Cet article date de plus d'onze ans.

Les Bleus commencent mal

L'équipe de France a très mal débuté le championnat d'Europe, battue par une surprenante équipe d'Allemagne (80-74) mercredi Ljubljana. Arrivés en Slovénie avec une étiquette de favoris, les Bleus sont prématurément descendus de leur nuage. La faute à un jeu collectif trop approximatif, une défense élastique et surtout une adresse qui a fait défaut alors que la jeune équipe allemande a pu s'appuyer sur des shooteurs en réussite.
Article rédigé par Christian Grégoire
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
Tony Parker face à l'Allemand Gunther

Il n'a pas fallu longtemps pour se rendre compte que ce match ne serait pas une partie de plaisir pour les Français. Alors que l'Allemagne n'avait plus battu les Bleus depuis neuf ans, qu'elle restait sur deux défaites contre les hommes de Collet en matches de préparation, et qu'elle arrivait dans cet Euro avec une équipe remaniée, cela ne l'a pas empêchée de jouer crânement sa chance en profitant des errances françaises. Il faut dire que le premier quart temps fut cauchemardesque pour les coéquipiers de Tony Parker.

A contretemps

Car les Bleus ont tout fait à contretemps, incapables de prendre les intervalles pour stopper les montées de balles allemandes, très maladroits sous les panneaux, et surtout coupables d'une passivité défensive, qui permettait aux Allemands d'être aussi performants dans la raquette que lorsqu'il s'agissait d'arroser derrière la ligne. Après dix minutes, les Français avaient déjà pris un redoutable éclat 27-14.

Le deuxième quart-temps fut un peu plus abouti, si l'on considère que la réussite allemande fut un peu moins flagrante. Les Français coupaient quelques passes et récupéraient des ballons.Mais ils en perdaient aussi beaucoup. Comme ils commettaient également beaucoup de fautes, au grand dam de Vincent Collet, qui devant la tournure des événements, devait revoir ses plans prar rapport à ce qui était prévu pour les rotations. Malgré tout, avec Parker  qui tentait de secouer le cocotier, De Colo qui apportait sa pierre offensive, les Français refaisaient une partie de leur retard, malgré une prestation en demie-teinte d'Ajinça, de Boris Diaw ou de Nicolas Batum. Ils ne comptaient plus que quatre points de retard à la pause 43-39.

Manque de mobilité

On les pensait enfin remis sur de bons rails. Et c'est vrai qu'ils remettaient un peu plus la main sur le ballon et revenaient pour la deuxième mi-temps avec des intentions, mais ils ne parvenaient pas totalement à stopper une équipe allemande euphorique. Avec son système basique mais parfaitement exécuté de pick and rolls (jeu à  deux) et une adresse extérieure hallucinante (6 sur 8 à trois points lors des 20 premières minutes), elle mettait le doute la défense tricolore en même qu'elle-même prenait confiance. Les Français resserraient leur défense pour moins prendre l'eau, mais celle-ci manquait toujours de mobilité. Et ils laissaient trop de tirs ouverts aux Allemands qui ne se privaient pas d'en profiter. Malgré tout, les Bleus continuaient à grignoter leur retard.   

L'Allemagne efficace à longue distance  

Mais après trois quart-temps, les Allemands qui en étaient à 60% de réussite  menaient toujours d'un point. Il fallait deux paniers primés d'Antoine Diot,  par ailleurs excellent, pour que les Bleus reprennent enfin la tête (59-57,  31e), après un 12-0 en 5 minutes. Nicolas Batum, aux abonnés absents jusque-là après s'être peut-être mis trop de pression sur les épaules en disant qu'il voulait être le meilleur ailier de cet Euro, sortait enfin de sa boîte avec 5 points de suite pour  donner une courte avance aux siens (70-67, 38e). Mais il y avait décidément trop de déchets chez les tricolores. Et même si en toute fin de match, ils trouvaient enfin un jeu de passes efficace, ils ne l'étaient pas forcément toujours à la conclusion. Les Allemands, au contraire, continuaient sur leur tempo, repassant devant grâce à son  fabuleux shooteur Lucca Staiger (14 points), auteur de deux tirs primés dont  l'un avec la faute. Le longiligne ailier Robin Benzing crucifiait ensuite  les Bleus d'un nouveau tir primé, qui laissait les Français à distance, à l'image de cette rencontre.    

Conséquence fâcheuse

Cette défaite inattendue contre l'Allemagne complique singulièrement leur tâche. Avec le revers  tout aussi imprévu d'Israël devant la Grande-Bretagne (71-75 a.p.), les deux  grands favoris du groupe sont allés au tapis. L'affrontement entre les deux pays vendredi aura donc une importance accrue. Mais, d'ici là, la France devra se coltiner jeudi la Grande-Bretagne qui, bien que décimée par les forfaits, a montré de fort belles choses contre Israël. A plus long terme aussi, même si la France passe le premier tour, ce faux  pas pourrait avoir des conséquences fâcheuses. Car l'Allemagne a de réelles  chances d'accéder au deuxième tour, ce qui priverait les Bleus de deux points  lors de cette phase.

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