Handball : les frères Karabatic devant la justice dans l'affaire des paris illicites
L'affaire des paris présumés truqués avait secoué le monde du handball français, plutôt habitué à compter ses trophées internationaux. Dès ce lundi et pendant deux semaines, les protagonistes devront répondre de leurs actes devant le tribunal correctionnel de Montpellier, ils sont soupçonnés d'"escroquerie". Des joueurs, des femmes de joueurs et même des membres du staff de Montpellier auraient truqué, en 2012, la rencontre entre Cesson-Sévigné (Ille-et-Villaine) et Montpellier, et parié en conséquence pour ramasser le pactole.
Les frères Karabatic, têtes d'affiche du procès
A l'ouverture de ce procès, une image restera sans doute : les "têtes d'affiche", les frères Karabatic, arrivant dans la salle d'audience. Pour l'aîné Nikola, la star de l'équipe de France et ancienne gloire de Montpellier, pas question d'avouer, il n'a pas parié, et donc pas triché. Il n'était même pas sur le terrain, tout comme son frère Luka, qui lui, a toutefois confessé s'être rendu dans un tabac parisien pour parier.
L'avocat de Nikola Karabatic est formel : il "n'a pas parié. La deuxième chose, tout le monde le sait, il n'a pas joué le match. Donc on ne peut pas l'accuser d'avoir influencé le match, ou d'en avoir altéré le déroulement en jouant mal, en ratant des buts, ou en courant moins vite, ou que sais-je encore."
Quant à Luka Karabatic, selon son avocat Me Jean-Robert Nguyen Phung, il attend avec impatience que de pouvoir tourner la page. "Forcément on a envie de passer à autre chose. Ca fait maintenant longtemps que ça dure, donc oui, c'est un moment à passer, on a envie que ça se finisse."
D'autres personnages seront présents sur le banc des accusés : les joueurs Mladen Bojinovic, considéré comme le "cerveau" de l'opération, Samuel Honrubia, Dragan Gajic, Primoz Prost, Issam Tej et Mickaël Robin, l'ancien kinésithérapeute du club montpelliérain, Yann Montiège, mais aussi la compagne de Nikola Karabatic, Géraldine Pillet.
Opération bien organisée
L'opération était simple : parier sur le fait que Cesson mène au score à la mi-temps, et récolter l'argent. Bien organisée, aussi : paiement en espèces pour garantir l'anonymat des parieurs, et avec des tickets ne dépassant jamais 100 euros pièce, afin de retirer les gains chez le buraliste, et non dans un centre agréé contre un chèque avec le nom du bénéficiaire.
Evidemment, personne ne s'est contenté de miser seulement 100 euros, et donc les tickets ont été validés des dizaines de fois. Ainsi le matin du match à 10 heures précises, une jeune femme portant des lunettes de soleil et une casquette, sans doute la compagne de Luka Karabatic, s'est présentée dans un établissement parisien. Elle a fait valider 45 fois son ticket de 100 euros.
Voilà ce qui a mis tout de suite la puce à l'oreille de la Française des Jeux : le montant absolument ahurissant des mises, plus de 100 000 euros, quasiment 100 fois plus que pour le même match un an auparavant. Et, plus surprenant encore, 97.6 % des paris se reportaient sur la victoire à la mi-temps de l'équipe de Cesson-Sévigné.
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