Limoges - Pau-Orthez, à votre bon souvenir
"La saga recommence", souligne Pierre Seillant, président honoraire de Pau-Orthez et témoin privilégié du choc entre les deux plus beaux palmarès de France qui se retrouvent pour la première fois en ProA depuis six ans. Ce sera la 91e confrontation entre les deux équipes - Limoges mène 45 à 44 avec un match nul - et ce sera un grand moment. Les deux monuments, qui se partagent équitablement dix-huit titres de champion et des souvenirs à la pelle, avaient certes déjà croisé le fer la saison dernière. Mais c'était en ProB où Pau-Orthez avait brièvement rejoint son meilleur ennemi, dans l'antichambre depuis 2004, avant qu'ils ne remontent ensemble, en juin dernier.
Vendredi c'est sur la grande scène, dans un Beaublanc rempli jusqu'aux cintres, et devant les caméras de télévision que se retrouvent deux clubs qui ont gravé leur marque dans la mémoire collective lors des années 80 et 90 où, sur les antennes du service public, ils se livraient à des duels de légende. C'était la belle époque, lorsque les équipes françaises partaient encore conquérir l'Europe, Pau-Orthez remportant la Coupe Korac en 1984 alors que Limoges, outre trois Korac et une Coupe des coupes, allait jusqu'à ramener dans ses filets la Coupe d'Europe des clubs champions, en 1993, une première alors pour un club français, tous sports collectifs confondus.
Aujourd'hui, la France a perdu pied sur la scène continentale et sur le plan domestique, Pau-Orthez comme Limoges souffrent pour leur retour en ProA , avec deux défaites en deux journées. Mais la ferveur est toujours la même, énorme. "Il y a un enjeu sportif, médiatique, et une rivalité indéniable", glisse Frédéric Forte, ancien meneur de jeu devenu président du CSP, au coeur des batailles d'antan, face notamment à Didier Gadou, directeur exécutif palois. "Entre Pau et Limoges, c'est un peu comme l'histoire de gamins qui ne se lâchent pas dans la cour de récré. On se chamaille, on se défie sans cesse", résume Gadou qui, comme Forte, ne veut pas entendre parler de défaite.
"Vu le passé commun des deux clubs et tous les titres accumulés, il y a entre nous une certaine forme de jalousie. A Limoges, ce sera de toute façon un gros match, de ceux qu'il ne faut pas perdre car, ce jour-là, l'honneur de chacun est aussi en jeu", souligne Gadou, alors que Forte parle d'un "match qu'il nous faut absolument gagner parce qu'on a besoin de points". Mais au-delà de l'arithmétique, surtout à ce stade de la saison, il sera question vendredi de nostalgie et de prestige. "Entre nos deux clubs, dit Pierre Seillant, il y a toujours eu une rivalité exacerbée et les joueurs qui seront vendredi sur le parquet devront, eux aussi, composer avec cette ambiance. Cela ne s'effacera jamais et fait partie de l'ordre des choses".
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