La Slovénie, coupeuse de grosses têtes
Toute vice-championne d’Europe et favorite de cet Euro qu’elle est, l’équipe de France n’aura pas de marge contre la Slovénie. Parfois suffisants sur le parquet et très sûrs d’eux en dehors, les Bleus ont hérité du pays organisateur en quart de finale. Loin d’être une sinécure. A l’heure d’afficher ses préférences, le sélectionneur tricolore Vincent Collet avouait sans détour que la Slovénie et l’Espagne « étaient les deux équipes (qu’il) ne voulait pas en priorité. » Deux défaites face à la Lituanie et la Serbie lors du 2e tour ont donc offert à ses "ouailles" le pays-hôte pour leur premier match à élimination directe.
La Slovénie s'est déjà payée l'Espagne et la Grèce
Défaits à deux reprises au 1er tour malgré une victoire contre les tenants du titre espagnol (78-69), les Slovènes ont nettement haussé le ton depuis. Invaincus dans la deuxième phase, ils se sont notamment payés le scalp d’un autre gros bras européen, la Grèce (73-65). Emmenés par le Serbe Bozidar Maljkovic, entraîneur du CSP Limoges vainqueur surprise de l’Euroleague il y a 20 ans, les hommes du pays organisateur prennent un malin plaisir à déjouer les pronostics. Avant de faire plier les Hellènes, la Slovénie avait infligé à l’Italie sa première défaite de la compétition…
Un goût pour le désordre qu’incarne à merveille le meneur de jeu slovène Goran Dragic, valeur refuge de sa sélection. Avec 17 points et 5 passes décisives de moyenne, le dragster des Phoenix Suns est un véritable poison. Et il n’est pas seul. Son frère cadet Zoran cumule 10 points et 5 rebonds de moyenne sur cet Eurobasket. L’arrière de Malaga a notamment pris feu contre l’Italie, shootant à 70% de réussite pour un solide double-double (15 pts, 11 rbds). A leurs côtés, l’ancien sorcier limougeaud possède l’une des raquettes les plus fournies du continent avec Gasper Vidmar, Mirza Begic et l’ancien NBAer Bostjan Nachbar. De sérieux clients. Preuve de leur valeur, les deux derniers ont respectivement été engagés cet été par le double champion d’Europe en titre, l’Olympiakos, et le Barça, membre régulier du Final Four.
Une raquette slovène de haut vol
Un problème majeur pour des Bleus martyrisés par Nenad Krstic et tout le secteur intérieur serbe dimanche. Heureusement pour eux, l’ailier-fort Erazem Lorbek, membre de l’équipe-type de l’Euro 2009 est absent. Pour pallier cette absence, son frère Domen Lorbek assure pour deux. Gâchette folle, l’ailier slovène shoote à 57,1% de réussite à trois points depuis 8 matches (12/21). Laxistes en défense, les Tricolores devront serrer la vis pour l’empêcher de prendre confiance. D’autant que le bougre aime la pression. En demi-finale de l’Euro 2009, meilleur résultat de la Slovénie dans la compétition, le natif de Kranj avait fait feu de tout bois (22 pts dont 4/5 à 3 points). Pour s’en sortir face à une formation soutenue par tout un public, les coéquipiers d’un Nicolas Batum enfin à son niveau devront faire grimper leur curseur d’agressivité des deux côtés du terrain.
Attaquants redoutables, les Slovènes n’en oublient pas les tâches défensives. Avec Limoges, Maljkovic avait bâti son succès sur la défense. Les années ont passé, pas les préceptes du Serbe. Dans cet Eurobasket, seule l’Italie a passé plus de 70 points aux locaux de l’épreuve dans le temps réglementaire. Maladroits face aux Lituaniens et aux Serbes, les Français doivent absolument régler la mire. Et peut-être compter sur un coup de mou chez un adversaire peu habitué à des matches d’un tel niveau. « C’est peut-être eux qui auront la pression, surtout pour un quart de finale. Parce que si tu perds ce match, il ne reste plus rien derrière », lance un Batum malicieux. Dans ce contexte, la présence du « Petit Général » Jaka Lakovic, 35 ans et un palmarès long comme le bras (quadruple champion de Grèce, double champion d’Espagne et vainqueur de l’Euroligue) s’avère capitale pour muscler un banc slovène plutôt faible.
La France au souvenir de 2007
Pour leur dernier match de préparation à cet Eurobasket le 31 août, les Français s’étaient imposés dans la douleur, portés par un Alexis Ajinça déjà affûté (17 points). Il faudra au pivot strasbourgeois être dans la même forme mercredi. Et à ses partenaires ne pas avoir la mémoire courte. En 2007, la Slovénie privait l’équipe de France d’une participation aux Jeux de Pékin, en la battant dans un match pour la 7e et dernière place qualificative de l’Euro. L’heure de la revanche a sonné.
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