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EuroBasket : 2001-2013, les sept travaux de Tony Parker

Tony Parker débutera samedi le huitième et dernier Championnat d’Europe de sa carrière. Depuis son premier tournoi continental, en 2001, le meneur tricolore a changé la face et l’histoire de l’équipe de France. En sept éditions, il a tout connu : les galères, les désillusions, puis l’apothéose. Retour, à travers ses compétitions européennes, sur l’évolution du plus grand joueur de l’histoire du basket français.
Article rédigé par franceinfo
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2001 : L’appelé de dernière minute

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Août 2001. A moins de deux semaines du début de l’Euro, Tony Parker est en vacances au Sénégal et n’a pas la tête à l’équipe de France. Drafté par les Spurs quelques semaines plus tôt, il se repose en attendant de se lancer dans le grand bain de la NBA. Mais un coup de fil va rendre sa fin d’été un peu plus mouvementée que prévue : le remplaçant de Laurent Sciarra, Laurent Pluvy, s’est blessé aux adducteurs. "TP", qui a connu sa première sélection quelques mois plus tôt, est donc convoqué en urgence par le sélectionneur Alain Weisz. Du haut de ses 19 ans, il endossera le rôle de doublure à la mène avec l’assurance et le culot qui le caractérisaient déjà lors des sélections jeunes. Et qui lui jouent parfois des tours : dans le money time du deuxième match du tournoi, contre l’Ukraine, il balance une passe risquée qui précipite les siens vers une inquiétante défaite. La France se qualifiera malgré tout, Parker faisant bien plus que ramasser les miettes. Dans l’ombre de Sciarra au premier tour, il explosera lors des matches de classement : 19 points contre la Croatie, 17 points lors de la défaite finale contre la Russie. Les Bleus, sixièmes du tournoi, n’iront pas au Mondial mais tiennent leur leader du futur. 
Vainqueur : Youglosavie. MVP : Pedrag Stojakovic.
Stats Parker : 8,7 points, 1,9 rebond, 1,9 passe

2003 : Capitaine seul au monde

En deux ans, Tony Parker est entré dans une nouvelle dimension, et c’est auréolé d’un premier titre de champion NBA et avec l’habit de capitaine de l’équipe de France qu’il entame l’Euro 2003, en Suède. Il y a encore les cadre les cadres de l’épopée olympique à Sydney, en 2000, mais pour la première fois, toute la "génération Parker" est de la partie, avec Boris Diaw, Ronny Turiaf et Florent Piétrus. La qualification pour les Jeux d’Athènes leur tend les bras après un premier tour sans encombre et une jolie revanche contre la Russie en quarts (76-69). Parker, du haut de ses 21 ans, est étincelant. Et puis, en deux matches, tout s’effondre. Le meneur des Spurs gaffe dans le final de la demi-finale contre la Lituanie (70-74), où il perd le ballon du match à 15 secondes du buzzer. Puis tout le groupe déraille lors du match pour la médaille de bronze (et pour les Jeux…) contre l’Italie (67-69), cette même Italie que les Bleus avaient battu de 33 points au premier tour ! Tony Parker est le meilleur marqueur français de l’Euro, il termine dans le meilleur cinq de la compétition, mais il enrage. "J’ai essayé de montrer le bon exemple mais ça n’a pas suffi. J’ai l’impression que les JO n’étaient pas importants pour tout le monde. Sur le dernier match, je n’ai pas eu l’impression que les gars voulaient la médaille. Je suis déçu et dégoûté".
Vainqueur : Lituanie. MVP : Sarunas Jasikevicius.
Stats Parker : 18,0 points, 2,8 rebonds, 3,2 passes

2005 : Première médaille au goût d’inachevé

Le début de tournoi est catastrophique pour l’équipe de France désormais dirigée par Claude Bergeaud. Tony Parker n’est pas dans le coup, incapable de se libérer alors que le capitanat a été confié à Antoine Rigaudeau et qu’à ses côtés, Boris Diaw est étincelant (il terminera dans le meilleur cinq du tournoi, pas Parker). Une victoire et deux défaites au premier tour, une qualification à l’arrache en barrages (contre la Serbie qui jouait à domicile), puis un quart-de-finale à sens unique contre la Lituanie (63-47). Face à la Grèce, les Bleus mènent de sept points à 45 secondes du buzzer et ont déjà un pied en finale. Mais les hommes de Giannakis ne baissent pas les bras : Papaloukas ne tremble pas sur la ligne des lancers, Rigaudeau craque, et Diamantidis crucifie les Bleus d’un shoot assassin à trois secondes de la fin du match (66-67). A jamais l’un des pires souvenirs de Parker, qui se rattrapera en marquant 25 points face à l’Espagne, lors du match pour le podium contre l’Espagne (98-68). S'ils iront bien au Mondial pour la première fois depuis 1986 (TP, blessé, déclarera forfait), les Bleus, "grecquifiés", savaient qu'il y avait de la place pour faire encore mieux. 
Vainqueur : Grèce. MVP : Dirk Nowitzki.
Stats Parker : 11,9 points, 2,3 rebonds, 2,9 passes

2007 : La chute aux enfers

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Tony Parker rappelé par les Spurs en pleine préparation, Boris Diaw immobilisé pour des questions d’assurance, Claude Bergeaud en colère... Le groupe France n’avait pas démarré l’Euro 2007 dans la sérénité. Tout s’était finalement arrangé avant le début de la compétition, mais le cauchemar s’était poursuivi après les phases de poules (5 victoires - 3 défaites). Face à la Russie, en quart de finale, Parker manque le lancer-franc de l’égalisation à six secondes de la fin du match. George Eddy s’emporte en direct sur Sport+ ("je vais vomir", "fais ch*er") et les Bleus s’inclinent (71-75). Le pire reste à venir, puisque la France, incroyable de maladresse, perdra ses deux matches de classement, face à la Croatie d’abord, puis contre la Slovénie (malgré les 31 points de TP), pourtant battue trois fois en préparation. Huitièmes, les Bleus n’iront pas aux Jeux de Pékin et devront même passer par les qualifications pour décrocher leur billet pour l’Euro 2009. Le sélectionneur Claude Bergeaud posera sa démission à la fin de l’année. "Ça va faire mal pendant longtemps", lâche le meneur des Spurs. "L’avenir s’annonce sombre pour la génération Tony Parker", titre 20 Minutes
Vainqueur : Russie. MVP : Andrei Kirilenko.
Stats Parker : 20,1 points, 3,3 rebonds, 3,6 passes

2009 : Une défaite et beaucoup de regrets

Vainqueur du tournoi de qualification, les coéquipiers de Tony Parker entament l’Euro 2009 comme dans un rêve. Vincent Collet, qui vit son premier tournoi à la tête des Bleus, voit ses hommes remporter leurs six premiers matches, dont des victoires de prestige contre la Grèce (shoot au buzzer de Nando De Colo), la Russie ou la Croatie. Tony Parker tient son rang de leader, notamment contre l’Allemagne où il marque les onze derniers points du match lors d’un succès poussif. Le bilan est excellent, mais la formule du tournoi veut que la France rencontre le favori du tournoi, l’Espagne, dès les quarts de finale. Le débat est réel : les Bleus auraient-ils dû laisser la victoire aux Grecs pour éviter de jouer la Roja ? Peut-être. Comme deux ans plus tôt, c’est la douche froide. Parker passe complètement à côté de son match (6 points à 1/8 aux tirs) et les coéquipiers de Pau Gasol se baladent (86-66). Mais à l’inverse de l’édition 2007, les Français valident tout de même leur billet pour le Mondial, à la faveur de deux derniers succès contre la Turquie et la Croatie. La cinquième place du tournoi limite les dégâts, mais au vu du bilan (huit victoires, une défaite), elle est difficile à digérer.
Vainqueur : Espagne. MVP : Pau Gasol.
Stats Parker : 17,7 points, 3,9 rebonds, 4,4 passes

2011 : Au sommet de son art

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"Noah est ce qu’il nous manque", assure Tony Parker à quelques mois de l’Euro 2011. Le meneur des Spurs sera entendu par 'Jooks', qui accepte de rejoindre le groupe pour sa première - et sans doute sa dernière - campagne avec l’équipe de France. Avec l’un des meilleurs pivots au monde dans leurs rangs, les Bleus peuvent enfin prétendre à plus qu’une place d’honneur. Dans la foulée d’une phase de groupes bien maîtrisée (une seule défaite, sans importance, contre l’Espagne), les Bleus effacent le traumatisme de 2005 en battant la Grèce en quarts (64-56), à l’issue d’un match mal embarqué où Parker (18 points) doit s’employer afin de conjurer enfin le sort. Dans le dernier carré, face à la Russie (79-71), l’équipe de Vincent Collet confirme en jouant l’un des matches les plus aboutis de son histoire. L’équipe de France de basket ira aux Jeux. Elle devient populaire ; médiatiquement, elle n’a jamais autant existé. Parker (22 points en demi-finale) est grandiose. Il ne pourra rien en finale contre l’Espagne, sacrée pour la deuxième fois de suite en donnant plus que jamais l’impression d’être intouchable. Mais la vengeance est un plat qui se mange froid.
Vainqueur : Espagne. MVP : Juan Carlos Navarro.
Stats Parker : 22,1 points (meilleur marqueur du tournoi), 3,5 rebonds, 4,4 passes

2013 : Le sacre de l’abnégation 

La recette d’un tournoi parfait ? Commencez par une défaite contre la modeste Allemagne (74-80), en guise d’électrochoc. Au deuxième tour, enchaînez deux revers contre la Lituanie, puis contre la Serbie. Puis laissez Tony Parker faire le travail. En quart, contre la Slovénie, le patron sort le grand jeu (27 points) et éteint le pays-hôte. Défensivement, les Bleus sont héroïques, mais pas autant qu’en demi-finale. Contre l’éternel rival espagnol (qui reste sur huit victoires de rang contre les Tricolores), la France bafouille son basket en première période où seul Parker existe en marquant 14 des 20 points tricolores. En jouant alors, de l’aveu du meneur des Spurs, "la plus belle mi-temps de l’histoire du basket français", les Bleus réussissent finalement l’impossible en remontant la Roja pour s'imposer après prolongation (75-72). TP (32 points) est sur un nuage. Il n’en redescendra qu’après avoir battu la Lituanie en finale, à l’issue d’une impressionnante prestation collective (80-66). La génération Parker est au sommet. Elle a atteint son but. Mais elle n’a pas fini sa quête.
Vainqueur : France. MVP : Tony Parker.
Stats Parker : 15,7 points, 2,8 rebonds, 3,2 passes

"Quand j'ai commencé en équipe de France, on a commencé tout en bas de l'échelle. Nous, on a toujours été les outsiders. Là (en 2015), on sera les favoris. Avant 2013, on n'avait jamais gagné un titre avec le basket français. Maintenant c'est une autre sorte de pression. On a l'opportunité de rentrer dans l'histoire" (Tony Parker, le 31 août 2015)

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