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Euroligue : Monaco, la folle progression jusqu’au plus haut niveau européen

La Roca Team dispute le match 3 de son quart de finale d’Euroligue contre l’Olympiakos, à Gaston-Médecin, mercredi.

Article rédigé par Maÿlice Lavorel, franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Les Monégasques célèbrent leur victoire face au Zenit en Euroligue, le 20 janvier 2022, en Russie. (MIKE KIREEV / NURPHOTO / AFP)

Dans les entrailles du stade Louis-II, les 4000 spectateurs de la salle Gaston-Médecin vont vibrer devant le match le plus prestigieux qu’ait accueilli la petite arena. Mercredi 27 avril, l’AS Monaco basket reçoit en principauté les Grecs de l'Olympiakos pour le match 3 du quart de finale d’Euroligue. Un match historique pour une équipe à la progression fulgurante, qui allie ambition sans limite et travail de fond sur le parquet.

En sept ans, la Roca Team est passée des tréfonds de la troisième division au premier plan européen. Une révolution avant tout portée par Sergey Dyadechko. L’homme d’affaires ukrainien, arrivé à Monaco en 2012 après avoir échappé à une tentative d’assassinat dans son pays, a choisi d’investir dans l’équipe locale, alors en troisième division. Ambitieux, il souhaitait faire de la Roca Team une place forte du basket français et européen.

Mais Dyadechko a surtout voulu construire sur la durée. Passionné de balle orange, fort de son expérience au BC Donetsk, où il est également actionnaire principal, celui qui est désormais vice-président du club a investi progressivement, un peu plus chaque saison, jusqu’à des montants records. En 2021-2022, Monaco possède le deuxième budget du championnat de France, avec 14,1 millions d’euros, une augmentation de 87% par rapport à la saison précédente.

Des renforcements ambitieux

"Tout n’est pas venu du jour au lendemain, il y a eu une forme de cohérence, de construction", assure Amara Sy, qui a porté les couleurs monégasques de 2015 à 2019. "Oui, il faut être réaliste, une équipe qui a des résultats, à 99%, c’est une équipe qui a des moyens", tempère-t-il. "Mais ça ne fait pas tout, et à Monaco, pour expliquer cette réussite, il y a un travail de fond, un savoir-faire, et une forme de régularité, qui sont assez impressionnants."

Ce travail de fond a surtout été porté par deux entraîneurs qui se sont succédé sur le banc monégasque ces dernières saisons. Le Monténégrin Zvezdan Mitrovic (2015-2018 et 2020-2021) et le Serbe Sasa Obradovic (2019-2020, en poste depuis décembre 2021) insufflent à leurs hommes la culture de l’effort et de la gagne, mais veillent aussi à leur épanouissement personnel. "Tout était mis en œuvre pour que les joueurs soient dans les meilleures conditions pour gagner les matchs", se souvient Ali Traoré, ancien joueur de la Roca Team, qui commente désormais l’Euroligue pour Monaco Info.

Dans le même temps, pour construire une équipe compétitive, Monaco a progressivement renforcé son effectif, en s’attachant les services de joueurs d’autres grands clubs français (Amara Sy en provenance de l’Asvel en 2015, Paul Lacombe depuis Strasbourg en 2017…) ou de têtes d’affiche américaines, comme DJ Cooper (2015-2018), ou encore Mike James, grand artisan de la campagne en Euroligue cette saison, élu meilleur joueur (MVP) du mois de mars.

Une ambition décomplexée

Résultat, Monaco n’a cessé de viser toujours plus haut sur les parquets. Depuis sa remontée en 2015, l’équipe a progressé, saison après saison, en allant chercher des objectifs de plus en plus élevés. En 2016, 2017 et 2018, la Roca Team termine en tête de la saison régulière de Betclic Elite. Parallèlement, elle devient la première équipe à remporter trois Leaders Cup (compétition qui oppose les huit premiers à l’issue des matchs aller) consécutives. En 2019, Monaco découvre l’Eurocoupe, la petite coupe d’Europe, où elle se qualifie pour les quarts de finale, avant que la compétition ne soit suspendue à cause de la pandémie.

Qu’à cela ne tienne, la saison suivante, Monaco va chercher la victoire finale à la surprise générale. "Dès qu’il y a eu une possibilité de faire une saison complète en Eurocoupe… Bam, champions d’Europe !", rigole Amara Sy. "Sur et en dehors du terrain, le club s’est progressivement adapté et a construit son expérience pour aller chercher des objectifs toujours plus hauts", ajoute-t-il.

Monaco célèbre son titre en Eurocoupe, face à Kazan, le 30 avril 2021. (ALEXEY NASYROV / NURPHOTO / AFP)

Grâce à ce sacre, la Roca Team s'ouvre les portes de l’Euroligue, la plus prestigieuse compétition européenne, qui fonctionne sur le principe de ligue presque fermée. Pas impressionné, Monaco termine dans le top 8 de la saison régulière et se qualifie pour les playoffs, une première pour un club français depuis vingt-et-un ans. "La progression est continue, rien ne leur a été donné sur un plateau, ils sont allés chercher leurs victoires eux-mêmes", félicite Ali Traoré.

Désormais à deux matchs de se qualifier pour le Final four, le club ne se pose aucune limite, et veut continuer d’étonner. Pour Amara Sy, tout peut arriver : "Ce serait surréaliste, mais on commence à être habitué avec Monaco, cette équipe arrive toujours à surprendre."

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