Le Pana fait des siennes
Spécialiste des matches au couteau, le champion grec a de nouveau triomphé ce vendredi. Sacré en 1996, 2000, 2002, 2007 et 2009, le "Pana" aura l'occasion de rejoindre la CSKA Moscou à la deuxième place du palmarès de tous les temps toujours emmené par le Real Madrid avec huit victoires.
Son succès sur Sienne a respecté la logique même s'il a mis du temps à se dessiner lors d'une partie franchement vilaine, à des années lumière du niveau des précédents Final Fours.
Même les bouillants supporters grecs se sont parfois assoupis devant le terne spectacle offert et leur héros, le légendaire entraîneur Zeljko Obradovic qui visera dimanche une 8e couronne personnelle, avait le visage cramoisi après seulement quelques minutes devant cette bataille de chiffonniers sans éclat. Au milieu d'un festival de tirs loupés, de ballons perdus et de mauvais choix, Sienne a d'abord pris les devants (17-24, 13e).
Sienne a longtemps résisté
Le champion d'Italie, qui échoue pour la quatrième fois de son histoire à atteindre la finale, a connu énormément de déchet au shoot mais l'a compensé en se procurant une kyrielle de deuxièmes chances grâce à sa domination au rebond, pourtant pas sa spécialité. Cela l'a fait vivre un temps. Mais le travail de sape du "Pana", féroce dans l'engagement physique, a commencé à payer peu avant la mi-temps. Provoquant faute sur faute, dont la troisième de Lavrinovic en un quart d'heure, les Grecs sont passés devant (32-30) en jouant des coudes à deux minutes du repos.
Creusant un petit écart, les Verts n'ont pourtant jamais pris leur envol pour se contenter d'une victoire a minima. Fotsis, dont les paniers sont tombés au pire moment pour Sienne, a été décisif et a terminé avec 14 points, alors que Calathes (17 points) et Batiste (16 points, 7 rebonds) ont transformé les offrandes d'un Diamantidis (9 passes) clairvoyant à la baguette. En face, le Montepaschi a trop vendangé (13 points pour Kaukenas, meilleur marqueur, 12 pour Hairston, 10 pour Rakovic qui s'est réveillé trop tard).
Le Real sombre à la fin
Le Maccabi Tel-Aviv a rejoint le Panathinaïkos Athènes en finale après sa victoire 82 à 63 sur le Real Madrid. Un succès qui ne souffre aucune contestation même si les Jaunes ont dû attendre le dernier quart temps pour se détacher irrésistiblement. Le Maccabi menait de seulement trois points à la pause (32-29) et de huit à la fin du troisième acte. Mais les hommes d'expérience ont fait la décision notamment (13 points pour Jeremy Pargo, 14 pour Pinni, 10 pour Blu, 16 pts + 5 rebonds pour Schortsanitis).
Des quatre équipes, c'est le Maccabi, survolté en deuxième période, qui a offert le meilleur spectacle, pressé de se donner une nouvelle chance après avoir perdu ses deux dernières finales, en 2006 et 2008, face au CSKA Moscou. Le club israélien a joué avec beaucoup de coeur à l'image de cette interception sur remise en jeu de Chuck Eidson qui a permis au club israélien de prendre pour la première fois dix points d'avance (53-43, 29e). Quelques minutes plus tard, c'est encore l'ancien Strasbourgeois, meilleur joueur de la soirée (19 points, 6 interceptions, 8 rebonds) qui allait, de loin, achever le Real.
Il était difficile d'imaginer un final plus luxueux pour ce Final Four. Dimanche, ce seront deux équipes cinq étoiles qui viseront, chacune, une sixième couronne pour rejoindre le CSKA Moscou à la deuxième place du palmarès de tous les temps, à deux longueurs du Real. Plus compétitif ces dernières années alors que le Maccabi a dominé le début du siècle, le "Pana" partira favori, d'autant que c'est un véritable spécialiste des matches au couteau, le champion grec n'ayant perdu qu'une de ses six finales de C1, celle de la Suproligue en 2001 face... au Maccabi. La finale sera belle aussi parce qu'elle sera animée par deux publics extraordinaires, habitués à mettre le feu aux quatre coins de l'Europe, le peuple du Maccabi, tout en jaune, et l'armée du "Pana", en vert et contre tous.
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