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Finales NBA : Même diminué mais avec un monstrueux Jimmy Butler, le Miami Heat revient à 2-1 contre les Los Angeles Lakers

Toujours privés de deux de ses titulaires, Goran Dragic et Bam Adebayo, Miami a tout de même trouvé la solution pour signer sa première victoire des finales NBA. Le Heat a disposé des Los Angeles Lakers dans le match 3 (115-104), portés par un Jimmy Butler héroïque. La franchise califronienne ne mène plus que 2-1.
Article rédigé par Loris Belin
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
Jimmy Butler (Miami Heat) en fusion durant le match 3 des Finales NBA contre les Los Angeles Lakers (DOUGLAS P. DEFELICE / GETTY IMAGES NORTH AMERICA)

Il fallait bien un exploit pour sauver une finale jusque-là à sens unique. Les Los Angeles Lakers sont cette fois tombés sur un os nommé Jimmy Butler. Porté par son leader, le Miami Heat est revenu dimanche dans le coup et à 2-1 dans ces NBA Finals. Il a fallu à l'ailier All-Star sortir le très grand jeu pour faire dérailler la machine Lakers qui semblait alors si bien huilée. Sans Goran Dragic et Bam Adebayo mais avec un cœur énorme, la franchise floridienne s'est redonnée de l'espoir.

Il est souvent dit dans le microcosme NBA que les playoffs appartiennent aux stars. Que les collectifs bien ficelés, les groupes soudés ne sont rien dans les moments chauds sans une vedette pour les porter vers le firmament. Alors que les deux premières rencontres avaient été marqués de l'empreinte de l'hydre californien LeBron JamesAnthony Davis, le match 3 aura été une toute autre histoire. Jimmy Butler, c'est l'antistar par excellence. Un taiseux, au talent certain mais surtout un travailleur quasi maniaque, un pitbull aux dents acérées tant pour ses adversaires que pour ses coéquipiers dont il demande un engagement maximum et permanent. Le genre de joueur à part, qui refuse d'amener sa famille dans la bulle de Disney World puisqu'il y est en "déplacement pour le travail" selon ses propres dires. Une tête d'affiche plutôt passionné par la pêche que par les paillettes. Celle qui se fiche de vendre des milliers de paires de chaussures, tant qu'elle rapporte des victoires.

Butler gestionnaire puis assassin

Quand à trois heures du coup d'envoi, le Miami Heat annonçait devoir se passer des deux lieutenants de luxe Adebayo et Dragic, la pression s'est faite un peu plus lourde sur les épaules du numéro 22 du Heat. Pour son plus grand plaisir. Car Jimmy Butler vit pour ces moments où la responsabilité est immense. Il n'a pas eu besoin d'attirer systématiquement la couverture pour le démontrer. Dès le début de rencontre, tous les ballons sont passés par le transfuge de Philadelphie l'été dernier. Gestionnaire impeccable, Butler a mis les siens sur les bons rails d'entrée de jeu. Et tous ont suivi. La défense du Heat, pas exemplaire sur les matches 1 et 2, est monté d'un cran dimanche à Orlando. Plus agressive pour empêcher Anthony Davis de recevoir les ballons, l'arrière-garde floridienne a totalement déréglé les Lakers, déjà à dix balles perdues au terme du premier quart-temps, une de plus que sur l'ensemble du Game 2.

Leur adresse extérieure en fin de premier quart-temps puis en début de dernier acte leur a permis un temps de croire à une victoire de trainard. Mais plombé par les fautes, Davis n'a pas pu peser sur la partie et LeBron James s'est trouvé bien démuni. Le "King" a bien produit ses stats (25 points, 10 rebonds, 8 passes). Mais il a aussi collectionné les mauvais choix en fin de rencontre, oubliant trop souvent son compère Davis pour finir avec huit ballons perdus et une sortie la tête basse. Pendant ce temps, Butler collectionnait les bons points : tirs à mi-distance en un-contre-un, caviars pour un Kelly Olynyk adroit en sortie de banc (17 points, 7 rebonds) et lancers-francs bien provoqués pour terminer le travail avec des points faciles. Avec ses 40 points, 11 rebonds et 13 passes, Butler devient le troisième joueur depuis Jerry West et LeBron James à signer un triple-double avec 40 unités inscrites lors d'un match de finales. Tout simplement héroïque.

"Je me fiche du triple-double, je m'en fiche complètement, vraiment, insistait l'intéressé après la rencontre. Ce que je veux c'est gagner. On l'a fait, je suis content du résultat. Ils peuvent être battus, tant que nous faisons ce que nous sommes censés faire. Au prochain match, je sais qu'ils seront bien meilleurs, nous devrons conserver cette énergie." "Ce p***** de Jimmy Butler est un compétiteur d'élite suprême, s'est réjoui son coach Erik Spoelstra. Nous avons besoin de ceci. C'était un match de la survie, il l'a joué à fond des deux côtés du terrain et il est devenu plus fort au fur et à mesure que la rencontre avançait."

Il faudra probablement que Jimmy Butler réédite ce genre de performance lors du match 4, que le Heat aborde à nouveau dos au mur. Un revers et les Lakers s'offriraient deux balles de titre. Un deuxième succès de rang de Miami et les dynamiques seraient alors toutes autres. En 2006 déjà, Miami était mené 2-0 (par les Dallas Mavericks de Dirk Nowitzki) en finale avant de trouver un sauveur en la personne de Dwyane Wade. A Butler de prouver qu'il est bien de la trempe des légendes du Heat.

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