5 raisons de suivre le parcours européen du Limoges CSP
Ils attendaient cela depuis 16 ans
Limoges n’avait pas posé le pied dans la cour des grands d’Europe depuis 1998. Une éternité pour le premier (et toujours seul) club français à avoir remporté la plus grande compétition continentale – c’était en 1993, aux dépens du grand Benetton Trévise de Toni Kukoc. Depuis, le club a connu bien des déboires, financiers notamment, n’ayant pas d’autre choix que de déposer le bilan en 2004. "Entre le premier match en Nationale 1 (troisième division, ndlr) à Salon-de-Provence et Tel-Aviv, on mesure tout le parcours effectué, souligne Frédéric Forte, le président du club, sacré champion de France à la tête du CSP vingt ans après avoir réalisé, sous les mêmes couleurs, l’interception décisive en finale de la C1 1993. L’Euroligue, ça matérialise dix années de travail".
Il n’y aura pas d’autre club français
Après Strasbourg et Nanterre en 2013-14, Limoges est cette saison la seule formation française à avoir validé son billet pour l’aventure européenne. Directement qualifiés grâce au titre national acquis en juin dernier, les Verts n’ont pas été accompagnés par la SIG (finaliste du Championnat) et l’ASVEL (bénéficiaire d’une wild-card) lors du tournoi préliminaire. Les Alsaciens sont tombés en demi-finale face au club rhodanien, qui a lui raté l’ultime marche en cédant face à l’UNICS Kazan, après avoir pourtant mené de 19 points dans le troisième quart-temps.
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Ils évoluent dans une poule très relevée…
Pas de demi-mesure pour le grand retour du CSP en Euroligue : le club débute ce jeudi face au tenant du titre, en Israël, avant d’enchaîner avec Zagreb, Malaga, l’Alba Berlin et le CSKA Moscou. Un groupe extrêmement dense où les quatre premières places qualificatives pour le Top 16 vont valoir très cher. En attendant de revivre la folie des soirées européennes à Beaublanc, jeudi prochain, Forte se concentre sur le Maccabi, sacré à la surprise quasi-générale l’an passé face au Real Madrid. "Il faudra sauter plus haut, être plus fort, plus intense, plus dur et plus intelligent, parce qu’on verra vite que ce qui a marché (en Pro A) ne marchera pas contre Tel-Aviv", prévient le président. Certes, le club a perdu Tyrese Rice, MVP du dernier Final Four, Ricky Hickman, et son gourou David Blatt. Mais le Maccabi, c’est "le club-nation", soutient Forte. "Quelque part, ça ressemble à une corrida avec la mise à mort du petit club français".
… mais le Top 16 reste à leur portée
"On a beaucoup à apprendre, mais on veut terminer dans le Top 16", annonce le coach Jean-Marc Dupraz, lui aussi membre de l’épopée 1993. Conscient de l’ampleur du challenge (aucune équipe française n'a passé le premier tour depuis Pau-Orthez en 2007), le technicien estime avoir les moyens de ses ambitions : passer le premier tour sur la scène européenne et rester compétitif en Championnat, où ses hommes n’ont pas eu de retard à l’allumage (trois victoires en autant de matches). "Mes joueurs sont très impliqués et à l’écoute, explique-t-il. Tout le monde est sur la même longueur d’ondes". Après avoir passé un été à tenter de former un effectif à la hauteur du défi (voir par la suite), les Limougeauds sont convaincus de pouvoir compenser leur relatif manque d’expérience en C1 par beaucoup de sérieux et encore plus d’enthousiasme, et ce dès ce jeudi à Tel-Aviv. "S’il peut y avoir une surprise, c’est sans doute maintenant, martèle Forte. Dans un mois et demi, le Maccabi sera en place. Et injouable".
Avec Westermann, le club tient une pointure
Limoges, qui souhaitait étoffer son effectif sans perdre l’atout jeunesse et ses stars françaises (Adrien Moerman et Nobel Boungo Colo), a réussi son pari cet été. Les départs de Taurean Green, Joseph Gomis et Johan Petro ont largement été compensés par les arrivées des très solides Jamar Smith, JP Batista, Ramel Curry et James Southerland. A la mène, le CSP s’est même offert un petit bonus du nom de Léo Westermann, prêté par le Barça. A peine remis d’une rupture des ligaments croisés survenue en novembre dernier, le jeune meneur a le genou encore un peu rouillé en ce début de saison, mais il s’y attendait. "Ça va venir", promet-il. A 22 ans, Westermann connait déjà l’Euroligue et la pression des grands rendez-vous pour avoir évolué deux saisons au Partizan Belgrade. L’atmosphère étouffante des chocs d’Euroligue, il connaît, et a hâte de découvrir celle du chaudron Beaublanc. "Le club a monté un groupe avec des joueurs de talent dont plusieurs connaissent le niveau européen, s’enthousiasme-t-il. On voit des gars comme Jamar Smith qui ne joue que 15 à 20 minutes alors que dans d'autres clubs, ce serait une aberration. C’est ça les grandes équipes".
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