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Basketball - Coupe du monde : "Quand tu t’en sors comme contre la Grèce, tu ne dois pas avoir peur du Canada"

Contre le Canada ce soir (21h30), l'équipe de France féminine va jouer la tête de son groupe, synonyme de qualification directe pour les quarts de finale, de deux jours de repos supplémentaires mais aussi d'une suite de parcours sans rencontrer les Etats-Unis ou l'Espagne avant la finale. L'affrontement s'annonce serré, comme le confirme Emmanuel Coeuret. L'entraîneur de Nantes-Rezé connait très bien l'équipe nord-américaine pour avoir eu plusieurs de ses joueuses sous ses ordres ces dernières saisons. Mais le technicien ne craint pas les Canadiennes, malgré leur niveau et l'enjeu.
Article rédigé par Loris Belin
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
 

Les Bleues se sont fait peur contre les Grecques dimanche, le Canada avait écarté cette même Grèce de 31 points, faut-il s’inquiéter avant France – Canada ?
Emmanuel Coeuret : 
"Non, non, chaque match a son histoire. Les France-Grèce sont toujours particuliers. On sait que les Grecques aiment toujours nous jouer, donc les écarts ne sont pas révélateurs. Surtout qu’il y a eu victoire au bout pour les Bleues. Le match de dimanche est une anecdote. Il aurait été problématique si on avait perdu. Pour moi, les Canadiennes ne sont pas plus fortes que les Françaises et vice versa. Il n’y a aucune corrélation."

A quel genre de match faut-il s’attendre alors ?
EC : "Ca va être un match âpre. Mais je ne suis pas inquiet. Quand tu t’en sors comme contre le Grèce, tu ne dois pas avoir peur du Canada. Il y a de l’ambition, les Françaises cherchent une médaille. Si tu cherches une médaille, tu n’as pas à avoir peur du Canada. Et les Françaises sont là dans les grands matches. Contre les Etats-Unis en préparation, elles ont été là. Ce sont les matches soi-disant plus faibles comme dimanche contre la Grèce qui sont dangereux pour l’équipe de France. Même l’Espagne a mis une période à rentrer dans son match contre Porto-Rico qui avait été fantomatique contre la Belgique. Des Belges qui perdent le match suivant. Il n’y a pas de vérité. Mais on sent qu’on a une marge. Même sans faire un gros match contre la Grèce, on est présent."

Se focaliser sur une seule joueuse du Canada, c’est libérer des espaces pour les autres

On l’a vu en préparation, l’écart entre les deux équipes semble vraiment très faible (NDLR : victoire 72-68 de la France)…
EC : "Cela va être disputé, comme toujours avec les France – Canada. Cela sent l’écart faible au final, mais je mettrais quand même une pièce sur l’équipe de France. Ce sont deux équipes qui proposent un basket différent. Il y a de fortes individualités des deux côtés. Je trouve que globalement, l’équipe canadienne se base un peu plus sur les individualités que les années précédentes. Avant, c’était un gros collectif. Là, on voit des joueuses qui survolent et que l’on voit beaucoup plus : Nurse, Gaucher, Langlois, Raincock… Le Canada ont des joueuses en WNBA, de bonne facture. Et attention au réveil des celles qui évoluent en championnat de France. Nayo Raincock (NDLR : MVP du championnat de France la saison dernière) reste notamment sur une petite préparation et sur un début de compétition difficile."

Vous évoquez ces cinq joueuses canadiennes qui évoluent en Ligue Féminine, c’est un vrai désavantage pour l’équipe de France ?

EC : "Bien sûr ! Elles connaissent les joueuses françaises et elles auront envie de se montrer. La preuve, les joueuses grecques qui ont évoluées en France ont été au diapason. Cela peut aussi être le cas mardi, et cela serait gênant."

L’arrière Kia Nurse avait été dominante en préparation contre les Bleues (25 points), elle a inscrit 29 points en poules contre la Corée du Sud. La meilleure stratégie, c’est de la couper de ses coéquipières ?

EC : "Ce n’est pas une philosophie française, on l’a vu contre la Grèce. Les Bleues sont dans la volonté de couper un collectif, et pas une individualité. Je ne pense pas que Valérie Garnier changera cette option-là. Se focaliser sur une seule joueuse canadienne, c’est libérer des espaces pour les autres et il y a pas mal de joueuses à contrôler. Mais les Françaises le savent, le Canada, c’est une affiche classique en compétition internationale. Il va surtout falloir contenir leur agressivité, elles sont un peu plus athlétiques que la France sur les postes extérieurs."

Cette défense collective, c’est la clé du match ?

EC : "Défensivement, oui. Il va aussi falloir augmenter le niveau de jeu sur le poste de meneur. C’est notre faiblesse, on l’avait vu sur la préparation, on l’avait anticipé et cela s’est confirmé contre la Grèce. La mène, c’est notre talon d’Achille. Il va falloir contenir ce poste. Et Marine Johannès va être un facteur. Comment le Canada va être capable de contrôler cette joueuse-là ? C’est une joueuse de série, et c’est compliqué à gérer cela. Le Canada en a les moyens mais ce sera une des clés."

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