Les Français jouent avec le feu
"Avec eux, tu ne sais jamais, soupirait le sélectionneur Vincent Collet , à la fois exaspéré et résigné devant les sautes d'humeur de ces joueurs, après le 1er tour. Ils ne le font pas exprès. C'est un peu d'insouciance. Ils ne voient pas le danger". Ce que le capitaine Boris Diaw admettait sans peine: les Bleus ont du mal à se concentrer quand ils ne sont pas saisis par "cette peur qui inspire le respect". Faut-il comprendre que leur attitude n'est pas vraiment dans une application et une implication totales tant qu'ils ne sont pas au pied du mur ?
Rien n'est fait
Peut-être, mais aujourd'hui, sur un plan arithmétique, après avoir subi son deuxième revers à Ljubljana, la France, vice-championne d'Europe, est encore loin d'avoir assuré sa qualification pour les quarts de finale dans un groupe qui promet d'être serré jusqu'au bout. Les Français ont effet pu constater que celui dans dans lequel ils avaient été placés au premier tour était bien le moins relevé de tous. Désormais, c'est autre chose qui se propose à eux. La Lituanie leur a montré que leur excès de certitudes pouvait se payer cash, et que l'intensité des matches allait être désormais bien différente. D'ailleurs, les deux autres équipes issues de même groupe initial ont aussi perdu. L'Ukraine a été surclassée par la Lettonie, et la Belgique a fini par céder devant la Serbie.
Une défense à durcir, une adresse à trouver
Ce qui tendrait à prouver que les adversaires qui se présentent s'annoncent un peu plus consistants, et les Français seraient donc bien inspirés de retrouver quelques éléments de réponses. Des vertus défensives tout d'abord, car même s'ils ont été un peu plus présents dans ce secteur, ils ont tout de même ils ont manqué la bataille du rebond, et surtout de dureté dans le match, commis quelques erreurs sur les pick and rolls, et ont laissé encore beaucoup trop de tirs ouverts à leurs adversaires. Lesquels ne se sont pas priés d'en profiter.
Mais surtout les Bleus vont devoir absolument régler la mire offensivement. Face à la Lituanie, les Français ont fait preuve d'une maladresse qui les a empêchés d'étirer la défense. Privé d'espaces, Tony Parker n'a pas pu s'exprimer (11 points ) et les autres n'ont guère été beaucoup plus brillants dans leurs shoots. Avec une telle indigence aux tirs (26 paniers sur 65 tirs, soit 40% de réussite), il est impossible d'espérer aller au bout de la compétition.
Une confiance étonnante
Les Français doivent-ils s'inquiéter ? Eux pensent que non et semblent toujours aussi sûrs de leur fait . Comme le disait Mickaël Gelebale après la défaite: "On a eu quelques bons passages, mais ça n'a pas suffi. Ce sont des choses qui arrivent. On ne va pas se prendre la tête sur ce match et on va se reconcentrer pour les deux prochains". Et Alexis Ajinça d'ajouter: "Je n'ai pas de doutes. Je pense qu'on est là. Il y a toujours des petits trucs à régler. Mais on a vu qu'on continuait à monter en régime malgré cette petite défaite."
Avec cette confiance, ils devraient donc logiquement s'en sortir. Mais Vincent Collet, sans aucun doute, va les rappeler à certaines réalités, avant leur prochain match vendredi face à la Lettonie. En tout cas, ils devront éviter de prendre cette formation lettonne à la légère. Avec leur jeu de mouvement et leurs shooteurs fous, les Baltes ont pulvérisé l'Ukraine (85-51), qui avait pourtant tenu tête à la France (77-71) au premier tour. Pour les Bleus, ce sera une nouvelle fois une rencontre importante. Il leur faudra s'imposer sous peine sinon de se faire quelques sueurs froides dimanche lors du dernier match face à la Serbie.
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