Martine Jeantaud, supportrice du CSP: "Une liesse totale"
Fidèle partisane du CSP, Martine Jeantaud est la secrétaire générale du groupe de supporters de Limoges, les "Phénix " - les "Yellow Boys", à l'époque - depuis trente ans. Pour rien au monde elle n’aurait manqué le déplacement de ses joueurs à Athènes en 1993, pour les « grandes finales » Une expérience dont elle se souviendra toute sa vie.
- Après la victoire en quarts de finale face à l'Olympiacos, comment s'était déroulé le déplacement à Athènes avec les supporters ?
Martine Jeantaud: "Le CSP avait organisé le voyage en affrétant un avion spécial supporters. Nous étions 70 environ à nous envoler le mardi 13 avril, tôt le matin. Une fois arrivés à Athènes, nous sommes partis dès 16 heures pour le Palais des Sports de la Paix et de l’Amitié pour la demi-finale contre le Real Madrid."
- Quelle était l'atmosphère sur place ?
MJ: "Les supporters grecs (le PAOK Salonique affrontait Trévise dans la deuxième demi-finale, ndlr) étaient très virulents. Nous avons été reçus par la police casquée et armée, et mis en formation carrée avant d'entrer dans la salle, strictement encadrés. Le match face au Real s'est joué dans une belle ambiance. Pour nous, c'était une liesse totale, car on pensait avant la rencontre que l'aventure allait s'arrêter là. Des fanions de la finale Salonique-Madrid étaient d'ailleurs déjà en vente! Mais les Grecs ont eux aussi perdu contre Trévise. Un joli remue-ménage dans le Palais des Sports… Dès le lendemain, on a pu côtoyer quelques supporters grecs qui logeaient dans le même hôtel que nous. On a eu un bon contact."
- Quel souvenir marquant gardez-vous de la finale ? Un fait de match, une action ?
MJ: "Je me souviens que les supporters du PAOK Salonique, vexés d'avoir été battus par Trévise, se sont ralliés à nous pendant la finale. Ils nous ont rejoint dans la tribune, nous ont empruntés des écharpes et ont encouragé Limoges. Ils nous remontaient même le moral en première mi-temps, quand on était menés. Une action? L'interception de Forte sur Kukoc, bien sûr. Elle nous donne la victoire."
Les supporters de Trévise "ivres de rage"
- Y a-t-il eu des incidents après le match ?
MJ: "A la sortie de la salle, nous sommes ramenés à notre bus pour aller directement à l'aéroport. Sur les boulevards d'Athènes, nous faisons la fête dans le bus, quand tout à coup un énorme pavé atterrit sur le siège devant moi. Personne n'était heureusement assis à cette place, quelques égratignures pour moi et d'autres, à cause des bris de glace. Le chauffeur et le guide ont éteint les lumières et nous ont fait coucher par terre dans le bus, jusqu'à l'aéroport. Tous les Grecs n'étaient pas contents de notre victoire… Une fois dans la salle d'embarquement, nous nous retrouvons dans la salle juste à côté de celle où se trouvent les supporters de Trévise. Ils étaient ivres de rage et se sont mis à frapper la paroi qui nous séparait. Les employés ont été obligés de les faire reculer, et les ont embarqués avant nous pour éviter tout débordement. Une fois l'avion décollé, la fête a pu enfin avoir lieu."
"Le plus grand moment de l'histoire du CSP"
- Quelle était la réaction des Limougeauds lors du retour des joueurs ?
MJ: "L’arrivée à l’aéroport de Limoges était grandiose. 2000 personnes s’étaient retrouvées à 4h du matin pour accueillir les héros. On n’avait pas pu célébrer le titre avec eux à Athènes, mais le samedi suivant, un grand défilé était organisé pour réunir les joueurs et les supporters, avec réception à la Mairie."
- Cette finale est-elle votre plus beau souvenir de supportrice ?
MJ: "Oui, nous étions la première équipe, tous sports collectifs confondus, à obtenir cette récompense en France. Avant l’OM ! Et cela, les médias et autres ont trop souvent tendance à l’oublier… C’est le plus grand moment de l’histoire du CSP. Il faut savoir que tout le monde voyait le Real grand vainqueur, suivi de Salonique, puis Trévise, et Limoges fermant la marche. Au final, le classement a été totalement inversé !"
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