Euro 2017 : Sans Parker, le basket français vise toujours haut
La retraite de Tony Parker après les Jeux de Rio a laissé un vide. "TP" était la figure emblématique du basket français. Deux autres piliers du groupe, Mickaël Gelabale et Florent Pietrus, ont aussi raccroché. Mais le bouleversement n'est pas aussi brutal qu'il paraît car le poids de Parker dans le jeu était en nette diminution depuis plusieurs années. Absente du Mondial 2014, la star était passée à côté de l'Euro 2015 en France avant de faire une sortie quelconque à Rio. "La transition n'a pas commencé cette année. Il y a quatre ou cinq ans que des joueurs ont intégré cette équipe. Ce ne sont pas d'un coup des gars qui sortent de nulle part et qui vont jouer trente minutes", souligne Evan Fournier, l'un des leaders attendus.
Deux absents de marque
La transition est toutefois compliquée par l'absence de deux joueurs majeurs, l'ailier Nicolas Batum et le pivot Rudy Gobert, qui préfèrent se reposer pendant l'été en vue de la prochaine saison de NBA. Mais la France n'est pas la seule à être privée d'éléments essentiels: il n'y aura pas de Giannis Antetokounmpo avec la Grèce, pas de Milos Teodosic avec la Serbie ni d'Ersan Ilyasova avec la Turquie ou de Danilo Gallinari avec l'Italie.
Une attaque de feu
L'équipe de France a parfois souffert de stérilité offensive ces dernières années mais cette fois-ci, avec le trio d'arrière Nando De Colo, Evan Fournier et Thomas Heurtel, nouveau meneur titulaire, voire avec Edwin Jackson en sortie de banc, elle possède des "pistoleros" adroits et attirés par le cercle. L'équipe de Vincent Collet a marqué plus de 85 points en moyenne par match en préparation. Victoire ou défaite, le spectacle devrait être au rendez-vous.
La défense en question
Le revers de la médaille, c'est que la défense, l'arme qui a fait si souvent gagner les Bleus, est devenue plus poreuse sans les spécialistes Batum, Gobert, Gelabale et Pietrus. Les Français sont capables d'encaisser beaucoup de points en peu de temps, comme les 26 du troisième quart-temps face à l'Allemagne dimanche dans le dernier match amical. "La défense conditionnera énormément de choses. Si on est performant dans ce domaine, on a les moyens de se mêler à la lutte avec les meilleurs nations européennes", prévoit Collet. Les Bleus ont gagné six matches amicaux (Tunisie, Lituanie, Belgique, Monténégro, Italie, Allemagne) et en ont perdu deux (Croatie, Lituanie). Ils restent sur quatre victoires au moment d'atterrir à Helsinki.
Un groupe abordable
Ils devront se méfier de leur premier adversaire, la Finlande, une équipe en progrès et portée par un public réputé chaud. Mais on ne voit pas comment ils pourraient ne pas sortir du groupe A face à la Grèce (sans Antetokounmpo), à la Pologne, à l'Islande et à la Slovénie, peut-être l'adversaire le plus coriace. S'ils finissent assez haut pour éviter la Lituanie, favori du groupe B, leur adversaire en huitièmes, à Istanbul, où se disputera toute la phase finale, devrait aussi être jouable (Italie, Allemagne, Israël, Ukraine...).
L'Espagne toujours
Après cela, il faudra bien se frotter aux grands favoris, dont l'Espagne, tenante du titre et en quête d'un quatrième sacre en cinq éditions. Avec les frères Pau et Marc Gasol, la "Roja" sera difficile à battre. Parmi les principaux prétendants à l'exploit, la Serbie de Bogdan Bogdanovic, malgré de nombreux absents (Teodosic, Jokic, Radjulica), la Croatie de l'autre Bogdanovic, Bojan, la Lituanie de Jonas Valanciunas ou pourquoi pas la Lettonie du jeune géant Kristaps Porzingis (2,21 m).
L'effectif :
Meneurs : Thomas Heurtel (28 ans, 1,88 m, Barcelone/ESP), Antoine Diot (28 ans, 1,91 m, Valence/ESP), Léo Westermann (25 ans, 1,97 m, CSKA Moscou/RUS)
Arrière-ailiers : Nando De Colo (30 ans, 1,96 m, CSKA Moscou/RUS), Evan Fournier (24 ans, 1,99 m, Orlando/USA), Edwin Jackson (27 ans, 1,90 m, Canton/CNH), Axel Toupane (25 ans, 1,98 m, Kaunas/LTA)
Intérieurs : Joffrey Lauvergne (25 ans, 2,10, San Antonio/USA), Boris Diaw (35 ans, 2,03 m, Sans club), Kévin Séraphin (27 ans, 2,06 m, Barcelone/ESP), Vincent Poirier (23 ans, 2,13 m, Vitoria/ESP), Louis Labeyrie (25 ans, 2,09 m, Strasbourg)
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