Basket : Tony Parker est "sanctifié" en intégrant le Hall of Fame NBA, selon un historien du sport
Tony Parker continue d'écrire l'histoire du basket français, même à la retraite. Plus de trois ans après son retrait des parquets, l'ancien meneur de jeu a été élu, samedi 1er avril, pour intégrer le Hall of Fame de la NBA. Au sein de la cuvée 2023, il est accompagné par son ancien coach aux Spurs, Gregg Popovich et son assistante pendant huit ans (et surtout star WNBA) Becky Hammon, mais aussi Dwyane Wade, Dirk Nowitzki, et Pau Gasol. Son intronisation est prévue le 12 août prochain.
Tony Parker est le premier Français à intégrer le Hall of Fame de la Grande Ligue. Mais que représente cet honneur ? "C'est similaire au Panthéon en France mais pour chaque sport, nous explique Yann Descamps, maître de conférences en histoire du sport à l'université de Franche-Comté et spécialiste des sports américains. C'est une tradition aux Etats-Unis de tisser un lien fort avec le passé et de garder une image favorable des figures du passé."
"C'est une tradition aux Etats-Unis de mettre en avant les pères fondateurs de la nation et, ici, les légendes liées à un sport."
Yann Descamps, maître de conférences en histoire du sport à l'université de Franche-Comtéà franceinfo: sport
Au total, plus de 400 personnes, joueurs, entraîneurs ou contributeurs, sont mis à l'honneur au Hall of Fame, situé dans la ville de naissance du basket, à Springfield (Massachusetts). Avant la cuvée 2023, ils n'étaient que 227 joueurs et joueuses au Mémorial Naismith (du nom de l'inventeur de ce sport), dont 24 seulement nés hors des Etats-Unis. Pour l'intégrer, il faut être retraité depuis au moins trois ans. Un comité soumet des noms au vote à la suite duquel le joueur est officiellement nommé. Celui du Tricolore a été soumis dès sa première année d'éligibilité, ce qu'on appelle un "first ballot". "Ça peut paraître anecdotique, mais ça crée une petite hiérarchie", précise Yann Descamps.
"Le premier Français à avoir accompli le rêve américain"
"Le Hall of Fame vous fait changer de statut, assure le maître de conférences en histoire du sport. C'est l'équivalent du Mont Rushmore, une façon d'entrer véritablement dans l'histoire, d'être sanctifié. Ceux qui y entrent sont choisis pour des raisons précises : le talent, le palmarès mais aussi pour ce qu'ils ont pu représenter pour le sport en question."
Pour Tony Parker, quatre fois champion NBA avec les San Antonio Spurs (2003, 2005, 2007 et 2014), "c'est l'image du premier Français à avoir accompli le rêve américain" qui est honorée, analyse Yann Descamps. Arrivé dans la Grande ligue en 2001, "TP" a joué le rôle de défricheur dans une discipline qui a mis du temps à accueillir des talents étrangers en son sein. Symbole de son statut de précurseur, il avait été le premier Européen MVP (meilleur joueur) des finales en 2007. "C'est un vrai signe qu’il est reconnu autant pour son talent de joueur que pour son identité française", ajoute l'universitaire.
Après avoir déjà vu son fameux numéro 9 des Spurs retiré et élevé au plafond de l'AT&T Center, le 11 novembre 2019, Tony Parker va vivre, le 12 août prochain, une nouvelle soirée pour le consacrer parmi les nombreuses légendes de la NBA.
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