Mission accomplie pour les Françaises
Après un départ un peu poussif comme à leur habitude, avec beaucoup de points laissés en route sous le cercle, alors que les Lituaniennes prenaient plutôt leur chance à mi-distance. Les Françaises se précipitaient un peu trop et perdaient des munitions en route. Les filles de Pierre Vincent sont ensuite entrées dans le rythme, avec une Céline Dumerc (13 pts) plus remontée que jamais à la mène, d'intéressants points d'appui avec Gruda (13 pts) et Yacoubou (13 pts), et une Emilie Gomis à la conclusion (14 pts). Malgré tout, face à des Lituaniennes imposant un impact physique et plus adroites en première période, les Françaises restaient derrière au score sans jamais être vraiment décrochées (34-33 à la pause).
Les Lituaniennes trouvaient leur salut dans les tirs primés 26-20, 15e). La sortie rapide pour trois de Clémence Beikes (12e) restreignait les options de Pierre Vincent, qui décidait de décaler Edwige Lawson au poste d'arrière.Le match a basculé dans le troisième quart-temps, alors que Vincent relançait donc son système avec deux meneuses, Lawson (13 pts) pour épauler Dumerc, mettant davantage de vitesse et d'organisation, en même temps que les françaises devenaient plus patientes et variant sur les extérieurs. Comme elles inversaient la tendance aux rebonds en retrouvant l'agressivité qui leur avait défaut dans cet exercice en première période, et comme elles perdaient moins de ballons, elles parvenaient à mettre une pression énorme. Désormais bien dans leur match, les Bleues enserraient dans leur défense étouffante des Lituaniennes limitées à 8 points dans le troisième quart-temps. Sans solutions, les Lituaniennes se livraient à un concours de tirs à trois points, en pure perte (6 sur 18). Après avoir pris les devants à la marque, elles pilonnaient une équipe lituanienne qui ployait sous les sanctions et permettait aux Bleues de compter jusqu'à onze points d'avance.
Les joueuses baltes qui semblaient vraiment alors déjouer, en ne parvenant plus à poser leurs actions, tentaient désespérément le tout pour le tout derrière la raquette, et sauvaient un peu les meubles pour revenir à cinq points à moins de cinq minutes de la fin du match. Mais elles devaient rendre grâce après une nouvelle accélération d'un collectif tricolore beaucoup plus solide et solidaire. Contrairement à l'an passé, où elles avaient craqué en fin de match face aux Espagnoles en quart de finale du Mondial-2010, les Bleues géraient admirablement les dernières minutes. Les leaders bleues Gruda, Lawson et Céline Dumerc, la capitaine courage, prenait les choses en mains avec quelques paniers décisifs. Malgré une fin de partie crispante, les Françaises pouvaient sourire au dernier buzzer: elles avaient retrouvé un âme et atteint l'objectif qui leur été fixé, à savoir la qualification pour le Tournoi pré-olympique (TPO), lors duquel seront distribués les derniers billets pour les JO de Londres.Le TPO est quasiment la garantie d'aller aux JO, le niveau du basket européen étant bien supérieur à celui des autres continents. En 2008, les quatre équipes européennes engagées au TPO étaient allées à Pékin.
Depuis Sydney en 2000, aucune équipe de France de basket, ni féminine ni masculine, ne s'est qualifiée pour les Jeux. Ce n'est donc pas rien pour elles d'atteindre le dernier carré. Elles peuvent maintenant se dire qu'après cela tout ce qui viendra ne peut être que du bonus et tenter pourquoi pas, de conserver leur titre. Ce qui aurait pour effet positif de les qualifier directement pour Londres sans passer par le Tournoi. Mais aussi de renforcer ce nouveau groupe qui se construit et donnant aux nouvelles venues un challenge enthousiasmant à relever. Et permettre au basket français d'inscrire un nouveau chapitre dans son histoire. Prochain adversaire en demi-finale: l'inattendue équipe de Turquie, qui a sorti (56-44) une équipe de Montenegro qui n'avait perdu une seule rencontre depuis le début de la compétition.
Déclarations
Pierre Vincent (entraîneur de l'équipe de France): "On n'a plus l'insouciance qu'on avait il y a deux ans. Mais on a l'expérience, parce qu'on est passé par des moments difficiles. Je sens cette équipe suffisamment solide pour mener à bien ce qu'elle a à faire. La Turquie c'est une très grande nation du basket. Ils ont une tradition d'agressivité dans le tir. C'est différent de la Lituanie, qui a un basket plus féminin. Le basket turc est plus moderne, plus juste tactiquement, plus élaboré. On sait que ce sera compliqué. Il est difficile de défendre contre elles. Les Lituaniennes sont aussi extrêmement adroites, mais on a très bien défendu ce soir."
Céline Dumerc "C'est pour ce genre de match qu'on joue au basket. Des quarts comme celui-ci, j'en ai perdus bien plus que j'en ai gagnés. C'était très compliqué à gérer mentalement. Mais je savais que l'équipe serait vigilante, qu'on aborderait ce match avec humilité, en misant sur notre intensité, notre défense. C'est ce qui nous caractérise. Il faut aller le plus loin possible."
Isabelle Yacoubou: "L'objectif N.1 est atteint. Il fallait être très sérieux. C'est ce qu'on a fait. On a continué à jouer sur nos points forts. J'ai réussi mon vrai match de l'Euro. Je suis super contente pour moi. Mais le plus important c'est d'être en demi-finale. Ce soir, les filles m'ont montré qu'elles avaient confiance en moi, et j'ai répondu présente. Là on est content, mais il va falloir se remobiliser vite. La Turquie, ce sera dur, c'est une équipe très physique."
Programme des demi-finales vendredi:
République Tchèque - Russie
France - Turquie
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