Batum:"Ce qui manque au basket français"
Votre parcours a été beaucoup plus heurté qu'en 2011, mais finalement vous êtes en finale...
"C'est vrai que le parcours est différent de 2011. Le jeu était plus beau, on gagnait plus de matches, mais on en est au même stade. La différence par rapport à il y a deux ans, c'est que je sens le groupe plus concentré. Il y a deux ans, on était sur notre nuage et on s'était peut-être un peu trop relâché en finale. Là, on était content hier (vendredi, après la demi-finale gagnée contre l'Espagne 75-72 a.p., Ndlr). On a fait un beau truc, un exploit. Mais on est tous passé à autre chose. On est tous concentré parce qu'il reste un match et que le but ultime c'est de remporter l'or."
Comment expliquer la métamorphose de l'équipe à partir des quarts ?
"Si tu perds en quart, c'est fini. On s'est tous reconcentré sur l'objectif. On est rentré dedans en fait. On s'y est mis, on s'est tous ressoudé, reconnecté et voilà. On fait un gros match contre la Slovénie (en quart, Ndlr), qui a été je pense le déclic. Et hier, le match contre l'Espagne, où on attendait tous cette victoire depuis quelques années. On savait ce qu'on avait à faire et on l'a fait."
La demi-finale n'a pas été facile pour vous à titre personnel. Comment l'avez-vous vécue ?
"Les deux fautes d'entrée m'ont un peu sorti du match. Mais il y a onze mecs à côté. Heureusement, je ne suis pas tout seul. Tout le monde est rentré, a apporté quelque chose et j'ai essayé de faire ce que j'avais à faire, surtout en défense à la fin. Et quand tu as Superman (Tony Parker, Ndlr) avec toi... (rires). Et même à côté, tout le monde a apporté. Antoine (Diot) a encore été héroïque, Flo (Florent Pietrus) a été le ministre de la défense, comme d'habitude, Boris (Diaw) a été grandiose, Alexis (Ajinça), Johan (Petro), Nando (De Colo), Mike (Mickaël Gelabale) aussi."
Qu'est-ce qui a nourri cette solidarité ?
"On est passé par des moments difficiles, de doutes, où on n'a pas forcément montré grand-chose de bien. Donc il a vraiment fallu se ressouder. Alors qu'en 2011, tout coulait, on enchaînait les matches. Il a fallu pousser de vrais coups de gueule pour se remettre dans le match. Tous les matches difficiles nous ont rendus plus fort. Depuis deux matches, on joue comme on devait jouer."
Maintenant cette finale, comment l'envisagez-vous ?
"L'objectif principal n'était pas de battre l'Espagne, juste de rapporter le titre. C'est ce qui manque au basket français. Il reste 40 minutes à jouer à fond, à tout donner. On sait ce qu'on a à faire. Ca fait un petit moment que je n'ai rien gagné. J'ai envie de regoûter au succès et à la victoire, et de monter sur la plus haute marche du podium. On joue pour ça. Là, on est tout proche du but. Il y a deux ans, on n'était pas loin. On l'a loupée, et maintenant on a une deuxième chance. Donc à nous de la saisir."
Que craindre de la Lituanie ?
"C'est un peu comme hier. Les Espagnols avaient une grosse force à l'intérieur avec Marc Gasol et des fous (sic) autour. Les Lituaniens sont très forts à l'intérieur, avec (le meneur Mantas) Kalnietis qui fait un très gros tournoi. C'est une équipe très collective et bien rôdée, donc il va falloir faire attention à tout le monde. Mais la défense qu'on propose depuis deux matches est intéressante. Il va falloir cadenasser notre raquette, prendre des rebonds et jouer derrière. Il va falloir aussi libérer Tony (Parker). Parce que hier, il a fait un très gros show. Mais les Lituaniens aussi ont regardé le match et ils seront prêts à ça."
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