Mondial de basket 2022 : les Bleues entament un nouveau cycle, à moins de deux ans des JO de Paris 2024
Les Bleues débutent la Coupe du monde, jeudi, avec un effectif décimé par les absences et un sélectionneur novice à ce niveau.
Un an après son été doublement médaillé avec l'argent à l'Euro et le bronze aux Jeux olympiques de Tokyo, l'équipe de France présente un visage inédit pour lancer la Coupe du monde 2022 en Australie, jeudi 22 septembre, face au pays hôte (12h30). Une compétition qui doit mener les Bleues vers l'or aux Jeux olympiques de Paris 2024, "le Graal" comme l'appelle Sandrine Gruda, l'une des grandes absentes de ce Mondial.
Car ce premier pas vers Paris se fait sans de nombreuses cadres et avec un nouveau sélectionneur. Quatre ans après l'élimination aux portes du dernier carré, la moitié de la sélection bronzée à Tokyo l'été dernier manque à l'appel. Six joueuses sur douze auxquelles on peut ajouter également Olivia Epoupa. Diandra Tchatchouang a pris sa retraite, Valériane Ayayi-Vukosavljevic fait l'impasse pour rester auprès de sa fille de huit mois, et surtout cinq blessées dont la capitaine Sandrine Gruda ou Marine Johannès ne seront pas là.
Le forfait de cette dernière pour une lésion à la cuisse droite, annoncé mardi, a jeté un froid sur la délégation tricolore. "C'est difficile pour tout le monde. On sait très bien l'importance qu'elle a pour l'équipe, a regretté le sélectionneur Jean-Aimé Toupane. C'est une joueuse qui score beaucoup, qui joue avec la balle. On ne la remplacera jamais. Forcément le jeu va être différent, mais ce n'est pas en 48h qu'on peut changer beaucoup de choses."
C'est donc une équipe de France particulièrement jeune et inexpérimentée qui tentera de ravir une quatrième médaille consécutive en compétition internationale (argent à l'Eurobasket 2019 et 2021, bronze aux JO) et la première en Coupe du monde depuis 1953. Quelque chiffres sont significatifs : 25,6 ans de moyenne d'âge, seulement deux joueuses au-dessus de 28 ans (Helena Ciak et la nouvelle capitaine Sarah Michel) et surtout cinq joueuses qui n'ont jamais disputé de compétition internationale chez les seniors.
La génération 2001 sur le devant de la scène
"J'espère qu'on va créer la surprise, souffle l'ailière Gabby Williams, seule rescapée des cinq meilleures marqueuses de l'équipe aux JO. On n'a pas beaucoup de pression parce qu'on est jeune." "C'est sûr que du coup, personne ne nous attend", embraye la meneuse de jeu Marine Fauthoux, dont le rôle sera étendu au poste de meneuse de jeu.
Cette dernière incarne avec Iliana Rupert - toute nouvelle championne WNBA - et Kendra Chéry la brillante génération 2001 championne d'Europe U16 en 2017 et vice-championne du monde U17 en 2018. "C'est l'occasion de pouvoir lancer d'autres joueuses. L’objectif est de passer un cap, prévenait Sandrine Gruda au début de rassemblement avant de déclarer forfait. Souvent, c'est lors des compétitions qu'une âme naît dans une équipe. C'est avec l'expérience qu'on se forge un caractère. C'est grâce à tout ça qu'on va aller chercher le Graal [la médaille d'or lors des prochains JO, en France] qu'on attend tous."
"Paris 2024, c'est une petite lumière dans un coin de notre tête. La condition, c'est de préparer les échéances immédiates. Chaque chose en son temps."
Jean-Aimé Toupaneen conférence de presse
Car les Jeux olympiques de Paris 2024 sont déjà dans toutes les têtes. Contrairement à l'équipe masculine, dirigée depuis 2009 par Vincent Collet, la Fédération française de basket-ball (FFBB) a décidé de changer le sélectionneur des Bleues après les Jeux olympiques. En octobre, Jean-Aimé Toupane, 64 ans, a pris la succession de Valérie Garnier après huit années de services.
Un choix contesté puisque l'ancien sélectionneur de l'équipe de France U20 et du Pôle France n'avait auparavant jamais officié chez les féminines. "Ce n’est pas un choix au rabais, tonnait à sa nomination le président de la FFBB, Jean-Pierre Siutat. Nous sommes convaincus qu'il pourra conduire les Bleues au plus haut-niveau, à la hauteur des ambitions qui sont les nôtres, à trois ans des Jeux olympiques à Paris."
Trois défaites sur ses cinq premiers matchs
Le début contrasté de son mandat n'a pas permis d'éluder les interrogations. Pour sa première à la tête des Bleues, il a subi une lourde défaite contre l'Ukraine (90-71), en novembre, en qualification à l'Eurobasket 2023. Puis encore deux revers embarrassants, en février, face au Nigéria (67-65) et la Chine (103-70) lors des qualifications à la Coupe du monde.
En Australie, les choses sérieuses commencent pour Jean-Aimé Toupane qui disputera sa première compétition internationale avec les Françaises. Défaites en préparation par le pays hôte (92-88) et par le Japon (69-59), elles retrouveront ces deux nations dans le groupe B ainsi que la Serbie, le Mali et le Canada avec l'objectif de terminer parmi les quatre premières pour rejoindre les quarts de finale.
"Paris 2024 est forcément l'objectif ultime. On ne le perd pas de vue mais il ne faut pas oublier non plus les autres étapes", soulignait Toupane en octobre dernier. Bien que décimés, l'équipe de France et son sélectionneur seront scrutés attentivement lors de cette première étape du voyage en direction des Jeux olympiques à domicile.
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