Les Bleus en mode alternatif
28 points dans le premier quart-temps après un départ canon, 7 seulement dans le deuxième quart, puis 25 dans le troisième quart-temps avec un sursaut intéressant et une dernière partie de match où le compteur est resté bloqué à 14 unités. Ces tranches de match suffisent à expliquer pourquoi les hommes de Vincent Collet ne se sont imposés "que" de 30 points face à des Belges peu en réussite, et en outre rapidement privés de leur leader Axel Hervelle,. Malgré tout, les Français ont fait preuve encore une fois d'un état d'esprit irréprochable, même si en quelques situations, ils sont allés à la facilité et dans la précipitation au lieu de prendre le temps dans le jeu placé. Il faut dire qu'après leur départ explosif (28-6 après le premier quart-temps) ils ne craignaient plus grand chose et pouvaient mettre beaucoup d'intentions. Ce qu'ils ne se privèrent pas de faire même si la finition a parfois fait défaut (50% de réussite), et même s'ils se sont trouvés parfois pris dans la zone belge sans trouver de solution. Pour le reste, la puissance, la présence au rebond et le collectif ont fait le reste.
L'implication défensive de chacun s'est encore manifestée face à la Belgique. Comme les joueurs de Bosnie la veille, les Belges se sont aussi englués dans la toile d'araignée de la défense française. Il a fallu cinq minutes aux Belges, déstabilisés par la sortie rapide pour une blessure à la jambe droite de leur intérieur Hervelle et dominés dans tous les duels en un contre un, pour inscrire leur premier panier. Les Français, avec un Nicolas Batum et un Tony Parker très actifs, avaient déjà pris le large (11-2, 5e). Même si Mickaël Gelabale, touché à la cuisse gauche apparemment sans trop de gravité, avait également dû quitter tôt le parquet. Les intérieurs tricolores, avec une entrée intéressante de l'intimidant Kevin Séraphin, interdisaient aux Belges l'accès au cercle. L'écart prenait déjà des proportions considérables. Dépassés, les Belges décidaient alors de recourir à la zone, alternée avec défense individuelle. Les intentions des Bleus, perturbés par ces variations, devenaient plus brouillonnes. Leurs intérieurs se montraient maladroits et ils manquaient quelques tirs ouverts à l'extérieur, restant scotchés à seulement 7 points en dix minutes (35-19, 20e).
Vincent Collet, le sélectionneur tricolore, renvoyait alors ses tauliers Parker (12 pts), Batum (18 pts) et Boris Diaw, le capitaine (11 pts), sur le parquet pour remettre de l'ordre. C'était rapidement chose faite, les Belges ayant provisoirement renoncé à leur zone (50-23, 26e). Les Bleus retrouvaient leur jeu rapide, Batum se régalant en contre-attaque. Diaw faisait admirer sa science de la passe et ses coéquipiers s'envolaient (61-31, 30e), permettant à Vincent Collet de faire à nouveau tourner son effectif. Atones sur le plan offensif (- de 33% de réussite) notamment dans les shoots à trois points (2 sur 23 !) qu'ils s'obstinaient pourtant à prendre, complètement hors-sujet aux lancers-francs (8/15), les Belges ne pouvaient que constater les dégâts. Les Français eux déroulaient, en laissant quelques ballons en route, mais malgré ces déchets techniques s'imposaient sans coup férir après avoir montré un visage plutôt sympathique, même s'ils devront rester concentrés sur leur sujet durant toute une partie lors de l'Euro. Car ce dernier galop d'essai avant leur premier match à l'euro mercredi face à la Lettonie, a montré qu'ils restaient vulnérables face aux défenses de zone, que leurs adversaires ne manqueront pas de leur proposer en Lituanie.
Quoi qu'il en soit ils peuvent aborder la compétition en confiance puisqu'ils ont décroché ce samedi à Liévin leur 9e victoire en dix matches de pré-euro Ils n'ont concédé qu'une seule défaite, en début de préparation, en Espagne face aux champions d'Europe en titre (53-77). Mais ce lourd revers , marqué par leur manque d'engagement, avait paradoxalement été salutaire pour les Bleus qui, depuis, n'ont cessé de s'améliorer, en s'impliquant énormément et en faisant preuve d'une nouvelle approche mentale.Cette dernière sortie face à une Belgique qui aura bien du mal à émerger dans un Euro qui s'annonce relevé, leur aura peut-être permis de tirer les derniers enseignements avant d'attaquer les choses sérieuses.
Déclarations
Vincent Collet (entraîneur de l'équipe de France): "La blessure d'Axel Hervelle nous a privés d'un match plus dur. Globalement, ça a été une préparation satisfaisante. On a eu davantage de temps que d'habitude pour travailler physiquement. On commence à gagner en surface de jeu, on joue plus large. Les joueurs sont réceptifs à l'idée qu'il faut progresser sur chaque match. En attaque, il nous manque encore des choses, d'autant qu'on jouera des équipes plus fortes à l'Euro. On est capable de fulgurances. Mais on ne doit pas utiliser notre vitesse seulement par séquences, on doit le faire avec plus de constance. On progresse, mais on n'est pas encore présent dans tous les domaines."Boris Diaw (capitaine de l'équipe de France): "C'est exactement ce dont on avait besoin, de finir fort à la maison, de jouer avec confiance, de mener un match du début à la fin. Contre la Bosnie, on avait surtout fait une bonne deuxième mi-temps, contre la Serbie on s'était relâché à la fin, donc là c'est intéressant de faire un match plein. On sent de l'impatience dans le groupe, la péparation a été longue, on a beaucoup travaillé. L'Euro, ça va être un marathon. Il nous tarde de voir quels fruits on va récolter de cette préparation. C'est plus la qualité des matches qui nous satisfait, au-delà du résultat. Ce qu'ils nous ont appris et ce qu'on a réussi à améliorer. On est assez content de ce qu'on a fait. On se sent mieux offensivement, c'est venu avec le temps, avec les minutes passées sur terrain. C'est sûr qu'on peut monter encore en régime. On veut se sacrifier pour le collectif. C'est ce qu'on a fait en préparation et on veut continuer à le faire."
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