Diandra Tchatchouang : un Final 8 en septembre, ce serait "n'importe quoi"
Vendredi, nous avons appris l’arrêt définitif du championnat de France de basket féminin (le championnat masculin est toujours en suspens) sans titre décerné, ni relégation. Quel est votre sentiment ?
Diandra Tchatchouang : "On s’y attendait toutes, c’était inéluctable. Il n’y a aucun moyen de se projeter sur les prochaines semaines. Envisager de finir le championnat paraissait impossible. La meilleure chose à faire était de tout arrêter. On est en vacances mais le basket nous manque. Dès que les salles vont rouvrir, on va y courir."
Y a-t-il de la frustration quand on joue les premiers rôles ?
DT : "Normalement, le printemps c’est la meilleure partie de la saison. Pendant toute l’année, on attend avec impatience les mois d’avril et mai. Là, on allait enfin avoir un effectif au complet avec le retour de nos blessées. L’an dernier, on joue la finale du championnat contre l’Asvel et on perd sur le dernier match, on aurait bien aimé une revanche. Alors oui, s’arrêter comme ça c’est frustrant. Et puis, il y avait le quart de finale d’Euroligue aussi contre Ekaterinbourg, la meilleure équipe d’Europe. C’est comme jouer le Real au foot. Avec un effectif remanié à 70 % en début de saison, on aurait signé tout de suite pour être à ce niveau. Jouer Ekaterinbourg, c’était le rêve pour l’équipe."
La FIBA parle d’organiser un Final 8 en septembre…
DT : "C’est n’importe quoi ! Je ne vois pas le sens en septembre après une si longue coupure. Cet été, des filles vont changer de clubs : en septembre, ce ne sera plus les mêmes équipes qu’en avril. Et puis la WNBA (l’équivalent de la NBA pour les filles) ne sera pas terminée. Les meilleures Américaines et Européennes y seront encore. A quoi ça va ressembler ce Final 8 ? Quelle image on veut montrer ? C’est tellement dur de gagner l’Euroligue, on ne peut pas la réduire à ça. C’est risible. Les joueuses sont les principales actrices et on ne nous a pas consultées."
L’Euro 2021 n’a pas été déplacé. Il se jouera du 17 au 27 juin, quelques semaines avant les Jeux Olympiques de Tokyo…
DT : "Là aussi, je ne comprends pas trop. Il va falloir enchaîner juste après la fin du championnat la préparation à l’Euro, puis l’Euro, puis la préparation des Jeux Olympiques puis les JO. Pour la récupération, c’est pas terrible… Nous, encore, on a une équipe où les douze joueuses ont un rôle mais certaines équipes jouent à sept ou huit... Imaginez les risques de blessures graves! L’Euro masculin, prévu aussi en 2021, a été repoussé en 2022. Tout cela n’est pas très cohérent."
Diandra, au-delà du sport, que vous inspire cette crise sanitaire ?
DT : "J’espère qu’il y aura un avant et un après en terme de comportements. On va peut-être reprendre des bonnes habitudes : cuisiner, lire, et arrêter d’être en permanence dans une société de consommation. La vraie vie, c’est peut-être quand tout est réduit à l’essentiel."
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.