Nicolas Batum, héroïque mais inutile
Il y a un an, Nicolas Batum s'était mis la pression avant l'Euro en déclarant vouloir être le meilleur ailier de la compétition. Résulat, il avait surtout été dans l'ombre du grand frère Tony Parker - sauf en finale où il avait inscrit 17 points -, sur un nuage durant cet Euro victorieux. Au Mondial, avec des Bleus orphelins de "TP", Batum devait être l'un des leaders. Aux abonnés absents durant les premiers matches à l'image de son adresse en berne derrière l'arc (1/16 à 3 points avant la demi-finale), il a élevé son niveau de jeu face à la Serbie. Enormément. Avec 35 points, il a signé son record en carrière en sélection et la quatrième meilleure performance d'un Français sous la tunique bleue derrière Yann Bonato (38 points) et Tony Parker (37 et 36 points). Son chef d'oeuvre malheureusement inutile.
Le tweet d'Arnaud Lecomte
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"Bien entendu qu'il y a de la frustration", a reconnu l'ailier de Portland (NBA) en conférence de presse. "On avait montré contre l'Espagne qu'on pouvait défendre pendant 40 minutes. On ne l'a pas fait ce soir. Je ne sais pas pourquoi." "On l'a fait en seconde période", a-t-il ajouté. Mais on a très mal commencé. Si on joue une demi-finale d'un Mondial, on doit être prêt. On l'était contre l'Espagne, mais pas ce soir." Placé en défense sur Milos Teodosic, Batum a d'abord peiné à contrôler le génial meneur serbe (24 points, 3 passes décisives), mal aidé qu'il était par ses coéquipiers sur les "pick and rolls" (jeu à deux avec écran), dont sont friands les Serbes. Victime d'un coup au visage qui a provoqué chez lui un trou noir de quelques secondes et l'a renvoyé sur le banc entre la 12e et la 16e minute, Batum a été le seul avec Boris Diaw à répondre au défi serbe en première période. Malgré ses 10 points, la France est arrivé à la pause avec un écart déjà conséquent (32-46). Mais Batum a ensuite endossé le costume de Batman qui lui sied si bien.
Pour le bronze
C'est lui qui a sonné la révolte en fin de troisième quart-temps, en commençant à enquiller les tirs à trois points, souvent dans les positions les plus délicates. Grâce à ses 17 points dans le dernier quart-temps et une adresse extérieure retrouvée (8/12 à trois points), il a permis à la France de se rapprocher à deux points (82-84, 40e). Mais les Serbes n'ont pas craqué, malgré un dernier primé du joueur des Trail Blazers à deux secondes de la fin. Malgré la légitime déception, il a vite remis l'accent sur le match capital qui attend les Bleus samedi face à la Lituanie pour le bronze. La France cherchera à obtenir la première médaille mondiale de son histoire. "Maintenant, nous avons 24 heures pour oublier et aller chercher une médaille de bronze", a-t-il déclaré. "La finale c'est fini, on ne la jouera pas. Maintenant, il ne faut pas se prendre la tête et passer à autre chose. Restons conquérants, une médaille ça n'a jamais été fait dans le basket français."
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