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EuroBasket : La Lituanie veut faire durer le plaisir

Vice-championne d’Europe, la Lituanie n’est plus qu’à une marche d’une deuxième finale continentale d’affilée. Mais son adversaire en demi-finale ce vendredi (21h00), la redoutable Serbie, est sans doute l’équipe la plus impressionnante depuis le début du tournoi. Sur quels atouts les Lituaniens pourront-ils se reposer pour déjouer les pronostics ?
Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
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Jonas et Jonas

Le jeu lituanien s’articule principalement autour de ses deux leaders, l’ailier Jonas Maciulis (30 ans) et le pivot Jonas Valanciunas (23 ans). Le premier a probablement réalisé la performance individuelle la plus renversante du tournoi : en 8e de finale, contre la Géorgie, le joueur du Real Madrid a compilé 34 points à 11/13, 6 rebonds, 3 passes, 4 interceptions, 54 d’évaluation et le shoot de la victoire. "Quand j’ai commencé à jouer pour la Lituanie, j’avais 22 ans et l’équipe était remplie de bons joueurs, raconte Maciulis. Mon rôle était d’apporter de l’énergie, de la défense. Aujourd’hui, ça a changé car le coach veut me voir scorer davantage (15,3 points de moyenne dans le tournoi, ndlr), mais dans le fond je suis toujours le même joueur". L’homme est modeste, car son sang-froid en fin de match (voir par ailleurs) a plusieurs fois sauvé son équipe. Mais la vraie star du groupe, appelé à devenir l’un des meilleurs joueurs européens des dix prochaines années, s’appelle Jonas Valanciunas. Très attendu à l’approche de l’Euro, le pivot de Toronto a fait preuve d’une certaine irrégularité (5 points contre la Géorgie) mais sa domination intérieure et son ledership sont indéniables. Il reste sur une démonstration face à l’Italie (26 points à 11/13 et 15 rebonds) en quart de finale.

Leurs fans, les plus enthousiastes à Lille

Les fans lituaniens, très démonstratifs

Au premier tour, Montpellier avait été envahie par les exubérants fans finlandais. Plus de 4.000 fans, masques de loup sur la tête, avaient fait le déplacement pour donner des teintes bleues et blanches à la Park&Suites Arena. A Lille, malheureusement, ils n’étaient plus que quelques centaines et n’ont pas fait le poids face à l’impressionnante délégation lituanienne. "Le basket est notre sport national numéro un, soutient Jonas Maciulis. Nos fans savent exactement quand applaudir, quand chanter, quels mots hurler pour nous donner de l’élan". Déjà présente en masse à Riga (Lettonie), où la Lituanie a joué sa phase de poules, la marée verte, jaune et rouge ne s’est pas arrêtée à la ville baltique. Dans le Grand Stade de Lille, depuis le weekend dernier, elle occupe même une tribune toute entière derrière l’un des paniers, profitant de chaque temps mort pour étendre un immense drapeau national. Les joueurs lituaniens se servent de cette atmosphère électrique : ils se retournent régulièrement vers leur kop pour les chauffer un peu plus encore après une grosse action ou, à l’inverse, pour se relancer quand l’énergie retombe. Un sixième homme ne sera jamais de trop face à l’armada serbe.

Une aptitude à tuer les matches

On a beau chercher, on ne trouve aucun secteur de jeu dans lequel la Lituanie domine nettement la Serbie. Tout l’Euro durant, elle a écrasé ses adversaires au rebond (37,4 prises par match), réussi deux fois plus de lancers-francs, distribué plus de passes et commis moins de fautes. Mais l’équipe d’Aleksandar Dordevic tient la dragée haute aux Lituaniens dans tous ces domaines statistiques. Elle les écrase même dans certains d’entre eux, comme le nombre de points marqués en contre-attaque (12,9 contre 5,9) ou l’apport offensif du banc (45,0 points pour les remplaçants serbes contre seulement 20,9 pour les benchers lituaniens). En revanche, les vice-champions d’Europe ont prouvé qu’ils avaient une impressionnante faculté à élever leur niveau de jeu dans leur money time. Depuis son revers surprise face à la Belgique, la Lituanie a en effet réussi à se sortir de plusieurs matches mal embarqués. Ils ont eu chaud face à l'Estonie (64-62 grâce à un shoot décisif de Jonas Maciulis à deux secondes du buzzer), avant de s'imposer après prolongation contre la République Tchèque (85-81), puis de renverser la vapeur contre la Géorgie qui menait à l’entame du dernier quart-temps (85-81, grâce à un tir primé de Maciulis, encore) et de venir à bout de l’Italie, encore après prolongation (95-85, 16-6 dans les cinq dernières minutes). La Serbie n’a joué qu’un seul match serré : contre l’Allemagne, au premier tour, où Nemanja Bjelica avait sauvé les siens d’un joli floater (68-66). Le reste du temps, elle n’a pas attendu les fins de match pour plier l’affaire…

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