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Sans "WunderDirk", l’EuroBasket ne sera plus jamais vraiment pareil

En s’inclinant au bout du suspense face à l’Espagne (76-77), l’Allemagne a probablement dit adieu à son plus grand joueur : Dirk Nowitzki (37 ans), qui avait fait de ce tournoi son jubilé en sélection nationale. La légende du basket européen sort par la petite porte.
Article rédigé par franceinfo
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En larmes, Nowitzki remercie le public allemand de l'O2 Arena

Berlin s’est levé. Spontanément, comme un seul homme. La retraite de Dirk Nowitzki n’était pas officialisée – lui-même a ensuite laissé planer le doute en conférence de presse ("on verra") – mais le public de l’O2 Arena savait qu’en perdant cette petite finale contre l’Espagne, la Nationalmannschaft n’était pas seulement éliminée de l’EuroBasket 2015. Elle tirait quasiment un trait sur la qualification pour les JO 2016 (il faudrait pour changer cela que l’Allemagne organise puis gagne le tournoi de qualification olympique). Et elle perdait le plus grand joueur de son histoire, peut-être le meilleur de l’histoire du basket européen, qui avait fait de la course aux Jeux de Rio sa dernière mission internationale. "WunderDirk", qui d’ordinaire aime si peu laisser transparaître ses émotions, en a laissé couler quelques larmes.

Ses cheveux en bataille, ses courses cahotantes, et surtout son shoot, ce shoot – une gestuelle fluide, un équilibre et une trajectoire hallucinantes, une capacité à déclencher de n’importe où, face à n’importe qui –, l’Allemagne ne les oubliera jamais. Du haut de ses 2,13m, Nowitzki a porté son pays vers des sommets qu’il n’avait jamais atteints et qu'il n’atteindra probablement plus pendant un certain temps.

Il a fait exister l'Allemagne sur la scène internationale

Quatre ans après sa première cape, il explosait déjà tous les records en terminant l’Euro 2001 avec 28,7 points de moyenne. Il sera à nouveau meilleur marqueur du tournoi en 2005 et en 2007. Il a aussi et surtout offert à son pays, qui s’était habitué aux places d’honneur, deux médailles internationales : le bronze au Mondial 2002, l’argent à l’Euro 2005. Cette année-là, il était logiquement élu MVP de la compétition, hissant un effectif tout juste correct aux portes du titre continental. L’Allemagne en avait fait son héros, son porte-étendard, au sens propre quand, d’une démarche dégingandée, il avait pris la tête de la délégation nationale lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux 2008. Faut-il enfin rappeler qu'il est le deuxième plus grand marqueur de l'histoire de l'EuroBasket? 

Fierté nationale, star en NBA (MVP en 2007, MVP des Finales en 2011), Nowitzki est probablement le plus grand joueur européen de l’histoire, devant Tony Parker, Pau Gasol ou Drazen Petrovic. Le cap des 37 ans l’a rendu plus irrégulier (17,3 points de moyenne à Dallas l’an passé, sa pire moyenne depuis sa saison rookie), sans l’empêcher ni de performer, ni d’avoir faim de compétition : c’est cet appétit qui l’avait poussé à revenir en sélection, cet été, pour vivre un premier tour à domicile et arracher une dernière aventure olympique avant de tirer sa révérence. Ses 13,8 points de moyenne n’auront pas suffi. Sans lui, l’EuroBasket aura un peu moins de piquant. Sa maestria, sa classe n’éblouiront pas le public lillois. "WunderDirk" aurait sans doute méritée une sortie plus glorieuse. Mais pour le parcours, la longévité et les coups d’éclats : bravo et danke schön.

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