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La March Madness, la grande fête du basket universitaire

Jusqu'au 8 avril prochain, les campus américains vivront au rythme de la "folie de mars" avec le tournoi final du championnat universitaire de basket, la NCAA. La conclusion en apothéose d’une compétition au fonctionnement indéchiffrable pour les non-initiés mais qui fait office de rendez-vous sportif immanquable outre-Atlantique. Éclairage.
Article rédigé par franceinfo
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Les Jayhawks de Kansas, vainqueurs de la conférence Big 12 cette saison (JAMIE SQUIRE / GETTY IMAGES NORTH AMERICA)

347 équipes pour un trône

La Division I de la NCAA rassemble 347 équipes réparties dans 31 conférences très hétérogènes. Lors des deux premiers mois de la saison (novembre, décembre), chaque université élabore son calendrier en trouvant des adversaires qui acceptent de les affronter, avant le début de la saison régulière (janvier, février) où chaque équipe rencontre les autres membres de sa conférence sous forme de matches aller-retour. Durant ces quatre mois de compétition, chaque équipe ne pouvant rencontrer toutes les autres du pays, le classement général s'effectue sous la forme de "rankings" hebdomadaires, qui hiérarchisent les équipes NCAA selon leur bilan et le niveau de leurs adversaires. Celui élaboré par l'Associated Press, qui détermine le top 25 des équipes en forme du moment, en est la référence.

La qualification pour le tournoi final qui débute en mars (la "March Madness") se décide lors des deux dernières semaines de la saison, la "Champ Week". Un tournoi est organisé au sein de chacune des 31 conférences, et tous les vainqueurs s'assurent automatiquement leur place au premier tour de la phase finale. Les 37 autres qualifiés sont repêchés par un comité de sélection qui prend en compte les rankings, les résultats en saison régulière, les victoires les plus prestigieuses et les revers les plus embarrassants. Enfin, le tournoi final, dont le second tour débute aujourd'hui à 17h (le premier tour ne sert qu'à éliminer quatre équipes de seconde zone), est séparé en quatre tableaux de seize équipes. A l'issue de plus de deux semaines de matches à élimination directe, laissant souvent la place à de nombreuses surprises (ce sont les "Cinderellas", tombeurs des favoris), les quatre meilleures équipes participent au Final Four. Il est organisé cette année à Atlanta du 6 au 8 avril et sera clôturé par la grande finale NCAA.

Quel tremplin pour les joueurs ?

Le championnat universitaire NCAA est le vivier de jeunes espoirs amateurs le plus riche en termes d'opportunités professionnelles. Les jeunes athlètes, qui ont généralement entre 18 et 23 ans selon qu'ils soient "freshman" (première année) ou "senior" (quatrième année) rêvent évidemment tous de NBA. Rares sont ceux qui vont jusqu’au bout de leur cursus avant de répondre aux sirènes de la Grande Ligue. La mode est au « one-and-done » : une seule saison universitaire pour devenir éligible à la Draft, puis le grand saut. C’est le cas cette année de Nerlens Noel (18 ans, Kentucky), Ben McLemore (20 ans, Kansas) et Shabazz Muhammad (19 ans, UCLA), les trois freshmen annoncés comme le trio de tête de la future loterie NBA.

Le premier, qui ne participera pas à la March Madness (rupture des ligaments croisés) n’a plus qu’à espérer que son potentiel athlétique et ses qualités de défenseur convaincront malgré tout les franchises pros, car le tournoi final NCAA est un moment décisif pour les jeunes pousses du basket mondial. Quelques performances médiatisées, et c’est l’assurance de s’attirer les faveurs des dirigeants NBA. Une élimination prématurée ou un tournoi raté, et les superviseurs (les « scouts ») chargés de suivre les meilleurs espoirs détournent aussitôt leur attention. Joueurs-cadres chez les favoris, Victor Oladipo (20 ans, Indiana), Otto Porter (19 ans Georgetown), Cody Zeller (20 ans, Indiana) ou Kelly Olynyk (21 ans, Gonzaga) n’auront donc pas le droit au faux pas.

Le bonnet d’âne pour Kentucky

​Champions NCAA en titre, les Wildcats de Kentucky n'ont même pas été retenus pour le tournoi final 2013. Auteurs d'une saison très décevante, amputés de leur star Nerlens Noel depuis début février, les hommes de John Calipari ont réalisé une saison moyenne (21 victoires et 11 défaites) punie sans surprise par le comité de sélection. Ce sont les grands absents du dénouement de la saison.

Les quatre favoris, têtes de série du tournoi, sont logiques : les Bulldogs de Gonzaga (31-2), les Cardinals de Louisville (29-5), les Hoosiers d'Indiana (27-6) et les Jayhawks de Kansas (29-5). Ces derniers, présents à la March Madness depuis 1989 (plus longue série en cours) possèdent dans leur rang la future superstar Ben McLemore (top 3 certain de la prochaine Draft NBA), mais pourraient tomber dès le second tour sur les mythiques Tar Heels de North Carolina (24-10) classés seulement 8e de la région Sud. Champions de la très relevée conférence ACC pour la première fois de leur histoire, les expérimentés Hurricanes de Miami (27-6) sont particulièrement redoutés. Ohio State (26-7) et New Mexico (29-5) devraient se qualifier sans trop de souci pour le Sweet 16 (quatrième tour du tournoi), tout comme Georgetown (25-6) et Duke (27-5). Les voisins des campus de Michigan (26-7) et de Michigan State (25-8), qui évolueront devant leur public pour leurs premières confrontations du tournoi, complètent le groupe des favoris.

Yeguete dans les pas de Noah

Un seul tricolore participera à la March Madness cette année. Il s'agit de Wilfried Yeguete (21 ans, 2,03 m), des Gators de Florida, qui achève sa troisième saison NCAA (5,4 points et 5,8 rebonds de moyenne). Sous le même maillot que celui qu’avait porté Joakim Noah pendant trois saisons (double champion NCAA entre 2006 et 2007), le jeune joueur formé à Épinal nourrit de belles ambitions. S’il espère déposer sa candidature à la Draft NBA, l’intérieur n’est pas aussi suivi que Rudy Gobert (20 ans, 2,15 m, Cholet) et Mouhammadou Jaiteh (18 ans, 2,08 m, Boulogne). Les deux Français, bien que n’étant pas passés par la case NCAA, devraient se retrouver parmi les rares joueurs internationaux à être sélectionnés dès le premier tour de la prochaine loterie NBA, à la fin du mois de juin.

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