Basket : le CSP Limoges, 11 fois champion de France, rétrogradé pour raisons financières
La sanction est tombée pour Limoges, en grande difficulté financière : la Ligue nationale de basket (LNB) a refusé, mardi 28 mai, d'engager le CSP, onze fois champion de France, dans les championnats professionnels la saison prochaine.
"La DNCCG [Direction nationale du conseil et du contrôle de gestion], réunie formellement et à l'unanimité de ses membres, décide de ne pas engager le club de Limoges CSP ni en Betclic Élite, ni en Pro B", détaille dans un communiqué la LNB, précisant qu'il a "huit jours ouvrables pour déposer un recours gracieux (...) en apportant de nouveaux éléments tangibles".
Cette décision était redoutée par les supporters du club, champion d'Europe en 1993, depuis la décision de sa propriétaire, Céline Forte, de rejeter le projet de reprise de Lionel Peluhet, un cadre d'Intermarché prêt à injecter 1,2 million d'euros de sa poche. Le président de la DNCCG, Patrick Hianasy, avait jugé le 16 mai que "la solution Lionel Peluhet", soutenue par les collectivités locales, en froid avec l'équipe dirigeante en place, était "la seule" pour reprendre les destinées du CSP. Il avait ajouté que ce projet était "crédible" et avait accordé un délai supplémentaire pour que l'affaire puisse se conclure mardi.
Conflits de gouvernance
Le CSP avait déjà connu un dépôt de bilan après une relégation administrative en Pro B, en 2000, à la suite de dérives en matière de gestion. Revenu lentement au premier plan pour reconquérir ses deux derniers titres de champion de France en 2014 et 2015, le club est devenu l'objet de conflits de personnes et de gouvernance depuis la mort, en 2017, de son ancien président Frédéric Forte, l'époux de Céline Forte.
La décision de ne pas réengager Limoges en Elite est la conséquence du "non-respect des engagements pris lors de l'audition du 2 avril 2024", de la "récurrence" de "l'insincérité" du club dans ses hypothèses budgétaires, mais aussi de "retards avérés de paiements des dettes fournisseurs, des dettes fiscales et sociales", explique la DNCCG.
Ces difficultés financières avaient déjà poussé le Conseil supérieur de gestion à sanctionner le club, mi-novembre, d'un retrait de trois victoires au classement du championnat pour "manque de sincérité de ses comptes", sanction ramenée en appel à deux victoires. Malgré cela, il avait acquis son maintien sur les parquets en terminant 13e de la saison régulière.
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