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Basket : cinq bonnes raisons de supporter Nanterre en Euroleague

Article rédigé par Yann Thompson
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
L'Américain David Lighty monte au panier face à Bojan Bogdanavic, le 14 novembre 2013, lors du match Fenerbahce-Nanterre, à Istanbul (Turquie). (BULENT KILIC / AFP)

Le petit poucet français affronte Fenerbahce, jeudi, pour la dernière journée de la phase de poules de l'Euroleague. Avec un nouvel exploit en ligne de mire.

"Cela paraît toujours impossible, jusqu'à ce qu'on le fasse." La phrase de Nelson Mandela a eu un retentissement particulier, à Nanterre, jusque sur le site internet du club local de basket. Improbables champions de France l'an passé, avec l'avant-dernier budget de Pro A, les joueurs de Pascal Donnadieu sont en route, cette année, pour se qualifier pour le Top 16, le second tour de l'Euroleague qui réunit les 16 équipes les plus performantes lors des poules. Ce qu'aucun club français n'a réussi depuis sept ans.

Cet exploit retentissant passe par une victoire, jeudi 19 décembre, à domicile, face aux Turcs du Fenerbahce (avec un coup d'œil au match de Belgrade face à Moscou). En jeu : la quatrième place du groupe A de l'Euroleague, qualificative pour le Top 16. Francetv info vous donne cinq bonnes raisons de voir le basket en vert.

1Un exploit inédit depuis 2007

La France a disparu des écrans radars du Top 16 depuis la qualification de Pau-Orthez lors de la saison 2006-2007. Sept ans plus tard, personne ne comptait sur Nanterre pour rallumer le signal. "Il y a trois mois, les articles disaient qu'on allait être la risée de l'Euroleague, qu'on allait faire honte au basket français", se souvient l'entraîneur Pascal Donnadieu, dont l'équipe n'avait jamais évolué sur la scène européenne.

Il a fallu une défaite sur le fil face au géant CSKA Moscou (59-62) et surtout une victoire sur les terres du mythique FC Barcelone (67-71), une première pour un club français depuis 1996, pour faire taire les cassandres. Deux autres victoires face à Kiev et Belgrade plus tard, et voilà le petit poucet français aux portes du Top 16.

2Un club venu de loin, très loin

En 1988, Pascal Donnadieu, âgé de 24 ans, était déjà à la tête de l'équipe, qui évoluait au plus bas niveau départemental. La Jeunesse sportive des Fontenelles était un petit club de quartier, comme tant d'autres, géré par une poignée de bénévoles. Depuis, en vingt-quatre ans, la JSF Nanterre a connu onze montées et aucune relégation. Une ascension éclair, ponctuée par un titre de champion de Pro A, en juin dernier, deux ans après avoir quitté la Pro B.

Pascal Donnadieu et sa cravate verte, le 6 décembre 2013, lors du match Nanterre-Barcelone, à Paris. (FRANCK FIFE / AFP)

3Un club resté modeste

Jusqu'à cet été, Nanterre était le seul club de l'élite à avoir encore un statut d'association, et non de société commerciale. Ancrée dans sa cité, la JSF multiplie les actions locales et envoie même ses joueurs américains intervenir dans les cours d'anglais du lycée Joliot-Curie.

Elle reste fidèle au petit Palais des sports de Nanterre, doté de 1 500 places. Seule concession : faute d'homologation européenne de leur salle, les matchs à domicile d'Euroleague se disputent à la Halle Carpentier, à Paris. Et, alors que le CSKA Moscou possède son propre Boeing 737, Nanterre fait l'essentiel de ses déplacements en bus.

4Une histoire de famille

Dans la famille Donnadieu, il y a d'abord le père, Jean. Arrivé à la JSF dans les années 50, il a pris les rênes du club dans les années 80 et a initié son ascension spectaculaire. Toujours président, il assure aujourd'hui la pérennité des valeurs maison, notamment en invitant les joueurs chaque été sur ses terres natales, dans le Morbihan, à Locmariaquer, comme le montre ce reportage de Canal+.

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Il y a ensuite le fils, Pascal, dont le parcours rappelle celui de Guy Roux, l'entraîneur de foot qui a fait monter l'AJ Auxerre du niveau régional jusqu'à un titre de champion de France. Proche de ses ouailles et perfectionniste, réputé pour son flair en matière de recrutement, Pascal Donnadieu "fait tout : il est coach, il est manager, il va balayer les appartements", soulignait, au printemps, Stephen Brun, alors joueur de Nanterre.

A 49 ans, le coach de la JSF a été sacré champion avec un salaire entre deux et trois fois moins élevé que ses collègues de Pro A. Cette année, avec le 11e budget du championnat français (sur 16 équipes), l'objectif reste "de bien finir en Pro A, sans se faire peur", annonçait-il en début de saison. Pour l'heure, Nanterre est deuxième de Pro A.

5Une équipe d'anti-stars

Ne cherchez pas à Nanterre de joueurs sacrés champions d'Europe avec Tony Parker cet automne. Ici, le seul international tricolore est un petit nouveau, blessé durant l'Euro : le délirant pivot Ali Traoré. Les Américains sont des fidèles du club (Will Daniels et David Lighty), un jeune joueur en devenir (DeShaun Thomas, 21 ans), un ex-retraité relancé par Pascal Donnadieu (Trenton Meacham) et le beau-frère de Trenton Meacham (Kevin Lisch).

Aucune forte tête, car l'entraîneur maison est, selon son joueur Jérémy Nzeulie, "un affectif qui choisit des joueurs avec des valeurs humaines, qui ont du cœur, sont corrects et savent s'investir". La recette Donnadieu, depuis 1987.

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