Cauchemar ou rêve pour Nanterre ?
C'était hier. Nanterre trônant sur le basket français, c'était en juin. L'exploit était énorme, inattendu, spectaculaire, rafraîchissant. Mais en ce 17 octobre, c'est un autre défi qui attend l'équipe de la région parisienne. Championne de France en titre, leader de ProA après deux journées, elle va découvrir l'Europe. Et elle doit débuter son ascension vers les plus hauts sommets par le versant le plus abrupt, celui du CSKA Moscou. "Pour nos débuts, on aurait préféré avoir une étape intermédiaire. Mais quitte à découvrir l'Euroligue, on va au moins le faire grandeur nature", relativise l'entraîneur de Nanterre Pascal Donnadieu;
Au même titre que le Real Madrid, Barcelone, le Panathinaïkos ou l'Olympiakos (double tenant du titre), le club moscovite fait partie des grands favoris pour soulever le trophée en fin de saison. Et pour ne rien arranger, dans cette poule A, il y a aussi le FC Barcelone, Fenerbahçe et le Partizan Belgrade. Des pointures habituées aux joutes européennes, à l'opposé de Nanterre. "Ce sont des joueurs que l'on voyait jusqu'ici à la télé", s'enthousiasme Johan Passave-Ducteil, le pivot de l'équipe. "C'est juste incroyable. Quand tu ne peux pas aller en NBA, c'est ce que tu vises, de jouer l'Euroligue. Et là ça y est: jeudi soir c'est notre premier match."
A la Halle Carpentier
Cet énorme défi, les joueurs de Nanterre auront juste l'avantage de le débuter à domicile. Ou plutôt à la Halle Carpentier de Paris, plus adapté pour accueillir tout le public. Et pour honorer ce statut de champion de France dans l'Hexagone et ne pas subir des déroutes hors des frontières, les dirigeants ont modifié leur équipe, recrutant sept nouveaux joueurs et notamment l'intérieur international français Ali Traoré. "Notre principal objectif, c'est de ne pas être ridicules", admet Passave-Ducteil. "Il faut que l'on fasse bonne figure. Ce que l'on veut aussi, c'est ne pas perdre trop d'énergie jeudi soir parce qu'on a un match très important à jouer ensuite, samedi, face au Paris-Levallois. Cela ne veut pas dire que l'on va se relâcher. L'idée c'est d'essayer de faire le match le plus complet possible pour pousser le CSKA dans ses retranchements. La question sera surtout de savoir si l'on est capables d'élever notre niveau de jeu par rapport à la ProA. Après, si on peut prendre le CSKA à la Halle Carpentier, on ne se gênera pas."
Avec trois hommes à plus de 2.10m (Kaun, Shukhvtcov et Krstic), ses Américains Kyle Hines, Aaron Jackson, Sonny Weems et Jeremy Pargo sans oublier un Khryapa, le CSKA s'est tout de même permis de vaincre, en match de préparation, les Minnesota Timberwolves (108-106 après prolongation) au début du mois d'octobre. De quoi faire peur aux joueurs de Pascal Donnadieu. "Comment voulez-vous envisager de pouvoir battre le CSKA? Qu'on essaie de les inquiéter sur des périodes du match, cela me paraît plus réaliste comme discours, et ce ne sera déjà pas facile", estime le coach francilien, qui veut voir son collectif "prendre du plaisir" et en "donner au public nanterrien".
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