Les Bleues doivent éviter le piège russe
Par un curieux détour géographique, il faut passer par Budapest pour rejoindre Rio. En tout cas quand on fait partie de l'équipe de France féminine. Les Bleues, qui disputeront leur premier match de cet Euro dans la capitale hongroise, sont clairement conscientes de la mission qui les attend. Après sept rencontres de poule, le temps est venu des matchs couperets. Une défaite et c'est le retour au pays. Et sans le précieux billet pour les JO qui plus est. Pour rappel, une seule place, celle de champion d'Europe, est directement qualificative pour Rio, les équipes classées de 2 à 5 devant passer par un tournoi de qualification olympique, qui devrait être simple formalité pour elles.
La révélation Vadeeva
Les partenaires de Céline Dumerc connaissaient la donne depuis longtemps. Ce qu'elles n'avaient pas prévu c'était le nom de leurs adversaires en quart. Là où elles pensaient ferrailler avec la Serbie, elles devront finalement se frotter à l'imprévisible Russie. Les Russes, sacrée championnes d'Europe en 2003, 2007 et 2011, ont renouvelé leur équipe, avec l'émergence d'une joueuse de grand talent Maria Vadeeva (16 ans), et ont démontré leur valeur malgré leurs déjà trois défaites. Les partenaires de la meneuse d'origine américaine Epiphanny Prince ne sont pas encore redevenues les terreurs de l'Europe mais elles sont en bonne voie. Cela dit, elles ne font plus peur à la France.
"Quand j'ai commencé en équipe nationale, la Russie était un peu notre bête noire", se souvient Céline Dumerc. "Et notamment en quart de finale. C'était toujours l'équipe qu'on ne voulait pas rencontrer et qu'on rencontrait à chaque fois en quart. A se demander si elle ne faisait pas exprès de nous jouer !" Cela s'était mal fini pour la France à l'Euro-2003 et 2005. Pour les Bleues, leur perception de la Russie a changé à l'Euro-2009 en Lettonie, où elles ont gagné leur surnom de "Braqueuses". Elles l'ont battue deux fois, en poule puis en finale. Elles avaient récidivé aux JO-2012, avec deux victoires en poule et en demi-finale.
Une taupe chez les Bleues
Pour autant rien ne dit que cet ascendant est définitif et la partie s'annonce serrée pour les Tricolores. Certes, les vice-championne d'Europe et vice-championne olympique sont sur une bonne dynamique mais, cette fois, l'opposition devrait être encore plus consistante. Les trois jours de repos avant ce quart de finale auront certainement permis de reposer les corps et d'affiner encore un peu plus les automatismes.
Plus que jamais, Sandrine Gruda pourrait détenir une bonne partie des clés pour une qualification dans le dernier carré. Etincelante depuis le début de l'épreuve (17,6 pts, 8,7 rebonds de moyenne), l'intérieure française possède surtout une connaissance du basket russe qui pourrait s'avérer précieuse puis qu'elle évolue depuis huit ans à Ekaterinbourg. Si d'aventure les Bleues venaient à mettre à profit les conseils de Gruda pour passer l'obstacle russe, il est probable qu'elles se dirigeraient tout droit vers le favori espagnol, qui ne devrait pas être inquiété par le Monténégro, dans le dernier carré. Mais à chaque jour suffit sa peine...
Le portrait de Sandrine Gruda :
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