La France s'impose à l'énergie
La parole à la défense
Ce fut un drôle de match, avec de l’intensité, et de l’indécision dans un contexte difficile pour les Français, dans une salle surchauffée poussant des Slovènes en pleine euphorie. Un match essentiellement défensif, dans lequel, en première période, les hommes de Collet ont été très présents sous les panneaux, en mettant les bras à bon escient, en assurant les rebonds (46 durant la partie), notamment avec un étonnant Johan Petro, un Batum batailleur, mais qui sont restés scotchés sur leurs phase offensives, laissant beaucoup de déchets dans leurs ballons de relance.
Les Slovènes, avec ces diables de frères Dragic, maintenaient la cadence, même si –et heureusement pour les Bleus- ils n’étaient pas vraiment en réussite à trois points (6 sur 25). Les Bleus devaient absolument stopper la machine slovène, mais n’avaient que leur puissance défensive à opposer pour cela. Dans une atmosphère presque irrespirable, les deux équipes atteignaient la pause sur le score presque incroyable de 26-24 en faveur des Français.
Parker sonne la charge
Dès la reprise, rameutés par Parker, et avec une belle présence d’Ajinça sous le cercle, les tricolores prenaient les choses en main, en mettant davantage d’impact et d’intensité, pour prendre dix points d’avance (36-26). Mais une fois encore, ils connaissaient quelques minutes de flottement et laissaient trop de latitude aux Slovènes qui ne se privaient pas de gratter quelques points. Certes, les Français restaient encore performants aux rebonds défensifs, mais ils ne parvenaient pas à se rassurer totalement, en dépit de quelques pénétrations intéressantes de Tony Parker qui leur permettaient de rester devant (50-45, 30e).
Un final favorable aux Bleus
Mais rien n’était fait encore, ni pour l’une ni pour l’autre équipe. La tension restait palpable et le dernier quart s’annonçait redoutable d’autant que les organismes commençaient à souffrir. Lorbek et Nachbar apportaient leur pierre à l’édifice pour permettre aux hommes de Maljkovic de porter le danger. Côté Français, on maintenait la pression dans une bataille féroce, pour compenser quelques ratés sous les panneaux. Parker esseulé tenait l’équipe à bout de bras. Les Slovènes tenaient bien le ballon même s’ils accusaient également le coup physiquement. Les Bleus gardaient une infirme marge qui les contraignait à maintenir leur intensité défensive. Diaw apportait une précieuse présence pour garder le bateau à flot. Les dernières minutes tournaient à leur avantage. Les Français parvenaient à prendre la maîtrise et surtout à ne pas trop précipiter leurs actions, même si Vincent Collet avait du mal à imposer une organisation tactique, tant ses possibilités de rotation semblaient limitées. Malgré tout, les Français parvenaient à garder suffisamment de lucidité et d’engagement pour obtenir l’essentiel, une victoire ô combien importante pour la suite de la compétition.
Maintenant l'Espagne
En demi-finale, la France retrouvera une vieille connaissance, l’Espagne, double championne d’Europe en titre. Même si aucun match ne ressemble à un autre, quand on sait que les Français avaient perdu contre la Serbie, équipe à laquelle l’Espagne a passé 30 points dans son quart de finale, il y a de quoi être inquiet. Il faudra en tout cas garder la même intensité défensive que contre la Slovénie et y ajouter de l’explosivité sous le cercle pour ne pas laisser de points en route. Il y a une place en finale en jeu. Verdict vendredi.
Réactions
Alexis Ajinça (intérieur de l'équipe de France) : "On n'a jamais douté. On est content d'avoir réussi à faire ce match-là. C'est un quart, il y a une grosse tension, donc on a dû se soutenir entre nous sur le banc. On était hyper concentré et ça s'est vu. On est allé au charbon et ça a payé. Maintenant ce n'est pas fini. L'important c'est aller au bout. Donc il ne faut pas trop s'emballer. L'Espagne, tout le monde attend ça en France et nous aussi. On n'est pas inquiet. On sait ce dont les Espagnols sont capables, mais on sait aussi de quoi on est capable".
Nicolas Batum : "C'était un grand match. Tout le monde a été présent, a été dans le truc. C'était ce qu'on avait à faire, on ne voulait pas que le public s'enflamme. On les contient à 20 points en première mi-temps, à 60 au total. Tout le monde a fait son job en défense. Peut-être y a-t-il eu un déclic dans le groupe. La préparation mentale n'était pas la même. Je pense que tout le monde a compris que c'était parti enfin. J'ai fait mon boulot. Il fallait le ralentir (Goran Dragic, Ndlr). C'était la clé ce soir. (L'Espagne) ça va être le rendez-vous."
Nando De Colo (arrière de l'équipe de France) : "C'est un travail d'équipe. En défense, on était tous là et en attaque on a super bien bougé le ballon pour mettre Tony (Parker) en position. On sait que les quarts de finale c'est tout ou rien. Si tu gagnes tout de suite c'est une autre équipe parce qu'on reprend tous confiance et on oublie ce qu'on a pu faire avant. Non, il n'y en pas ras-le-bol (de jouer l'Espagne). Si tu veux faire quelque chose de grand dans l'Euro, il faut en passer par les grosses équipes. Et tu ne peux pas ne pas jouer l'Espagne. Après, j'espère que ce qu'on a fait ce soir va redonner de la confiance à tout le monde. L'Espagne, ce n'est pas le même type de jeu. Ils ne reposent pas tout sur un joueur. Ils ont beaucoup de joueurs qui sont capables de faire plein de choses sur le terrain. Ils jouent très bien ensemble. Ils jouent aussi beaucoup de contre-attaques. Donc c'est un peu le même style que ce soir à ce niveau. Il faudra bien se replier et faire attention au rebond. Et après continuer dans l'agressivité et jouer ensemble."
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