Guerre entre le Hamas et Israël : "Ils nous ont dit : 'C'est mieux de partir, ce n'est pas votre pays'", raconte un basketteur international encore en Israël
A la suite de l'attaque du Hamas contre Israël samedi 7 octobre, le pays hébreu a suspsendu tout événement sportif jusqu'à nouvel ordre. Les clubs ont autorisé les joueurs à s'organiser pour quitter le pays afin d'aller en lieu sûr. Tyran de Lattibeaudière, basketteur jamaïcain ayant joué cinq saisons en France, se trouve encore dans le pays. C'était sa première saison dans la ville d'Afoula, surnommée capitale de la vallée de Jezreel, située au nord du pays, plus ou moins à mi-chemin entre Gaza et Beyrouth et non loin de la Cisjordanie. Alors qu'il s'apprête à partir du pays, franceinfo: sport a pu s'entretenir avec Tyran au sujet de son expérience de la situation.
Franceinfo: sport : Comment allez-vous ?
Tyran de Lattibeaudière : Ça va, ça va, je suis prêt à partir dans quelques heures.
Jusque-là, comment était la situation pour vous (en Israel), quelle est l'atmosphère générale ?
Là où je suis, dans le nord, ça a été assez calme. Mais hier il y a eu une alarme pour des bombes alors on a dû aller dans un bunker se mettre à l’abri et aujourd'hui, je pars. Mais avant les événements d'hier, c'était assez calme parce qu'on est assez loin de Gaza. C'est triste vous savez, parce que tous mes coéquipiers, tout le monde dans mon équipe, ont quelqu'un qu'ils connaissent qui a perdu un membre de sa famille, ou des proches. Donc ils sont en état de choc, et tristes.
Donc vous avez trouvé un moyen de partir du pays, comment avez-vous fait ? Le club vous a-t-il aidé ?
Oui, ils font en sorte que vous soyez en sécurité, ils trouvent un vol pour vous. Ils vous disent, s'il y a une alarme, d'aller au bunker, ils vous donnent des instructions spécifiques à suivre... Chaque jour ils me donnent des updates. Ils me disent "Hey Ty, voilà ce qu’il se passe, voilà la situation...". Vous savez, avant l'alerte d'hier, ils disaient plutôt : "On est en sécurité ici" et il ne se passait rien parce qu'on était dans le nord. Mais maintenant que le Liban commence à bouger ses pions, cela devient de plus en plus dangereux. Donc ils nous ont dit : "C'est mieux de partir. Parce que ce n'est pas votre pays, ce n'est pas votre guerre". Ils ne veulent pas qu'on soit blessés, alors ils ont dit qu'ils nous renvoyaient chez nous. Mes coéquipiers sont tous partis, je suis le dernier encore ici, tout seul. Il y a trois pays qui ont des vols sortants disponibles ici. L'Arabie Saoudite, Dubaï, Chypre et la Grèce. Donc j'ai finalement obtenu un vol mardi, pour aujourd'hui. Maintenant, je suis concentré sur le fait de partir tout à l'heure et voir ensuite ce qu'il se passera. J'espère que je vais pouvoir revenir en France.
Que pensez-vous que la suite vous réservera ?
Pour le moment, la chose la plus importante est de partir et rentrer chez moi. Après, je ferai en fonction de la suite des événements, si la guerre se termine rapidement ou si elle se prolonge. Si elle se prolonge, je suppose que la saison sera terminée. Donc possiblement, j'essaierais de trouver une autre équipe avec laquelle jouer. Pour le moment je m'envole jusqu'à New York car je n'ai pas pu avoir de contrat pour la Betclic Elite [la ligue française de basket]. Je vais voir où je peux me trouver une nouvelle situation, en fonction de l'endroit où je peux avoir un contrat.
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