Victor Wembanyama en NBA : "Un grand moment pour le basket français", estime Pascal Donnadieu, entraîneur du Nanterre 92, son club formateur
"C'est un grand moment pour Victor, pour le club de Nanterre et pour toute le basket français en général", a affirmé jeudi sur franceinfo Pascal Donnadieu, entraîneur du Nanterre 92, club formateur de Victor Wembanyama, numéro 1 de la draft NBA, qui rejoint officiellement les San Antonio Spurs. Victor Wembanyama vient de terminer sa saison aux Metropolitans 92 de Boulogne-Levallois.
Comment vivez-vous cette arrivée de Victor Wembanyama en NBA à l'occasion de la Draft 2023 ?
C'est un grand moment pour Victor, pour le club de Nanterre et pour tout le basket français en général. C'est une reconnaissance pour le basket dans le monde entier. Et c'est un grand moment de l'histoire pour le basket français, parce qu'être numéro un comme ça, quasiment sans suspense, c'est quelque chose d'incroyable. C'est un joueur avec une dimension athlétique, un joueur de grande taille. Et ce qui est vraiment fascinant et incroyable - et déjà quand il était beaucoup plus jeune - c'est sa façon de jouer. Il joue comme un arrière. Il a les mêmes qualités de dextérité technique qu'un garçon d'1,80m. Associé à sa taille et à son envergure, cela en devient un joueur exceptionnel. Et on a eu très peu l'occasion de voir de tels phénomènes qui arrivent à allier physique et dextérité technique.
Est-ce qu'il fascine tous les joueurs de NBA ?
Oui. Et pour l'avoir côtoyé, au-delà de ses qualités de basketteur, je pense qu'on n'insiste pas assez sur sa maturité. Parce qu'avec tout ce qui lui arrive aujourd'hui, je le trouve très stable émotionnellement, très mature, que ce soit dans le jeu ou que ce soit en dehors du terrain. Il est bien encadré par ses parents que je connais bien et qui sont des gens formidables. Il a une cellule autour de lui avec ses agents. Mais franchement, garder la tête froide et avoir la lucidité de rester bien concentré sur ses objectifs sportifs comme il le fait, c'est vraiment top pour un garçon de 19 ans.
Est-ce que c'est le même genre de personnage que Kylian Mbappé, qui donne l'impression d'être fait pour ça, d'accueillir tout ce qui lui arrive presque naturellement ?
Oui. Je considère qu'ils ont des similitudes de par leur talent. Et ils trouvent cette faculté à rester serein, de bien gérer la pression médiatique autour d'eux. Et puis d'être capable de repousser en permanence les objectifs de plus en plus haut. Ils ont cette manière, cette tranquillité et cette soif d'ambition avec beaucoup de maturité.
Il a commencé le basket à l'Entente Le Chesnay Versailles, là où il est né, où il a grandi. Vous l'avez vu arriver il y a presque dix ans, en 2014, il mesurait un mètre 91. On ne pouvait pas passer à côté ?
Non, c'est clair. Et surtout qu'à l'époque, quand vous avez 10 ans, vous jouez sur les petits paniers. Donc forcément il dunkait [marquer en projetant le ballon dans l'arceau] à dix ans sur les petits paniers, et il aurait pu dunker quasiment sur les grands. Des joueurs de très grande taille, on en voit de plus en plus. Mais c'était surtout sa facilité à dribbler comme un joueur qui était meneur de jeu. Ce qui lui arrive aujourd'hui, cela arrive à ne même pas être une surprise pour nous. Ses parents, très longtemps, ont considéré qu'il fallait avant tout qu'il pense que c'était un jeu. Et donc il a la passion du jeu et ça, c'est quelque chose d'important. Même quand il était dans les petites catégories, il avait cette facilité technique, cette dextérité. Le mérite de tous les coachs qui l'ont eu, c'est de le mettre sur le terrain et lui donner de la confiance et de le faire jouer sur ces qualités. Mais tout est inné quasiment chez lui.
Est-ce que ce sera difficile pour lui de s'adapter à la NBA ?
Je ne pense pas, parce qu'il a une tête bien faite. Il va vite s'adapter. Il est intelligent. Il a toujours joué dans les catégories où il était plus jeune que tout le monde. Il a toujours su s'adapter. On l'a vu encore cette saison. Il a emmené son équipe en finale du championnat de France. Pour moi, je ne suis pas inquiet par rapport à tout ça. Se dire qu'on en a coaché un phénomène mondial, c'est forcément quelque chose de très beau.
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