EuroBasket : Non, la Lettonie ne sera pas une partie de plaisir pour les Bleus
"Les Français devraient avoir peur de nous, avait annoncé l’intérieur Kaspars Berzins dans la foulée du huitième de finale remporté à la surprise générale contre la Slovénie (73-66). On n’aura aucune pression, rien à perdre. Et quand on joue notre meilleur basket, on n’a aucune limite". Le Letton serait-il un brin présomptueux ? Pas pour Vincent Collet. "Cette équipe, ça fait un moment que je la trouve bonne", assure le sélectionneur français qui l’a battu deux fois en championnat d’Europe. En 2013, assez facilement (102-91), "mais ils nous avaient fait un festival d’adresse en deuxième période". En 2011, face à un Janis Blums des grands soirs (32 points), les Bleus avaient eu "chaud aux fesses" (89-78), se souvient Charles Kahudi, face à ce qui était alors la plus jeune sélection du tournoi. "Ils avaient été incroyables", confirme Collet.
Changement de style
Cette année, la Lettonie a "radicalement changé de style de jeu". Explications du coach français : "Avant, elle jouait sur un rythme effréné en se servant au maximum de son potentiel offensif. Cette année, avec les mêmes joueurs, elle est passée d’un basket à 66-67 possessions par match à un basket à 57 possessions seulement. Elle tient la balle longtemps. C’est le genre de basket qui est joué en Euroligue". Cette tendance à faire durer les possessions risque de beaucoup gêner la défense française, la meilleure de tout le tournoi après six rencontres. "On devra être prêts, dans la tête, à défendre longtemps sur chaque possession pour contrer leurs intentions, annonce Collet. Il va falloir être patient". Si les Lettons marquent peu (19e attaque de l’Euro avec 70,2 points par match), "ce n’est pas parce qu’ils ne sont pas adroits : ils jouent tout simplement moins de possessions".
"Ils peuvent ne rien rater"
Pourtant, c’est un fait : depuis le début du tournoi, l’adresse lettone est pour le moins douteuse (43%, dont 29% à trois-points). Leur réputation d’équipe remplie de bons shooteurs (Janis Blums, Dairis Bertans et Janis Tima, notamment) n’est pas usurpée pour autant, leur adresse aux lancers-francs (80%) en est la preuve. Collet est d’ailleurs convaincu qu’ils sont "capables d’avoir une adresse surréaliste (…) : si on baisse la garde et qu’on les installe dans une sorte de confort, ils peuvent ne rien rater". Il sait surtout que la Lettonie sait désormais compenser ce manque de réussite au tir par une vraie maturité dans le jeu, une solide défense et beaucoup de patience en attaque. "Ils ont battu la Slovénie grâce à leur construction, pas grâce à l’adresse", assure-t-il. Dans ce domaine, ils peuvent compter sur leur chef d’orchestre Janis Strelnieks, le meilleur joueur letton en huitième de finale (17 points, 6 rebonds, 8 passes).
L’équipe de France reste évidemment supérieure dans bien des domaines : la profondeur de l’effectif, l’impact athlétique et l’expérience, pour ne citer que ceux-là. Mais "parce qu’elle est atypique, soutient le capitaine Boris Diaw, la Lettonie n’est pas l’adversaire rêvé". En cas de victoire, la Grèce ou l’Espagne les attendra en demi-finale. Là, au moins, les Bleus connaîtront leur opposant sur le bout des doigts.
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