Cet article date de plus d'un an.

Basket : après le sacre en Eurocoupe, l'Asvel veut faire décoller son projet

Le club lyonnais a remporté, mercredi, la C2, son premier trophée européen, une nouvelle étape qui se veut charnière dans le développement des Lionnes.
Article rédigé par franceinfo: sport, Loris Belin
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
Les joueuses de l'Asvel Marine Johannès et Alexia Chartereau après le large succès en finale aller de l'Eurocoupe contre Galatasaray, le 5 avril 2023 (JOEL PHILIPPON / MAXPPP)

Du vide total à l'immense bonheur en à peine quelques mois. L'Asvel féminin sortait en juin dernier d'une sorte de chute libre, celle de l'ivresse d'un deuxième titre de champion de France à portée de bras à un retour sur terre brutal sous la forme d'un 3-0 encaissé en finale contre Bourges. Une somme de changements plus tard, le club rhodanien a soulevé son premier titre continental, l'Eurocoupe, mercredi 12 avril, au terme d'une finale dominée sans partage contre le Galatasaray Istanbul (95-56 à l'aller, 85-57 au retour en Grèce).

Pour "le bébé" du président Tony Parker, ce titre en C2, la deuxième coupe d'Europe, c'est le premier aboutissement d'un projet pensé pour la gagne. Car son Asvel avait beaucoup à jouer, partagé entre les trois dernières saisons sans la moindre récompense et ce désir ardent de trophées. "C'est un club qui travaille bien", confirme à franceinfo: sport Yannick Souvré, directrice de la Ligue Féminine de basket, victorieuse de trois Euroligues avec Bourges et ex-internationale tricolore aux 251 sélections. "Quand on fait partie de la famille Parker, il n'y a pas le choix : il faut avoir de l'ambition, 'Sky is the limit' [le ciel est la limite]", raconte à franceinfo: sport, des tremolos encore dans la voix, la présidente déléguée du club, Marie-Sophie Obama.

>> ENTRETIEN. "Une émotion qui vient de loin" savoure la présidente de l'Asvel Marie-Sophie Obama

La finale de cette Eurocoupe n'a été une formalité : +39 à l'aller dans l'Astroballe copieusement garnie "empruntée" à l'équipe masculine, +28 au retour en Turquie. Comme si l'Asvel avait toujours été là. Pour soulever ce trophée, le club a beaucoup changé. Pierre Vincent, ancien sélectionneur de l'équipe de France, est parti alors qu'il était encore sous contrat jusqu'en 2026. Place à un coach et à un basket neuf, avec l'ancien joueur David Gautier aux manettes cette saison.

Surtout, l'équipe a été largement renforcée. Autour des internationales Marine Johannès, Alexia Chartereau et Héléna Ciak, Sandrine Gruda (215 sélections) a fait son retour sur les parquets français, quand Gabby Williams a tenté le pari lyonnais après avoir remporté l'Euroligue en terminant meilleure joueuse du Final Four. Cette armada était quasi surdimensionnée pour l'Eurocoupe. 

"On prend ce titre avec beaucoup de joie, de soulagement aussi de voir qu'on a fini de manger notre pain noir. Même si la saison n'est pas terminée et que l'on a d'autres ambitions."

Marie-Sophie Obama, présidente déléguée de l'Asvel

à franceinfo: sport

Le 22 avril, l'Asvel disputera la finale de la Coupe de France contre Basket Landes. Actuellement en tête de Ligue féminine (17 victoires en 20 matchs) à deux journées de la fin de la saison régulière, Lyon peut espérer faire le triplé. Ce sacre hexagonal confirmerait l'ascension de la formation rhodanienne, quand son premier titre de champion en 2019 avait des airs de premier étage de la fusée. Le Covid, puis cette maudite saison 2021-2022 ont freiné la mise sur orbite. La prochaine rampe de lancement est, elle, déjà toute trouvée.

Le billet pour l'Euroligue la saison prochaine est déjà composté, après en avoir atteint les quarts de finale en 2020 et 2021. Lyon pourrait disputer certaines de ses rencontres dans la LDLC Arena, la future salle de l'Asvel et ses 16 000 places attendues en fin d'année, voire organiser la phase finale de la compétition. "On a toujours dit que notre rêve ultime, absolu, c'est d'un jour ramener une Euroligue en France, rappelle Marie-Sophie Obama. Ce titre, c'est une première pierre, une entrée dans la cour des clubs qui marquent l'histoire européenne comme d'autres clubs français l'ont fait avant nous. J'ai la fierté d'avoir connu ça en tant que joueuse avec Aix-en-Provence [en 2003]. C'est compliqué de concrétiser, de transformer et d'aller à l'étage supérieur. On veut le voir comme un tremplin pour grandir et atteindre notre rêve."

L'ailière internationale française Gabby Williams (Asvel) durant la finale aller de l'Eurocoupe contre Galatasaray, le 5 avril 2023 (JO?L PHILIPPON / MAXPPP)

"J'applaudis des deux mains cette ambition, j'en rêve aussi, sourit Yannick Souvré. Mais il faut la jouer l'Euroligue, c'est très difficile tous les mercredis. Avoir des rêves et des objectifs, c'est très bien, on ne demande que ça pour le basket français." L'Asvel et Marie-Sophie Obama en ont bien conscience : "La marche reste haute", avoue-t-elle. Une marche sur laquelle a ainsi buté le rival Bourges cette saison, stoppé en quart-de-finale après avoir également gagné l'Eurocoupe l'an passé. "Quand on voit la qualité des qualifiés pour le Final Four cette saison, on sait très bien qu'il reste beaucoup de chemin à parcourir encore. Mais on jouera notre chance à 100%, à 120% même, sans aucun complexe."

Ce sera avec ce même ADN tricolore dans l'effectif, renforcé par le retour de prêt de la meneuse internationale – une de plus – Marine Fauthoux, et l'avènement annoncé de Dominique Malonga, nouveau phénomène du basket français appelée chez les Bleues à seulement 17 ans. Sans compter l'autre immense promesse, la Lituanienne Juste Jocyte (17 ans), débarqué dans le Rhône en 2019 dans l'optique de devenir une des joueuses majeures du Continent.

"On ne maîtrise pas le moment où on est récompensé et où on soulève le trophée, observe Marie-Sophie Obama. Ce qu'on peut maîtriser c'est la force du travail, de la détermination, et du cœur qu'on mettra à l'ouvrage. On prendra ce qui vient au rythme où cela vient, mais on fera tout pour forcer le destin quand même." A l'Asvel, le présent est aussi brillant que l'avenir riche en promesses. 

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.