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Le nouvel horizon Bleu

Poussive et inquiétante en matches de préparation (deux victoires, 7 défaites), l'équipe de France s'est métamorphosé pour débuter le 1er tour du Mondial avec deux succès. Maladresse, inconstance et manque d'ingéniosité ont laissé place à un collectif où ressortent les talents jusque-là très effacés. Les basketteurs tricolores peuvent donc prétendre aux 8e de finale. Inespéré voici deux semaines.
Article rédigé par Thierry Tazé-Bernard
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3min
 

"La compétition a l'art de sublimer des équipes." Vincent Collet n'a pas trouvé mieux pour résumer la métamorphose de son collectif. Après les forfaits en cascade (Parker, Turiaf, Noah, Beaubois, M. Piétrus...), des matches de préparation parfois inquiétants et souvent inconstants, l'équipe de France a sorti le grand jeu en Turquie dès l'entame du 1er tour du Mondial. L'Espagne, championne du monde et d'Europe en titre, était sans doute l'adversaire idéal pour commencer, la proie parfaite pour se lancer sans arrière-pensée dans la bataille. "J'avais dit qu'on n'avait pas de marge de manoeuvre si on n'était pas rigoureux", rappelait alors Ali Traoré à l'issue de ce succès initial. La peur d'une large et humiliante défaite sur la scène internationale a sans nul doute soudé un collectif qui a trouvé les solutions aux problèmes récurrents. "C'est un vraie équipe qu'on a vue sur le terrain, tout le monde est rentré, tout le monde a contribué", ajoutait l'intérieur de combat de l'équipe de France après la victoires sur les Ibères (72-66).

Cet exploit, comme souvent pour les Français, pouvait être sans lendemain, mais les Tricolores ont battu le Liban (86-59) le lendemain. Pas le même retentissement, mais autant d'importance que le premier match. Car les hommes de Vincent Collet ont confirmé leurs progrès, et ce-dernier a même pu faire tourner son effectif pour donner du temps de jeu à chacun, et épargner quelques cadres. "J'avais peut qu'on soit un peu français sur ce coup", avouait après coup l'entraîneur des Bleus. "Mais on a été sérieux. On a perdu 14 ballon contre 24 passes, c'est une progression, beaucoup mieux qu'en préparation." Avec un Boris Diaw altruiste (déjà 13 passes décisives et 11 rebonds en deux matches), Nicolas Batum scoreur mais pas trop (14pts le 1er match, 7 le second), les leaders de la NBA laissent la place aux autres pour sortir leur épingle du jeu, à l'image du renouveau de Mickaël Gelabale, meilleur artilleur des deux rencontres, d'Alain Koffi ou de l'amélioration considérable du jeu intérieur, sans oublier le feu-follet Andrew Albicy, intable contre les Espagnols. "Nous sommes dans la compétition, plus dans la préparation. L'important était de jouer ensemble", résume Gelabale.

Mais attention, cette éclaircie pourrait ne servir à rien si l'équipe de France s'incline contre le Canada, mardi, lors du 3e match. Battus par deux fois dans les grandes largeurs par les Canadiens en préparation, les Français ont une revanche à prendre. S'ils y parviennent, il s'ouvriront les portes des 8e de finale, sinon, il faudra attendre l'ultime rencontre contre la Nouvelle-Zélande. Alors, Vincent Collet ne crie pas victoire: "Il ne faut pas s'enflammer inutilement. Le niveau de jeu est toujours dépendant du type d'adversaire."

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