EuroBasket : De Colo-Teodosic, la connexion moscovite
Les deux meilleurs arrières de l’EuroBasket jouent dans le même club, mais n'y sont pas titulaires. Coéquipiers remplaçants, donc. Milos Teodosic et Nando De Colo n’en ont cure : débuter les rencontres dans le cinq majeur du CSKA Moscou ne les obsède pas. Ce qui les intéresse, c’est de les terminer sur le parquet. Et de gagner, surtout. Justesse dans le jeu, shoot dévastateur, leadership indéniable : les deux hommes se ressemblent. Mais l’un est meneur, l’autre arrière ; l’un a joué toute saison en Europe, l’autre est de retour après une tentative peu convaincante en NBA ; l’un a toujours été un leader, l’autre a vu son statut passer cet été d’équipier modèle à patron de la sélection tricolore. Ce dimanche, les deux remplaçants les plus talentueux d’Europe se retrouveront. Mais pas sous le même maillot.
Cela aurait dû être de belles retrouvailles. Mais là, le cœur n’y est pas. Teodosic (12,9 points, 7,6 passes) a réussi un shoot impossible à 15 secondes de la sirène, en demi-finale, mais cela n’a pas suffi à faire craquer l’étonnant collectif lituanien. De Colo, auteur d’un Euro impeccable (12,3 points, 5,5 rebonds, 3,6 passes) n’a pas réussi à peser sur la fin de rencontre ratée des Français contre l’Espagne. Et voilà les deux équipiers, forcément déçus, obligés de s’affronter pour une médaille de bronze. "Je connais bien Milos mais je ne pense pas à l’adversaire, éludait De Colo, samedi. Le plus important, c’est de se re-concentrer sur nous". Teodosic, lui, avait quitté le parquet sans même serrer la main de ses adversaires vendredi soir.
Réunis dans le cinq-type du tournoi?
Le meneur serbe cultive une profonde haine de la défaite et s’emporte vite, ce qui fait parfois passer ce génie du basket pour un personnage infréquentable. De Colo rectifie : "La première fois que j’ai discuté avec lui en arrivant au CSKA, c’était durant la préparation et j’étais blessé. Il m’avait invité chez lui pour discuter de choses et d’autres. Il m’avait expliqué comment se passait la vie à Moscou et au sein du club. C’est quelqu’un de très ouvert et de très sympa. Avec son caractère, évidemment. Mais c’est agréable d’être à ses côtés".
Florent Piétrus évoque "un joueur exceptionnel", "la tête pensante de son équipe". Vincent Collet reconnaît lui que Teodosic est "au cœur des réflexions menées avec le staff pour préparer ce match". Il est vrai que l’an passé, en demi-finale de la Coupe du monde, le Serbe (24 points) n’avait fait qu’une bouchée des Bleus. Mais De Colo, blessé, n’était pas présent ce jour-là. L’expérience du Nordiste aux côtés du chef d’orchestre serbe, à Moscou, ne peut être que bénéfique aux Français, déterminés à sauver leur semaine en décrochant la médaille de bronze. Ce dimanche, les deux équipiers remplaçants seront adversaires titulaires. Puis, parce qu’ils ont été les deux arrières les plus convaincants du tournoi, ils intégreront le cinq-type de l’Euro 2015. Réunis à nouveau.
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