La NBA fermée à double-tour
Cette nouvelle vague d'annulations, après la suppression des deux premières semaines de la saison (100 matches), a contraint le patron de la NBA David Stern à déclarer qu'il n'était plus envisageable d'organiser une saison régulière classique de 82 matches par équipe, même dans un calendrier resserré. "Ce n'est maintenant ni possible ni prudent d'avoir une saison complète", a-t-il dit vendredi à New York après trois jours de discussions qui ont vu les deux camps, propriétaires de franchise et joueurs, se séparer sur un constat de désaccord et sans avoir fixé une date de retour à la table des négociations.
C'est la deuxième fois dans l'histoire de la NBA qu'un conflit du travail empêche la tenue d'une saison pleine. En 1998-1999, la saison régulière avait été réduite à 50 matches par équipe et n'avait commencé qu'en février 1999, après 204 jours de lock-out. Vendredi marquait le 120e jour du présent conflit. La saison régulière, qui devait débuter mardi prochain, ne commencera donc pas avant décembre mais David Stern ayant précisé qu'il fallait un mois de préparation pour lancer une saison NBA après avoir trouver un accord, la possibilité de perdre le mois de décembre semble de plus en plus d'actualité. Le fait de ne pouvoir jouer une saison complète va entraîner un manque à gagner considérable pour les joueurs comme les propriétaires. "Il va falloir qu'on recalcule l'ampleur des dégâts (financiers)", a prévenu M. Stern, qui s'est fait menaçant: "Nos prochaines offres prendront en compte l'aspect exceptionnel des pertes qui s'accumulent (pour les propriétaires)."
"Un centime"
Les deux parties s'opposent principalement sur deux points: les modalités de plafonnement de la masse salariale des clubs (salary cap) et le partage des près de quatre milliards de dollars de revenus annuels de la NBA. Dans le précédent accord collectif de travail (CBA), dénoncé le 1er juillet, les joueurs touchaient 57% de ces revenus. Les propriétaires veulent mettre le curseur à 50-50 mais les joueurs ne veulent pas descendre sous les 52%. Une différence qui équivaut à une somme d'environ 100 millions de dollars par an. A l'issue de 22 heures de négociations réparties sur deux jours sur le sujet du salary cap, Stern s'était pourtant montré très confiant jeudi. "Nous anticipons de nouveaux progrès importants pour vendredi", avait-il indiqué. "Je pense que nous ne sommes pas loin (d'un accord)", avait même dit Billy Hunter, le directeur du syndicat des joueurs (NBAPA). Vendredi, le ton optimiste de Hunter avait clairement changé: "Nous ne pouvons accepter un partage à 50-50, pas après toutes les concessions que nous avons déjà faites. On ne peut plus bouger. Il faut qu'on ait (nous aussi) des dollars."
Les joueurs arguent du fait qu'en acceptant de descendre leur part dans le partage des revenus de 57 à 52%, ils rétrocèdent déjà 1,5 milliard de dollars de salaires sur un accord prévu pour dix ans et qu'il s'agit là de leur limite. "Billy Hunter a dit que les joueurs ne voulaient pas descendre d'un centime sous les 52%. Il a fermé ses documents et a quitté la pièce", a expliqué Stern. "Ce n'était pas le jour pour un accord, a de son côté indiqué le président du NBAPA Derek Fisher (Los Angeles Lakers). Quand on parle d'un accord pour dix ans, on ne peut pas se permettre de conclure à la va-vite." Les propriétaires veulent négocier un accord qui leur soit plus favorable car ils jugent que le modèle économique du précédent CBA n'est plus viable: seules 8 des 30 franchises de la NBA ont gagné de l'argent la saison passée, pour des pertes de plus de 300 millions de dollars.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.