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Finale Eurocoupe féminine - Lattes-Montpellier : "Elles ont hâte de jouer", prévient Edwige Lawson-Wade

Lattes-Montpellier peut décrocher son premier titre européen ce mercredi. Vainqueur lors de la finale aller de l'Eurocoupe féminin (71-75), le BLMA doit conclure à domicile face Orenbourg. Un sacre récompenserait l'investissement et le mercato réalisés en début de saison. Une personne en est la principale artisane : Edwige Lawson-Wade. L'ancienne internationale française (210 sélections) est depuis février 2018 la directrice sportive du club héraultais.
Article rédigé par Théo Dorangeon
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 6min
  (MICHAEL ESDOURRUBAILH / MAXPPP)

Comment sentez-vous le groupe à quelques heures de cette finale retour ?

Edwige Lawson-Wade : "Je suis passée les voir à l'entrainement aujourd'hui (mardi, NDLR) et j'ai trouvé un groupe très concentré mais très relâché aussi. Elles sont dans un bon état d'esprit. Elles ont hâte de jouer mais on sent que la préparation est très sérieuse. On entend des rires, des blagues, on se tape dans les mains. Si les filles étaient trop stressées, il y aurait moins de rires. Mais il y a de la concentration et on voit ça dans l'application des consignes, dans l'intensité, dans le sérieux."

Comment expliquer cette décontraction ? 

ELW : "C'est l'expérience, la confiance que le groupe a engrangée. Elles sont bien en ce moment. Il y a de tout."

En tant que joueuse, vous avez connu une finale de Jeux Olympiques et deux d'Euro avec les Bleues. Grâce à votre vécu, donnez-vous des conseils aux joueuses ? 

ELW : "Oui et non. Quand l'équipe cartonne comme ça, je n'ai pas besoin de leur parler. Je ne leur ai plus parlé depuis la défaite à Venise en 16e de finale (83-64). Je sens l'équipe très bien donc je ne ressens pas le besoin de leur parler, de partager mon expérience. J'ai parlé un peu dans le vestiaire après notre qualification en finale. Et c'est tout."

Au match aller remporté en Russie (71-75), le BLMA n'a jamais été mené. C'est un gage de confiance pour le retour ? 

ELW : "Oui, mais chaque match est différent. Ce sera peut-être totalement différent. Que ce se soient les Russes qui vont faire un bon début de match. Par contre, c'est clair que ça peut nous donner confiance dans le sens où c'est une équipe prenable, où on avait bien compris comment les jouer. Ça c'est bien."

Sur quoi va se jouer cette finale retour ? Les clés du match ?

ELW : "Il va falloir bien défendre, ça va être très important. Et il va falloir être dangereux en attaque mais en investissant plusieurs joueuses. Ça doit être une victoire collective."

"Si on peut soulever ce trophée, chacun y retrouvera une partie de ce qu'il a donné"

Lors du match aller, le banc de Lattes-Montpellier a été très dominant. C'est la principale force du BLMA ?

ELW : "On a le meilleur banc de toute la Coupe d'Europe. On est imprévisibles dans le sens où l'équipe adverse ne peut pas savoir quelle joueuse va enflammer le match. Et nous non plus. Ça peut être notre meilleure marqueuse Sami Whitcomb. On peut aussi gagner, comme à l'aller, sans un match exceptionnel de notre meilleure marqueuse. C'est une grosse force pour nous. On s'en sert beaucoup dans la saison."

A l'été 2018, en tant que directrice sportive, vous avez géré votre première période de transferts. Beaucoup de joueuses de renom ont été recrutées. Comment avez-vous construite cette équipe ? Avec l'objectif de cet Eurocoupe ?

ELW : "Honnêtement oui. Quand j'ai commencé à voir cette équipe qui se dessinait, je me suis dit qu'il y avait de quoi faire quelque chose de magnifique. Parce qu'on avait des joueuses d'expérience, du talent, une équipe qui dans tous les cas jouerait bien ensemble. Donc oui, j'y ai pensé à cet Eurocoupe et qu'on pouvait aller très loin.

Cinq internationales françaises qui étaient présentes à la Coupe du monde 2018 et une championne WNBA font partie de l'effectif. Comment avez-vous procéder pour attirer ces joueuses ? 

ELW : "Les internationales françaises se connaissaient et, je pense, avaient envie de jouer ensemble. On leur a proposé un projet qui pouvait les intéresser, un projet ambitieux dans un club sérieux qui avait déjà construit une réputation sérieuse. Une fois que les Françaises ont signé, c'était plus simple d'attirer des étrangères pour évoluer avec ces joueuses, qui sont d'un très bon niveau. Quand j'ai appelé les étrangères qu’on voulait signer, je leur ai vendu un projet ambitieux. Je leur ai dit qu'on allait avoir une très bonne équipe, qu'on allait aller très loin en championnat et en Coupe d'Europe. Et tout de suite, ça intéresse des Américaines comme celles que l'on a. Ça a été étape par étape."

En cas de titre, ça serait une victoire pour vous et votre travail effectué ? 

ELW : "Ça serait une victoire personnelle oui. Mais ça serait une victoire personnelle pour tout le monde aussi. Pour les bénévoles qui ont tout donner, pour les supporters, pour le président, pour l’entraîneur qui a fait d'énormes sacrifices. Bien sûr, ça serait une victoire personnelle parce j'y ai passé de temps. Mais je ne suis pas la seule. Je suis une pierre qui s'ajoute à l'édifice. Si on peut soulever ce trophée, chacun y retrouvera une partie de ce qu'il a donné."

Quel impact aurait une victoire pour le club ? 

ELW : "L'impact, on le voit déjà au niveau médiatique. On parle beaucoup plus de nous. On est beaucoup plus connus. Notre réputation continue à prendre de la place. Pour le recrutement, ça peut être plus facile. Les agents respectent énormément notre club. Ils ont envie d'envoyer leurs bonnes joueuses ici. Et ça, c'est grâce aux bons résultats."

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