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Mondial de basket 2022 : la Chine, tout sauf une aubaine pour les Bleues en quarts de finale

Battue lors de son dernier match de poule par la Serbie mardi, l'équipe de France a craint d'affronter l'ogre américain en quart de finale, avant de voir la Chine se présenter pour une place dans le dernier carré, jeudi.

Article rédigé par franceinfo: sport, Loris Belin
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
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La sélection nationale féminine de basket de Chine, adversaire de l'équipe de France en quarts de finale de la Coupe du monde de basket, ici avant le match de la phase de groupes contre Porto-Rico. (HU JINGCHEN / AFP)

La France aurait tort de se croire chanceuse au tirage. Les Bleues ont certes évité d'affronter les Etats-Unis, épouvantail absolu de la Coupe du monde féminine, en quarts de finale. Mais elles n'ont pas pour autant tiré le gros lot. La sélection de Jean-Aimé Toupane fera finalement face à la Chine, jeudi 29 septembre, à la suite suite du tirage au sort effectué mardi. L'équipe chinoise fait partie des très sérieux prétendants au podium, et ne cesse de progresser ces dernières années.

Les Tricolores n'auront aucune excuse : elles ont déjà payé pour apprendre que leurs adversaires sont redoutables. La France et la Chine s'étaient en effet croisées lors du tournoi de qualification pour ce Mondial, à Belgrade. Les médaillées de bronze des derniers JO s'étaient pris une rouste, laminées de 33 points (70-103) par leurs homologues chinoises. Déjà qualifiées pour la compétition, elles avaient dû composer sans plusieurs de leurs cadres. Sarah Michel est cette fois bien présente en Australie, mais pas le duo Endy Miyem-Sandrine Gruda. La 7e équipe au classement mondial de la Fédération internationale de basket (Fiba) a, pour sa part, les mêmes atouts pour faire dérailler le train bleu-blanc-rouge.

Un projet d'équipe de longue date

La sélection nationale féminine est quasiment devenue une affaire d'Etat. Reléguée loin dans la hiérarchie mondiale dans les années 2000 après avoir connu davantage de succès au XXe siècle (médaille d'argent aux JO 1992 ou aux Mondiaux 1994), l'équipe chinoise a su se reconstruire. Elle a profité du poids du sport aux yeux du pouvoir chinois pour disposer de moyens importants, mis en place à l'origine pour ses homologues masculins.

A l'époque, la Chine voyait alors en Yao Ming, géant de 2,29 m qui s'est imposé comme un des tout meilleurs joueurs de la NBA, la locomotive à même de tracter le développement du basket-ball. Sa carrière a pris fin prématurément, en raison de blessures récurrentes.

Mais derrière son sillage, la sélection nationale chinoise a connu un renouveau. A la suite de ces progrès récents, le championnat chinois, la CBA, a monté en novembre 2021 un Comité d'organisation de la sélection nationale, présidé par Ming, afin "d'améliorer la compétitivité des équipes nationales chinoises". En somme, un vrai plan d'attaque, géré par le championnat national, où évoluent toutes les joueuses de la sélection afin de créer une synergie vertueuse avec, pour objectif, Paris 2024.

De la pandémie aux JO de Paris

Les Chinoises se préparent déjà depuis le mois de mai - et la fin de la saison de CBA - pour cette échéance mondiale, bien plus tôt que la majorité de leurs adversaires. La construction de ce groupe remonte même à la période de confinement du coronavirus. Alors que la pandémie gagnait du terrain, conduisant au report du tournoi de qualification pour les Jeux de Tokyo, la fédération chinoise avait choisi d'isoler son équipe nationale féminine dans les installations de l'université du sport de Pékin.

"Nous sommes restés ensemble pendant deux mois, à travailler sur nos faiblesses, en particulier nos fondamentaux, avait expliqué Xu Limin, alors sélectionneur de la sélection féminine à China global television network (CGTN). Nous nous sommes entraînés six heures par jour, en organisant parfois des matches d'entraînement, ou en invitant l'équipe universitaire masculine. A ce moment-là, l'équipe était très jeune et subissait une grosse pression. Mais nous avons réussi à trouver la manière de transformer ces désavantages en forces."

La meilleure équipe au rebond face à l'une des moins performantes

Et même en véritable motif de croire à la médaille. Peut-être plus encore que la France, 4e de son groupe au Mondial et privée de la majorité de ses cadres de Tokyo. Les Chinoises ont tous les ingrédients pour profiter des faiblesses tricolores. Elles s'articulent autour d'une raquette XXL avec les deux joueuses qui évoluent aussi en WNBA aux Etats-Unis, en plus du championnat chinois : Xu Han (2,06m, 22 ans), et Yueru Li (2,01m, 23 ans). De quoi faire des Rouges-et-Jaunes la meilleure équipe au rebond de la compétition (233 rebonds en cinq matchs), le principal talon d'Achille des Bleues (174 rebonds en cinq rencontres).

Autour de ses deux intérieures, la sélection chinoise ne manque pas de talents comme Meng Li, meilleure marqueuse de la sélection et ancienne meilleure joueuse des championnats du monde U17 en 2010, ou Sijing Huang, meilleure joueuse du tournoi de qualification pour la Coupe du monde en février dernier. Cette escouade a signé quatre victoires avec un écart moyen de 43 points, pour une seule défaite avec les honneurs contre Team USA (77-63).

Eliminée en quarts de finale des derniers Jeux olympiques par la Serbie, la Chine ne veut plus faire de complexe au moment d'approcher les matches couperets. "Après tout, nous n'avons pas atteint le dernier carré de la moindre compétition internationale ces dernières années, avançait la nouvelle sélectionneure Zheng Wei, le 15 septembre dernier en conférence de presse. Nous devons nous imposer de la bonne manière." A l'équipe de France de dicter la sienne.

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