Nanterrre s'offre la finale de l'Eurochallenge
L'équipe francilienne est entrée dans cette compétition, a priori très ouverte, avec une véritable ambition et le secret espoir de mettre fin à la disette des clubs masculins français, plus sacrés sur la scène continentale depuis la victoire en 2002 de Nancy en Coupe Korac, "l'ancêtre" de l'Eurochallenge. Et le moins que l'on puisse dire c'est qu'elle met tous les moyens pour atteindre cet objectif. Magnifiques de volonté et courage, les Nanterriens en tête pendant près de 35 minutes avant de voir Francfort revenir, ont fait preuve de beaucoup de maîtrise et d'envie pour l'emporter.
Riley blessé, la JSF entousiaste
Ce succès est d'autant plus méritoire qu'ils ont perdu dès la 8e minute leur leader d'attaque Mykal Riley, qui pourrait souffrir d'une fracture de fatigue au pied gauche. L'ailier américain avait tout juste eu le temps d'idéalement les lancer ans cette partie en mettant les deux premiers paniers du match, sur deux tirs primés. Cette adresse à trois points a été l'arme fatale de Nanterre tout au long du match (17 sur 27). L'arrière américain Jamal Shuler (18 points, 7 passes décisives) a été le plus incisif dans ce secteur de jeu en première période pour permettre à la JSF de créer très vite un écart significatif (27-13, 14e). Francfort est lentement revenu (34-34, 15e) grâce à sa taille et à sa supériorité dans le secteur intérieur, malgré l'abattage du jeune (20 ans) et exemplaire Mouhammadou Jaiteh (12 pts, 8 rebonds). Nanterre a su rebondir pour atteindre la pause en tête (45-37). Toujours grâce à leur adresse extérieure, les joueurs de Pascal Donnadieu ont ensuite repris 11 points d'avance (61-50, 27e).
Mais cet avantage a été vite dilapidé, Francfort pilonnant à l'intérieur (16 rebonds offensifs notamment), avec Johannes Voigtmann (16 pts, 4 rds) en articulier. Les Allemands ont pris l'avantage pour la première fois du match à la 36e minute sur un tir primé de l'arrière américain Jacob Burtschi (12 pts). Fatigués, les Nanterriens n'ont cependant pas lâché prise. Ils sont resté fidèles à leur stratégie et ont trouvé leur sauveur en Kyle Weems (25 pts, 6 rds), auteur de trois paniers primés aussi difficiles que somptueux dans les dernières minutes.
Une nouvelle page d'histoire
Tranquille et sans complexe, la JSF a fait un pas de plus dans son histoire continentale. Une histoire qui a déjà fait le tour de l'Europe: celle d'un petit club parti du plus bas échelon départemental en 1987 pour être sacré 26 ans plus tard champion de France et disputer la plus prestigieuse des coupes européennes, l'Euroligue. Le tout avec à sa tête la même équipe de dirigeants et le même entraîneur, Pascal Donnadieu, qui en quelques années à peine a hissé Nanterre parmi les clubs qui comptent en France.
Sacrée championne de France en 2013, la JSF a défendu vaillamment ses chances la saison suivante en Euroligue - avec notamment une victoire à Barcelone qui fera pour longtemps date- puis en Eurocoupe. En 2014, elle a remporté la Coupe de France et été finaliste de la Leaders Cup. Cette saison, elle trône pour l'instant fièrement à la deuxième place du Championnat derrière Strasbourg, avec seulement le 12e budget de ProA et s'apprête donc désormais à aller chercher l'Eurochallenge.
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