Cet article date de plus de cinq ans.

Après Deandre Ayton, au tour de John Collins d'être suspendu pour dopage

Dix jours après Deandre Ayton, un autre joueur important de NBA a appris sa suspension pour dopage. L'ailier fort des Atlanta Hawks, John Collins, a été contrôlé positif à une hormone de croissance mardi. S'il ne sera privé que de 25 matches, le joueur de 22 ans vient grossir la liste des basketteurs fautifs outre-Atlantique, qui s'est considérablement garnie en 2019.
Article rédigé par Andréa La Perna
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 4min
 

C'est assez inhabituel de voir deux étoiles montantes du basket être suspendues pour dopage coup sur coup. Ce mardi, John Collins, une des deux figures de proue des Atlanta Hawks, a reçu une suspension de 25 matches après avoir été contrôlé positif à une hormone de croissance. "Je suis frustré et je m'en veux grandement de nous avoir mis dans cette position. J'ai toujours été très précautionneux avec ce que je consomme. J'ai pris un supplément alimentaire contaminé par un composant illégal", a réagi le joueur de 22 ans, promettant de faire appel. Dix jours plus tôt, c'est Deandre Ayton, choix numéro 1 de draft en 2018, qui s'est vu attribuer la même sanction. Les traces d'un produit diurétique ont été retrouvées dans ses analyses. Au-delà de l'impact sportif sur les franchises qu'implique leur absence prolongée, il faut surtout noter qu'ils ne sont pas les premiers à tomber pour dopage en 2019.

Le dopage à la carte

Fin août, c'est l'ailier des Brooklyn Nets, Wilson Chandler, qui a pris 25 matches de suspension. Comme Collins, une hormone de croissance a été décelée dans les échantillons, en l'occurrence l'ipamorelin. Deux ans plus tôt, un Français était lui aussi tombé pour dopage. Joakim Noah avait été éloigné des terrains 20 matches à cause d'un complément alimentaire banni par la NBA. La ligue a été moins clémente envers Tyreke Evans, le 17 mai dernier. L'ex-rookie de l'année 2010 purge actuellement une suspension de deux ans. La multiplication des sanctions est-elle pour autant annonciatrice d'un durcissement et d'une amélioration de la lutte antidopage en NBA ?

Depuis des années, nombre d'observateurs fustigent le laxisme de la NBA. "Il est évident que certains d’entre eux se dopent. Comment se fait-il que des gars arrivent à être de plus en plus fins et en forme alors qu’ils vieillissent ? Comment font-ils pour récupérer aussi vite de leurs blessures ? Et qu’est ce qu’ils vont foutre en Allemagne pendant l’intersaison ? Je doute que ce soit pour la choucroute", écrivait l'ex-entraîneur George Karl dans son autobiographie Furious George (2017). Le dopage est bel et bien présent en NBA, plus qu'on ne le croit, et les récents cas Collins et Ayton en sont la preuve. Entre 1983, date de la création de la première réglementation antidopage, et 2013, seulement 8 joueurs ont été suspendus pour utilisation de produits améliorateurs de performance, tous à partir de l'année 2000.

Conflits d'intérêts

Les sanctions sont généralement plus lourdes lors de l'utilisation de drogues. Si la marijuana est tolérée (le troisième contrôle positif entraîne une suspension de 5 matches), la ligue réprime avec plus de vigueur les joueurs consommant du LSD ou de la cocaïne, toutes ces substances catégorisées sous l'appellation "drugs of abuse". Si la substance en cause dans sa suspension n'a pas été révélée, Tyreke Evans ne verra pas les parquets pendant deux ans parce qu'une de ces drogues a été retrouvée dans ses analyses. La NBA fait attention à son image. Jusqu'à présent, aucune grande star n'a été éloignée des terrains après un contrôle positif. 

"Il faut garder à l’esprit qu’il s’agit d’entreprises commerciales qui supervisent leurs propres contrôles, ce qui est un conflit d’intérêt inacceptable car pour faire du profit, elles ne veulent pas de la publicité négative qu’apporterait la suspension de tous les dopés", déclarait le professeur John Hoberman au New York Times en 2007. Et les équipes, et la NBA, ont tout intérêt à voir les stars s'écharper quasiment tous les soirs. Comme la ligue a sa propre politique antidopage, en partie confidentielle, elle n'est jamais prise de court.

A titre d'exemple, David Stern n'avait pas fléchi sous la pression du Congrès en 2008. Le "Commissioner" avait dit non à la détection des hormones de croissance par contrôle sanguin. La NBA part de tellement loin que la multiplication des sanctions (dirigées pour une fois vers des joueurs majeurs comme Collins ou Ayton) est un pas en avant, mais il en reste sûrement énormément à faire pour dissiper les suspicions.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.