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Chicago, du cœur mais pas de souffle

Prétendants au titre en début de saison, les Bulls sont en vacances après seulement cinq matches de playoffs. Sèchement battus par les Wizards (4-1), les coéquipiers de Joakim Noah ont vécu un exercice 2013-14 particulier, entre déceptions, départs et blessures, et avaient entamé les phases finales physiquement et psychologiquement épuisés. En toute logique, ils n’ont pas tenu le coup.
Article rédigé par franceinfo
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C’est sur le pire match offensif de toute sa saison (69 points marqués, 33% d’adresse) que la franchise de Chicago a quitté l’arène des playoffs NBA. Réputés pour leur agressivité et leur capacité à ne rien lâcher, les Bulls n’ont pas existé face à la jeune formation de Washington, menée par son explosif duo d’arrières (John Wall, 23 ans, et Bradley Beal, 20 ans). Les hommes de coach Thibodeau, défaits à trois reprises en autant de matches dans leur antre, n’ont jamais semblé y croire. Sans énergie, un peu comme s’ils étaient en panne.

"Notre équipe a résisté là où beaucoup d’autres auraient baissé les bras, se défend pourtant le technicien des Bulls. On a eu le bon esprit. On s’est battu". Difficile en effet d’en vouloir à ces Bulls, qui ont moins manqué de cran que de mordant et d’un peu de réussite. Après trois semaines matches de saison régulière, déjà, la franchise avait vu ses espoirs de titre se briser en même temps que le genou de Derrick Rose, qui devait mettre un terme à sa saison pour la deuxième année de suite. Début janvier, elle voyait l’un de ses piliers, Luol Deng, faire ses bagages pour Cleveland dans un transfert destiné à soulager les finances du club.

"Ils ont tout donné"

Affaiblis, les Bulls affichaient alors un bilan négatif (12v-18d) et auraient pu lever le pied en se tournant vers la saison suivante. Mais à l’image de Taj Gibson, héroïque face aux Wizards (18,2 points et 6,2 rebonds), ils n’ont rien lâché. "On est allé au bout de nous-mêmes, martèle l’intérieur remplaçant, probable meilleur sixième homme de l’année. Pendant toute la saison, on a trouvé le moyen de gagner malgré la fatigue. Combien de temps cela pouvait-il durer ?"

Sorti sur blessure, Gibson n'amême pas terminé le match 5 sur le terrain. A peine la rencontre terminée, Noah a lui avoué qu’il jouait depuis plusieurs semaines avec un genou douloureux. "C’est avec ce genre de pépins que nous avons dû débrouiller tout au long de l'année, déplore Thibodeau. Je suis fier de mon équipe. Ils ont tout donné. Ils ne pouvaient pas en faire plus." Même Joakim Noah, symbole de cette équipe de guerriers, reconnaît que les siens auraient difficilement pu faire mieux. Il regrette toutefois "les actions, les situations (qu’ils auraient) pu mieux gérer", car le meilleur défenseur de la ligue a conscience que cette élimination tournera une page dans la récente histoire des Bulls.

Anthony ou Gasol en renfort?

La franchise aborde en effet un été décisif pour son avenir. Ambitieuse, elle devrait viser un gros poisson sur le marché des agents libres et, pour s'en donner les moyens financiers, se débarrasser d’éléments significatifs du roster. Selon toute vraisemblance, Carlos Boozer devrait ainsi avoir joué ses dernières minutes sous l’uniforme de Chicago, car les dirigeants ne voudront pas payer pas sa dernière année de contrat, astronomique (16,8 millions de dollars) au vu de son rendement (9,6 points en playoffs). Kirk Hinrich ne devrait lui pas être re-signé.

L’objectif numéro un des Bulls, Carmelo Anthony, aurait déjà été contacté par Jooks, qui veut faire du top scoreur son nouveau coéquipier superstar l’an prochain. Melo a de quoi être tenté : s’il continuera à faire les stats avec les Knicks qui, malgré Phil Jackson, ne resteront qu’un outsider parmi beaucoup d’autres à l’Est, il pourrait donner une nouvelle dimension à Chicago. Pau Gasol, annoncé sur le départ depuis plusieurs mois aux Lakers, serait une autre option tentante. L’effectif de l'Illinois devrait en outre être renforcé par l’arrivée de Nikola Mirotic, le jeune prodige drafté en 2011, mais aussi et surtout par le retour en forme de Derrick Rose. Certes, le pivot espagnol a encore deux années de contrat à Madrid (il peut encore choisir de rester en Europe) et le renouveau D-Rose, qui n’a joué que dix matches ces deux dernières saisons, est loin d’être assuré. Mais les bases pour construire une machine à gagner, même à court terme, sont déjà posées.

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