettre les deux autres sélections, la Grèce et l’Ukraine. Deux nations qui font moins figure d’ogre insurmontable, mais qui sentent bon le piège. Le piège grec, la France est tombée de dedans, comme toute l’Europe, en 2004 lors de l’Euro au Portugal. Une élimination sans gloire (1-0) qui avait sonné la fin de l’aventure pour d’anciens (Lizarazu, Desailly). Neuf ans plus tard, la Grèce a repris la recette qui avait fait sa fortune. Une défense de fer et un réalisme froid.
L’Ukraine, elle, s’appuie sur sa nouvelle star Andrei Iarmolenko, sa défense et sur la réussite qui l’entoure depuis l’arrivée du nouveau sélectionneur Mikhaïl Ivanovich Fomenko. Depuis qu’il est à sa tête, l’Ukraine ne perd plus (8 victoires, 2 nuls). En revanche, contre les Bleus et en barrages, elle ne gagne pas non plus : 0 victoire en 7 matches face à la France et 4 éliminations lors des 4 derniers barrages disputés. Peut-être le "meilleur adversaire" pour les Bleus donc, même si Deschamps assurait "ne pas avoir de préférence". Quelqu’il soit, la France devra être grande pour disputer sa 14e phase finale de Coupe du monde de son histoire.
Vidéo : Ribéry parle des barrages
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